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3ème Chronique
Xi Jinping, Vladimir Poutine, contre-maîtres d'une globalisation désoccidentalisée
Kritix, le Saturday 30 January 2016 -
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Si le commerce n'avait que des vertus pacificatrices, le libéralisme économique n'aurait pas absous cette loi du plus fort : celle qui tient le glaive, nourrit ses peuples, instrumentalise les monothéismes. Libérer les marchands de toute contrainte mène tout droit aux régimes autoritaires. Moscou comme Beijing mesurent chaque jour toujours plus des alliances stratégiques à même de préparer leurs peuples aux logiques de pénuries.
De gauche à droite : José Manuel Durão Barroso (président de la comission européenne), Wen Jiabao (premier ministre chinois) et Herman Achille Van Rompuy (Président du Conseil européen). 2012.
© montage kritix.com
Les perversions atlantistes dans l'affrontement Ryad-TéhéranCroire en la globalisation revient à générer cette guerre intérieure des fragmentations régaliennes décrétées au 55 rue du faubourg Saint-Honoré. De guerre civile, il n'y aura pas ; les lois spéciales s’occuperont de tout. L'état d'urgence social-libéral de Paris 2016 n'est-il pas l'augure d'un État « ubérisé » aux abois où l'irresponsabilité politique gouverne les incrédules ? À toujours invoquer tactiquement une guerre qui n'existe pas, la guerre d’États bien réels finira elle, par défaire ses promoteurs bien-pensants. Rien ne dure. À défaut d'armer les fondements démocratiques, les capitales occidentales les vouent aux croyances les plus fascisantes. À tolérer l'infâme, on le sert. Jusqu'à se vendre corps et âme pour une croissance sans emplois. Ryad apprécie l'ouverture servile de politiciens pompiers-pyromanes sans vergognes : les français jugeront. Chiites (majoritaires en Iran) et sunnites (majoritaires en Arabie-Saoudite) s'affrontent diplomatiquement en une sorte de guerre froide dans ces luttes confessionnelles que Tel-Aviv scrute avec fébrilité. Les diplomaties occidentales font comme si de rien était et permettent les commerces les plus compromettants pourvu que l'argent coule à flot à coups de passe-droit. Cette diplomatie nauséeuse fracture ce Moyen-Orient dans cette course à l'or noir qui cette fois risque de renverser la table. Voici comment les coups d'épées dans l'eau atlantiste défont les grands équilibres, avec le fier consentement du prix Nobel de la Paix Barack Obama. Une France qui renoue avec le commandement intégré de l'OTAN détruit la voix de la France. Son excellence monsieur le ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine a su prévenir le désastre : l'honneur d'une France résistante apporte le réconfort des doux soulèvements.
Vladimir Vladimirovitch Poutine et Xi Jinping: l'axe sino-russe renforcé en 2015, émanation de la réaction atlantiste.
© kritix.com
De crises, il n'y a guère. Croissance tueuse d'emplois, pâle écho de fusions acquisitions en période de chute des cours de bourse où la Finance prend le pas sur l'Investissement. Le plein emploi c'est terminé en dehors de toute planification. L'économie numérique détruit plus qu'elle ne crée d'emplois. Il s'agit d'un monde aux logiques de décroissances imposées aux forceps à des sociétés qui ne veulent s'y conformer. Voici donc un déni bureaucratique, terrorisme de l'inertie, un de plus scandé vainement à l'endroit des souveraines levées populaires. La finance supranationale oblige les grands investisseurs à se commettre dans le secret des affaires, des réseaux, des clans mode Bilderberg. Ainsi, les démocraties doivent répondre à l'absence chronique de travail pour tous, au risque d'imploser ; et en recours ultime, la Nation seule restera sous l'empire du Milieu.
Les dérégulations géostratégiques ne sont le fait que du grand Orient.La Chine élabore un modèle de développement global quand d'autres ne misent que sur l'aléa économique. Beijing confine les appartenances de toutes sortes au secret et ne tolère que le seul dogme du parti unique. « Mouches et tigres » sont la chasse gardée de Xi Jinping : ceux qui s'arrogent par concupiscence dérogent à Beijing. La Chine se développe davantage en elle-même –demande intérieure et export maîtrisé– et cherche à ne plus continuer à financer la dette publique US au détriment de son propre développement. Beijing impose le Yuan en Afrique et crée une alternative à la banque mondiale. C'est la raison pour laquelle, La société de consommation matricielle comme modèle économique tend à disparaître. Par son alliance militaro-industrielle signée avec Moscou, Beijing dessine le nouveau monde multipolaire et fait savoir par lettre comminatoire aux atlantistes que la globalisation occidentalisée n'existe plus. New-Delhi ne s'en inquiète-t-elle pas en surarmant les frontières sino-indiennes ? En ce sens que les règles de libre circulation énoncées par l'OMC devront répondre désormais des décisions stratégiques des États souverains. L'illusion d'un gouvernement mondial plaît au chacal trompant le drone. En somme, comme toujours, les alignements politiques ne sont dictés que par la force militaire. Il plaît à la propagande atlantiste d'invoquer le terrorisme pour justifier le réarmement massif des armées des grandes Nations. Ne doutons pas un seul instant que ces armes sauront bientôt dicter tant la marche que la partition du monde. |
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