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30ème Chronique
Chauffage des Couronneries : Alain Claeys s'émancipe de Jacques Santrot
Kritix, le Wednesday 8 July 2009 -
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Éliane Rousseau, une nature ! Truculente, l'adjointe de la majorité municipale de Poitiers présenta une délibération sur le chauffage urbain, alors que la séance publique du 29 juin 2009 (voir chronique Poitiers-Jeunes : Alain Claeys s'émancipe de Jacques Santrot) prenait un tour survolté. « L'année dernière une délégation de service publique [ndr : DSP] d'une durée de 15 ans, pour un réseau à 75 % d'énergie renouvelable. La DSP exige une continuité de service, pour écarter les coupures d'eau chaude... [ndr : Alain Claeys se mit à sourire après que sa conseillère zélée eut rapportée que, étant domiciliée aux Couronneries, elle subissait des coupures d'eau chaude. En ces temps caniculaires, c'est dire le confort spartiate du Poitiers périphérique !]. La négociation a pu aller jusqu'au bout ; elle concerne 20 000 usagers. [...] [Il y aura] l'augmentation sur le réseau primaire [ndr : réseau qui appartient à la CAP] de la DSP. [...] Le choix de Dalkia permet un projet qui s'intègre dans le paysage. »
Vue du Clain à Poitiers, depuis la Tour à l'Oiseau du parc de Blossac. Juin 2009.
© kritix.com
L'adjoint vert de la majorité municipale, Robert Rochaud, « Je me félicite de la chaufferie bois et des panneaux photovoltaïques [sur les toitures]. [...] Je suis inquiet : si les calculs sont exacts, si on prend en compte l'investissement, l'amortissement, on est très loin de ce qu'il faudrait [ndr : en terme d'amortissement] ! » Le maire voulut interrompre la démonstration qui s'annonçait, mais le mistigri arriva quand même.
Alain Claeys, « Quid de l'usine d'incinération ? C'est une chose globale qu'il faut regarder. On a rencontré des bailleurs sociaux, rajouter une isolation supérieure pour tirer les charges vers le bas aux Couronneries. Je n'ai pas de sujets tabous sur l'usine d'incinération ! »
Escalier du parc de Blossac de Poitiers au crépuscule du 29 juin 2009.
© kritix.com
Alain Claeys péremptoire, « Je vous demande aux uns et autres d'être modestes sur le sujet... » La leçon de morale ne passe pas chez les conseillers indociles qui troublèrent la police de séance. Le maire en pleine majesté, « Laisse-moi parler ! Je n'ai pas la notion d'éco-quartier, mais celle de développement responsable. La question est de faire une régie ou une DSP. Il fallait que l'équipe précédente anticipe le changement [ndr : traduction, la politique de son ami Jacques Santrot a été défaillante sur ce dossier]. J'ai trouvé le dossier tel qu'il était. A terme, j'ai peut-être tort, mais je ne peux pas dire que [le cours de] l'énergie va augmenter et jouer sur le réseau secondaire [ndr : l'acheminement jusqu'à l'usager]. La SIPEA ne peut pas assumer l'ANRU et le reste ! La régie, réfléchissez-y à deux fois, parce qu'il y a un fort coût ! » Le courant de Ségolène Royal et les verts, ragaillardis depuis les européennes, semblent causer bien du tracas au maire de Poitiers, responsable de la précipitation de ses décisions aux concertations minimalistes (selon le conseiller Robert Rochaud), et innocent sur le passif : l'héritage socialiste dans lequel il doit mettre bon ordre, y compris avec les choix passés qui manquèrent de courage politique... Jacques Santrot regrettera jusqu'à la fin de son mandat, de ne pas avoir réussit l'établissement d'une décharge propre à la CAP : personne n'en voulait sur sa commune.
Éliane Rousseau à l'adresse de Jean François Macaire, « Je fais partie de ton parc social. Les rénovations, c'est 2 mois de charges en moins. Le choix [du chauffage] électrique de Saint Eloi a privé la DSP de clients ! » Une délibération sur la restauration scolaire s'en suivit : il fut décidé la création de trois nouvelles tranches répondant des quotients familiaux. Le maire se félicita que l'on décide de faire des bilans d'étapes pour suivre l'évolution des inscriptions en cantine, pour être solidaire des plus démunis. A Poitiers, 1777 enfants devraient bénéficier d'un repas bio à 0,77 €. Le modem vota ces quotients, en raison du caractère social de cette délibération, une justice sociale louable.
Détail de la sculpture "Le lion amoureux" du parc de Blossac à Poitiers, en avril 2009.
© kritix.com
Alain Claeys, « Avant de vous laisser avec ma première adjointe, je tiens mes trois obligations, mes trois délibérations [ndr : puis, ayant accompli son devoir, se tournant vers Christine Sarrazin-Baudoux] Je te laisse présider ! » 19h25, le maire quitte la séance.
