À Poitiers, le Conseil Régional du 19 avril 2010 scandait le retour du Politique avec ferveur, passion, exubérance... Madame la présidente de Région Poitou-Charentes passait à la conversion écologique de l'économie locale... et c'est avec une assurance certaine que Ségolène Royal tint le rythme effréné de la conversion. La Bulle hiératique eut raison des récalcitrants... et l'UMP de quérir les Indulgences ! La conversion écologique de l'Économie sera cet élan, cette ferveur d'un Medef recadré ! En Poitou-Charentes, le peuple est souverain !
Madame la présidente vanta une politique qui déjà essaime chez les plus sectaires ! Sous la férule d'un ton épiscopal, Ségolène Royal ne renoncera pas, mais emmènera ses concitoyens au bout du Programme 2010 :
« Nous passons à la délibération concernant les conventions de conversion écologique et sociale des entreprises. Là aussi il s'agit [...] d'un engagement devant les citoyens de la Région... L'agenda régional, vous le savez, sur la conversion écologique de l'économie à été adopté fin 2009. Et, dans ce cadre, je vous propose de mobiliser l'ensemble des acteurs, notamment les entreprises. Le contexte actuel de crise financière, économique, sociale et climatique doit conduire les acteurs économiques à relever de nouveaux défis économiques et environnementaux. [...] Depuis 2004, nous avons investi plus de 700 millions d'euros sur les actions industrielles et les activités économiques liées à cette priorité. »
La manne éthique de la conversion
La présidente poursuivit :
« La conversion écologique et sociale, nous en sommes convaincus, qui apporte des avantages concurrentiels importants et [qui] est source de création d'activité et d'emploi, veut que nous aidions à cette mutation écologique ; c'est à dire à franchir le seuil de la prise de risques et l'innovation.
Le deuxième élément de cette mutation écologique et sociale, c'est de permettre la qualité de vie des habitants et même la conquête du pouvoir d'achat ; on l'a vu tout à l'heure avec la maîtrise de la consommation énergétique. Cette mutation, cette conversion, s'articule autour des axes suivants...
D'abord le développement des modes de productions économes en carbone, en misant sur les matériaux du futur qui sont des matériaux sobres en énergie sur l'ensemble de leur cycle de vie, [en misant] sur le recyclage des matériaux et la valorisation des déchets [et en misant] sur la qualité environnementale des bâtiments, avec un recours accru aux énergies renouvelables.
Le deuxième axe, c'est le développement des usages [de produits renouvelables] en valorisant les ressources végétales, [...].
Quatrième élément : la protection des ressources en eau et la protection des sols. [...]
Et enfin le partage de ces objectifs [...] par une démarche de transparence, une mobilisation des salariés et des partenaires ; mais aussi [par une démarche] de qualité du dialogue social dans l'entreprise indépendamment des objectifs écologique de cette mutation écologique, parce qu'on sait aussi qu'il y a une dimension humaine de la qualité du travail dans l'entreprise et nous devons absolument [la] mettre en avant au même titre que la mutation écologique. »
Poitiers, monnaie du Pape.
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« C'est pourquoi je vous propose d'organiser, d'ici la fin du premier semestre 2010, des rencontres de sensibilisation des acteurs des filières régionales prioritaires sur les objectifs de conversion écologique de l'économie... Ces objectifs sont assortis de conventions entre les grandes filières présentes en région, la région et les entreprises qui se sont engagées dans cet axe de développement. Elles ont commencé ce travail depuis plusieurs années sur la filière de production énergétique, sur la filière photovoltaïque, sur la filière de l'habitat — on vient de le voir — sur les filières de production agro-alimentaire ; et récemment sur la filière papier-emballage qui subit une grave crise économique, et dans le cadre de laquelle nous sommes convaincus qu'une mutation écologique pourrait permettre la mise au point de nouveaux produits, de nouveaux procédés, et permettre la sauvegarde et aussi le développement de l'emploi.
Encore faut-il s'y prendre suffisamment tôt ! Vous savez que très souvent, on attend que les filières soient en grandes difficultés pour que les opérateurs se tournent vers la Région. Par cette délibération nous voulons aider les filières industrielles, les inciter très fortement à anticiper cette mutation écologique pour se saisir des opportunités nouvelles avant que n'advienne les difficultés industrielles.
Dés lors qu'elles s'engageront de manière forte et programmées au soutien des entreprises engagées dans la démarche de conversion écologique [...], la région s'engagera, dans le cadre de ces conventions avec les filières, avec les entreprises, sur des actions de formation et de qualification professionnelle. Pour permettre aussi le développement économique et l'emploi par la mobilisation du fonds régional d'Excellence Environnementale. »
Un trophée pour l'entreprise du Mérite
La présidente continua :
« Enfin, nous vous proposons d'organiser [...] des identifications aux entreprises qui, par leur excellence, méritent de recevoir une visibilité régionale, nationale, voire internationale... Parce que souvent, ce n'est pas forcement par la dépense financière qu'on aide les entreprises, mais aussi en les mettant sous les feux des projecteurs, en les citant en exemple. C'est moins cher que des engagements financiers et souvent, en terme de valeur ajoutée et même de valeur économique pour les entreprises, c'est tout aussi efficace ! Je veux dire par là qu'il y a des entreprises qui n'ont pas besoin de moyens financiers de la région et souvent dans le cadre des règlements que nous avons, dés lors que nous faisons une convention, nous donnons des subventions. Donc on remet à plat un certain nombre de choses... On se rend compte qu'il vaut mieux concentrer l'investissement de la région, notamment sur la mutation économique des entreprises qui ont un cap difficile à passer parce qu'elles prennent des risques dans le domaine de l'innovation.
