Bernard TOMASINI en décembre 2008 en commission permanente à la maison de la région à Poitiers. Il fut chef adjoint au cabinet (1986-1988) puis chef de cabinet (1993-1995) du ministre de l'intérieur Charles PASQUA. Préfet du Val-de-Marne en décembre 2005, il gère l'affaire des squatters de Cachan. Par décret du 9 octobre 2008, il est nommé préfet de la Région Poitou-Charentes.
CRANT : acronyme supplétif au titre dudit Comité Régional pour l'Aménagement Numérique du Territoire, créé avec l’État démissionnaire en septembre 2010, que le zélé concours de monsieur le préfet de Région Bernard Tomasini, ami d'un certain Claude Guéant, sait porter aux nues, en dégradant la méthode Charles Pasqua, en glorifiant le sarkozysme.
Dans ce contexte délétère, la présidente Ségolène Royal doit, pour ne pas détruire les emplois régionaux, répondre des scandaleux manquements de l’État ourdis par toute une bande de sauvageons en cols gris. Plan numérique régional, développement du très haut débit en Poitou-Charentes : voici la nouvelle urgence. Si la France est à la merci de boutiquiers, le peuple souverain se refondera depuis ses proximités.
Poitou-Charentes, vivier politique
C'était un 2 mai 2011 lors de la séance plénière du Conseil régional de Poitou-Charentes, un homme de Progrès, le conseiller Radical de Gauche Christophe Ramblière, faisait l'amer constat d'un État qui ne prépare pas l'avenir. Un État cantonné au déni d'aménagement du territoire ! Un État qui abandonne ses PME ! Un État qui ne veut plus développer ses campagnes ! Les gaullistes assumés ne sont plus au pouvoir : en 2011, rue de Varennes, le sens de l’État n'est plus.
Des renaissances, Poitou-Charentes n'en manque pas. Il n'y a qu'à cheminer des Charentes au Poitou et entendre Jean Monnet, François Mitterand, Richelieu, la maison de Valois... Salle Jean Monnet où règne l'esprit de la « part des anges », celui d'un cognaçais, père de la CECA, qui permit aux citoyens picto-charentais d'avoir un Lendemain ; ici, on y rasséréna la France.
Du Haut débit au Très Haut débit
L'État exclut le monde rural du Très Haut Débit envoyé par kritixTV.
En prenant acte du désengagement de l'État sur le déploiement de fibre optique en milieu rural, une collectivité territoriale comme Poitou-Charentes finance en urgence cet aménagement du territoire pour ne pas détruire les PME et aggraver la fracture numérique.
Chronique de la séance du conseil régional de Poitou-Charentes du 2 mai 2011.
Madame la présidente Ségolène Royal, écœurée par le délitement des corps de l’État, décuple toutes les énergies à sa disposition : « C'est un enjeu très important pour les PME de notre territoire pour conquérir des marchés et maintenir l'activité. [...] En mobilisant les fonds européens, je vous propose d'engager la stratégie de cohérence régionale d'aménagement numérique. [...] La détermination et l'action collective de la Région est en effet essentielle pour que ce ne soit pas que les zones les plus rentables qui soient équipés en réseau très haut débit. C'est un enjeu de maintien de la compétitivité de nos PME. Et je suis heureuse que la stratégie engagée il y a un peu plus d'un an, ait permis de mettre autour de la table les collectivités de Poitou-Charentes, ainsi que les services de l’État et la Caisse des Dépôts. [Voici la menaçante politique d'assistanat UMP imposée à la France d'en bas... Ndlr] [...] Nous avons ainsi une offre de 2mégabits sur l'ensemble du territoire régional, grâce à l'intervention des collectivités territoriales, de la Région et de l'Europe. [...] Nous sommes aujourd'hui confrontés à un nouveau défi qui est la transition vers le Très Haut Débit, lequel nécessite le remplacement du fil de cuivre par la fibre optique. Et ce déploiement de fibres optiques devrait se faire, dans un premier temps, dans des zones très denses ; et je vous rappelle qu'en Région, elles ne recouvrent que 20% de la population ! Ce qui veut dire concrètement que les zones peu denses qui couvrent une large partie du territoire, pourraient ne pas être équipées avant de nombreuses années. Un certain nombre de collectivités envisagent le lancement de projets [...] afin d'éviter une fracture numérique [...].