La première adjointe, d'une petite voix calme et timide, assurera le reste des débats avec l'étonnement des jours où la fatigue submerge, les jours où l'on se sent un peu dépasser par... Stéphane Braconnier, « Cette association ne doit pas être subventionnée : on votera contre ! »
La mine grave, la conseillère Anne Joulain, « Tandem est dans une situation difficile. On offre un service de qualité à la population poitevine avec les services à la personne ; Dans la volonté d'aider des personnes en grande difficulté financière... »
Approchant les abîmes de la dette, l'adjoint Francis Chalard, « Normalement, le maire devrait sortir, mais c'est déjà fait ! Il y aura une épure plus directe, une gestion active de la dette. L'objectif est que les frais financiers soient maîtrisés : maîtrise et sécurité. Nous devrons continuer à avoir une gestion prudentielle afin d'éviter le danger d'avoir des emprunts toxiques. [...] Un chiffre : au 31 décembre 2008, le taux moyen de la dette est de 15 points inférieur à la moyenne des villes de même importance. La gestion passée était très prudentielle. [...] Nous sommes aujourd'hui avec une tendance inversée, au-delà de la crise, soit 17% d'emprunts toxiques dans les collectivités territoriales. [...] Poitiers en a zéro ! Le taux fixe est aussi un taux risqué, car il ne permet pas d'optimiser les coûts. [...] Il ne faut pas descendre en dessous de 40% de taux fixes. »
"Le lion amoureux" du parc de Blossac à Poitiers, en avril 2009.
© kritix.com
La conseillère Anne Gérard évoqua le renouvellement du directeur du TAP et le lancement d'une étude pour élaborer un projet ambitieux de la scène nationale. Francis Chalard, « C'est état des lieux de 40 000 € permet le recrutement du futur directeur. » Le Modem trouva le montant prohibitif.
La première adjointe Christine Sarrazin-Baudoux, « la 13 francis ! ». Un brouhaha spontané gagna tous les bancs, l'intéressé avait quitté les lieux ! Penaude, la tête rentrée dans les épaules, la première adjointe continua, « Anne Gérard, la 17 ! »
On parla transport avec Vitalis, convention avec la cantine scolaire. Une conseillère eut ce malheureux lapsus, « [...] les quotients familiers, euh... familiaux ! Des RMIistes paient moins que des familles en très grande difficulté. On a donc instauré une logique de progressivité. » La conseillère Modem Françoise Colleau se lança dans une démonstration absconse, devant une présidence ébahie... Le Conseil décrocha, n'écouta plus, ni ne comprit ! Revenu sans crier gare, Francis Chalard stupéfia madame la présidente de séance par un mouvement brusque...
La conseillère modem Françoise Colleau, « Il faudrait lisser entre T deux et T huit, car c'est difficile à expliquer aux parents... » La bonne foi a ses réserves...
Sculpture du parc de Blossac à Poitiers, en avril 2009.
© kritix.com
La conseillère ségolèniste et députée européenne Bernadette Vergnaud, fraîchement réélue, fit sa très modeste participation, avant de quitter la séance, comme souvent, « Les auxiliaires de vie scolaire n'ont jamais eu de formations ! » Suite à cette mémorable sortie, les délibérations passèrent leur chemin... On salua la qualité du travail de l'association Poitiers-Moundou ; on parla tourisme ; on retira la délibération 32 au rythme de la voix effacée, parfois éteinte, de la première adjointe au maire. Le compte rendu annuel de la ZAC de Saint Eloi fut exposé. Des conseillers quittèrent la séance : le Conseil n'étant à leur yeux pas prioritaire...
L'adjoint Bernard Cornu railla un comportement pingre relatif à des frais bancaire de la mairie, « 134 € pour une banque nécessiteuse ?! Sans commentaires... » Ce qui fit rire aux éclats le MacGyver des finances locales, Francis Chalard.
20h40 : Jean Claude Bonnefon, « Poitiers joue un rôle important dans les règles de fonctionnement de la vie nocturne du vivre ensemble. La charte sur la mobilisation des acteurs économiques implique l'adhésion des professionnels. [...] Actions, lettre [comminatoire] contre les discriminations, alcoolisme, bruits, seront débattus dans une réflexion collégiale. Le travail de recensement, le travail de l'agence des temps, une mobilisation interne des services, la SITA, les autres services publiques [ndr : en faisant référence à Eliane Rousseau], le noctambus : il faut mieux réfléchir à la réorganisation des transports publiques. L'hygiène, [...] les bars du centre, les chambres des hôteliers [...]. Depuis le 10 juin, les nouvelles règles sécuritaires de l'État et la proposition de suivi des collectivités locales peuvent permettre une place à l'opposition. Elle y est associée [à la commission de suivi des collectivités locales]. Les sapeurs pompiers [...]. Voilà ce que j'ai pu dire très succinctement ! » La salle s'esclaffa : la plupart des conseillers dans les vapes s'étaient ou bien assoupis, ou bien mis à commérer...
La 45, « Éliane, tu veux que je recommence ? »
Christine Sarrazin-Baudoux, 1ère adjointe au maire de Poitiers, lors de la séance publique du conseil municipal du 29 juin 2009.
© kritix.com
La 49, Robert Rochaud, éreinté, « sa successtrice... »
On passa à la police municipale avec la délibération 56... Stéphane Braconnier, « On a trois nouveaux postes, à effectifs constants ! »
Francis Chalard, souriant, voyant la vice-présidente dans la vapes, « Je vous redonne la parole ! » Christine Sarrazin-Baudoux, gènée, confuse, rouge écarlate, tout sourire, fatiguée par les débats mais soulagée, « Merci ! » Trombinoscope de la municipalité de Poitiers (2014-...) [pdf] Trombinoscope de la Communauté d'Agglomération de Poitiers (2014-...) [externe] Trombinoscope de la municipalité de Poitiers (2008-2014) [pdf] Trombinoscope de la Communauté d'Agglomération de Poitiers (2008-2014) [pdf] |
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