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Chronique 1 - Tuesday 23 February 2016 Marchés et Pyongyang ou la dissuasion nucléaire déconstruite
Chronique 1 - Tuesday 23 February 2016 Marchés et Pyongyang ou la dissuasion nucléaire déconstruite
 
1ère Chronique

Marchés et Pyongyang ou la dissuasion nucléaire déconstruite

Kritix, le Tuesday 23 February 2016 - 6499 consultations - Commenter la chronique

C'est au bord du lac Léman, dans les bureaux du palais des Nations genevois que l'ONU traite des arcanes nucléaires, relevées parmi les Usages souverains et géostratégiques. Souvent, les journalistes s'y tiennent à bonne distance, bien loin des huis clos mis au secret par l'Otan : Ankara peut ainsi maintenir ses alliances atlantistes tout en abondant dans sa politique cultuelle de laxisme lié au marché noir de l'Or noir. Le président Poutine bombarda ces inavouables convois en transit depuis l’État islamique, ce qui amena à la neutralisation par les forces turques d'un avion de chasse russe. Le président Erdogan se fait fort de ne rien trouver à redire des prévenances helvétiques.

Réaction en chaîne d'une fission nucléaire.

Qu'il s'agisse de nucléaire civil ou militaire, la technologie de fission de l'atome est aujourd'hui question de dissémination. Le complexe militaro-industriel fait des échanges globaux, une bombe sale dont l'usage dépend de la puissance hégémonique idoine, tant en terme militaire que économique. Début 2016, Tokyo décide la reprise des activités de la centrale de Fukushima, Téhéran poursuit la savante ambiguïté civile et militaire du nucléaire cultuel. Moscou et Washington se claquemurent au Conseil de sécurité. Paris et Tel-Aviv feignent les velléités pacifiques. En France, Areva se saborde jusqu'à mettre en péril EDF ; Cadarache se cherche, à défaut d'être porté par des budgets européens de grande ampleur, le CEA composant au mieux pour avancer sur la technologie de fusion.

La marchandisation du nucléaire signe l'arrêt à terme de toute dissuasion

La prolifération des armements fait son grand retour. L'insécurité nucléaire est aujourd'hui la norme à l'international. Les commandes de Rafales, drones tactiques, satellites militaires en attestent ; et sont autant d'outils militaires à s'imposer par d'opportuns conflits liés à l'énergie (Mali, Syrie, Irak), vitrines du complexe militaro-industriel. À chacun des théâtres d'opérations correspond le service marketing des marchands d'armes. Au Centre d'études scientifiques et techniques d'Aquitaine (CESTA), le laser megajoule qui assure la dissuasion nucléaire française est menacé à terme, par une exclusive tactique inopérante face à une menace diffuse. La dissuasion nucléaire est donc devenue insuffisante, même si toujours utile à la voix de la France. Nécessité fait loi.

Pyongyang s'affirme comme signal de l'extinction imminente de toute dissuasion des membres permanents du Conseil de Sécurité. Le dictateur Kim Jong-un nargue Tokyo et Séoul, l'économie globale tressaille d'effroi, Samsung en appelle à la présidente sud-coréenne Park Geun-hye et à Washington. Le président chinois Xi Jinping ménage toutes les puissances pour mieux décider.

Sphère armillaire dans les jardins du palais des Nations à Genève (Suisse).

Garant de l'intégrité nippone, le président US Barack Obama signa le 18 février 2016, une loi adoptée par le Congrès, prévoyant un durcissement des sanctions contre la Corée du Nord suite à son quatrième essai nucléaire. Ainsi, l'alliance atlantique bombe le torse près de Vladivostok. Dans ces conditions, l'axe Moscou-Beijing refroidit le prix Nobel de la Paix, tenté par le feu hostile entretenu entre Tokyo et Beijing. Les autres puissances émergentes font elles aussi connaître leurs revendications sur ces usages de l'atome. Sous couvert de pragmatisme et de respect des engagements pris lors de la COP21, Beijing a décidé de se constituer un parc de centrales nucléaires à sa dimension ; tandis que les bombes à tête nucléaires prolifèrent à la frontière indo-pakistanaise, toutes proches de la frontière indo-chinoise. La menace nucléaire est donc diffuse à l'international.

La vitrification des déchets relève davantage d'un sursis que d'une solution

Le traitement des déchets radioactifs et leur enfouissement ne sont aujourd'hui pas maîtrisés. Cependant, la sécurité sanitaire et militaire impose aux gouvernements une mise en quarantaine de cette radioactivité : mise hors d'état de nuire, tant qu'une menace terroriste ou militaire, à caractère géologique ou climatique, ne vienne à contaminer un périmètre élargi autour du lieu de stockage. Si Kim Jong-un use et abuse du ressort nucléaire sans en maîtriser réellement les technologies, Pyongyang montre à la face d'un monde désormais nucléarisé que le terrorisme « bombe sale » est devant nous.

L'usage de l'uranium a poussé le progrès technique et scientifique, essentiellement depuis 1945. Il a fait avancer la médecine, mais rien ne saurait plus satisfaire un monde de progrès que le développement de technologies aptes à ne plus générer de déchets radioactifs. En France, la Cour des Comptes s'inquiète de l'état actuel et futur des centrales nucléaires – réparties sur l'ensemble du territoire métropolitain – tant d'un point de vue financier que de maintenance. Il y a menace si l'ASN n'est pas en mesure de garantir pleinement la sécurité de l'ensemble des installations nucléaires sur le territoire national. Le nucléaire n'est pas financièrement rentable : le nucléaire ne supporte aucune économie au risque de courir à la catastrophe.

Vue des jardins du palais des Nations de Genève (ONU).

Le bénéfice d'un usage universel du nucléaire semble bien être une vision court-termiste de gouvernements imprudents, inconséquents, irradiés par une toute puissance détournée. Les lois de libéralisation économique ne doivent pas s'appliquer à la technologie de fission dont les potentiels risques sanitaires sont hors de toute mesure. Vous remarquerez que les assureurs et réassureurs s'exonèrent du risque nucléaire dans tous leurs contrats, qu'ils soient civils ou militaires. À long terme, rien n'est prévu pour prémunir les peuples des menaces radioactives. Le nucléaire restera secret défense pour partie, tant que les technologies nucléaires de fusion sans déchets radioactifs n'auront pas été mises en application.
      


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