La Région a d'ailleurs mis en œuvre les pouvoirs que lui donne la loi, pour recenser ces équipements avec les opérateurs : cela va faciliter la constitution des réseaux de fibres optiques. C'est pourquoi je propose que nous validions de manière commune, le soutien apporté par la Région et les fonds européens dans une stratégie régionale. »
En Poitou-Charentes, « l'internet pour tous » sera durablement une réalité
La présidente Ségolène Royal lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 2 mai 2011.
Christophe Ramblière mesura toute l'irresponsabilité de la Sarkozie : l'absence de volontarisme, l'absence de proposition novatrice, l'absence de projets structurants pour Demain... En un mot, les abysses du politique : « Il y a 10 ans, l'Internet était regardé avec interrogation sur son utilité pour la société. Et aujourd'hui, quelle administration, quelle entreprise, quel étudiant, pourrait s'en passer ? Dans les 10 prochaines années, les experts nous annoncent des besoins en débit 25 fois plus importants que les débits moyens actuels ! Cette nécessité d'aménagement du territoire pour permettre de nouveaux usages numériques, n'est pas seulement le fait des entreprises mais également de l'ensemble des acteurs du territoire. [...] Demain, l'aménagement du très haut débit sera aussi vital sur nos territoires ruraux que ne l'ont été l'électricité, le téléphone... Selon les opérateurs, 25% de la croissance nationale est due au numérique et que 1 euro investi se traduit par 2,5 euros de bénéfices.
Je voudrais aussi rappeler que le gouvernement a aussi décidé d'accorder une grande partie du grand emprunt — 2 milliards annoncés depuis plus d'un an — uniquement aux opérateurs privés pour équiper en très haut débit les zones dites rentables autour des agglomérations... Empêchant par ce fait toute péréquation nationale, régionale, départementale ; alors que le gouvernement n'a toujours pas décidé d'engager les modalités du Fonds de Financement du Développement du Numérique, et que le lobby des télécommunications fait tout pour éviter toute gestion publique. Je crois que le député-maire de Châtellerault pourrait en parler mieux que moi » Sa fille, élue régionale, s'abstint de commenter le persiflage...
« Dans ce contexte, les collectivités territoriales sont amenées à prendre le relais de l’État pour prendre en charge un service indispensable, qui aurait pu — et dû — être un service public universel pour la population. C'est le fruit d'un travail de collaboration avec les départements et les agglomérations dans le cadre du CRANT (Comité Régional d'Aménagement Numérique du Territoire) que nous avons créé avec l’État en septembre 2010.
Il d’appui sur un soutien aux départements [...] permettant de définir les réseaux à déployer pour tendre vers le Très Haut Débit pour tous sur l'ensemble du territoire, et de définir les priorités départementales à prendre en compte. De son côté, la Région, l’État (FEDER) et la Caisse des Dépôts, lancent ce que l'on appelle une stratégie régionale d'aménagement du numérique pour assurer la cohérence de ces schémas départementaux, pour définir les priorités régionales, notamment sur l'éducation, sur la santé... Et déterminer les modalités juridiques et financières d'interventions sur l'ensemble de ces territoires. »
La présidente Ségolène Royal lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 2 mai 2011.
Remarquez ici que le sarkozyste simulacre de volontarisme régalien relève du marché de dupes : les financements émanant de bonnes âmes charitables, publiques ou privées. Il s'agit purement et simplement d'une marchandisation de ce qu'il reste de politique d'aménagement du territoire. Avec l'UMP, le moins-disant en infrastructures est la règle pour la majorité des citoyens français !
Si la high tech est parfois qu'histoire de salons, miroirs de courtoisies... en Poitou-Charentes, il n'en est rien. Quoi de plus naturel que d'accompagner au plus près des quotidiens, femmes et hommes de territoires ? Quoi de plus révolutionnaire que de sédentariser richesses et mobilités des échanges au local, pour les mesurer mieux à l’international ? Humaniser les modernités, voilà en quoi Poitou-Charentes est une nature en tous points singulière.
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