En revanche, les entreprises qui fonctionnent bien et qui n'ont pas besoin d'aides publiques, à ce moment-là, l'idée c'est de créer un trophée des meilleures entreprises régionales dans le domaine des pratiques écologiques et dans le domaine des pratiques sociales de grande qualité, pour les valoriser, pour leur donner une visibilité, pour leur ouvrir des marchés. Et l'on voit que c'est fréquemment déjà le cas en région... Vous avez le cas d'une entreprise qui a été retenu comme la meilleure entreprise pour la construction des maisons de bois ; aujourd'hui [elle] se voit ouvrir un marché international parce qu'elle a eu, grâce à la notoriété de la région Poitou-Charentes sur l'excellence environnementale, une capacité de communication dans les journaux spécialisés ou sur internet ou dans les salons professionnels spécialisés... On a vu que cette capacité de communication de la Région sur l'Excellence environnementale, permet aux entreprises qui bénéficient d'un label régional, d'accéder à des marchés et de se faire connaître. »
« Par exemple, le directeur du Lycée Kyoto a reçu une délégation de la ville de Kyoto, venue visiter le lycée Kyoto pour prendre contact avec les entreprises, les architectes, etc. ; et on le voit aussi dans d'autres domaines, comme celui des éco-matériaux [...]. Et donc l'idée c'est de renforcer cette capacité de donner de la visibilité grâce à des trophées, des labels ; ça reste à travailler, à expliciter dans les commissions monsieur de Richemont...
— Merci madame la présidente, fit ironique le conseiller UMP, satisfait malgré-tout d'avoir été entendu.
— Et là je fais appel à la créativité, non seulement des entreprises des territoires, des organismes professionnels, mais aussi des élus... pour que nous puissions récompenser, par cette reconnaissance publique, les meilleurs entreprises dans le domaine des pratiques écologiques et sociales. »
De gauche à droite : le DGS Jean-Luc Fulachier, la présidente Ségolène Royal et le premier vice-président Jean-François Macaire, lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 19 avril 2010.
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Jean-François Macaire :
« Pour que notre région soit compétitive, on ne peut pas simplement rentrer dans ce dumping social qu'on voit se développer à l'échelle mondiale, et que notre région paye d'un prix très élevé ! [...] On ne peut pas laisser continuer cela sans proposer un autre modèle par rapport à ce modèle de compétitivité qui nous est défavorable. Je crois que c'est à travers une compétitivité écologique qu'on va, comme l'a dit la présidente, gagner sur l'énergie, sur le coût de l'énergie, […] gagner tout simplement en économisant de l'énergie ; gagner en gérant mieux les déchets ; gagner en ayant des salariés mieux formés ; gagner en étant, en tant que PME, mieux soutenue et mieux en liaison avec son territoire ; etc. . Tout cela répond, aujourd'hui, à une nouvelle forme de compétitivité qui rencontre un écho certain auprès d'un certain nombre de chefs d'entreprises, notamment les plus jeunes [...], qui ont forgé le concept de performance globale, qui reprend bien sûr la performance économique mais aussi la performance sociale et la performance environnementale. »
Poitou-Charentes partage le risque industriel des entreprises
Jean-François Macaire poursuivit :
« C'est dans cette direction que nous souhaitons aller, parce que bien évidemment l'action de la Région ne se limite pas, en matière économique, à des subventions... Ah ! Ca ne plaît pas à monsieur Chartier [...] qui disait tout à l'heure : "nous n'avons pas assez dépensé !" Est-ce que l'action d'une Région en matière économique doit se mesurer à la dépense, aux subventions ? Non ! Nous pensons d'abord que le rôle de la Région c'est avant tout d'aider les entreprises à réussir par elles-mêmes, à se positionner, à se développer sur des marchés ! Et donc d'améliorer leurs chiffres d'affaires, leur rentabilité, par elles-même ! Donc, à nous de développer ces marchés ! Et c'est ce qu'à fait la présidente du Conseil Régional depuis 6 ans : [...] le plan photovoltaïque, l'alimentation biologique, l'éco-construction... La Région a développé ces marchés et les entreprises se sont positionnées pour mieux gagner leur vie sur ces marchés. »
« [...] Nous avons beaucoup d'entrepreneurs qui ne sont pas des capitalistes ! Qui ont beaucoup de talents ! Qui ont beaucoup d'enthousiasme, d'énergie, de connaissances, de savoir-faire, de capacité à réussir ! Et qui ont besoin simplement d'argent ! Et c'est là aussi que la Région se mobilise. [...] [Nous partageons, avec les entreprises,] le risque industriel. Et nous avons partagé ce risque, et nous continuons à le partager : c'est ainsi que l'on pourra parler de politique de développement de l'Emploi ! [...] L'Excellence environnementale a constitué le fer de lance de la politique des éco-industries : c'est la formation professionnelle [...], l'agriculture, le vivre-ensemble, la défense des services publics [...]. Donc l'ensemble de cette politique d'emploi n'est pas portée par une [...] commission : elle est portée tout simplement par la Présidente du Conseil régional ! »
Quand il n'y a que l'humour...
« Bien sûr ! fit narquois le bon Henri de Richemont... Madame la Présidente, lorsque j'étais enfant et un peu adolescent...
— Aaah ! fit la majorité amusée.
— ... j'ai été élevé avec une notion qui était celle de l'amour durable ! J'ai vite compris que c'était complètement suranné, qu'il fallait se divertir et qu'il fallait croire au développement durable... Je crois maintenant, madame, au développement durable !
— Aaah ! Enfin ! toujours la majorité, le cœur léger.
— Et dans le [mot] Développement, il y a Croissance en respectant les ressources pour les générations futures : c'est ça le développement durable ! Et je suis un partisan du développement durable. Quand je lis votre rapport, je suis bien entendu sensible à tout ce qui est dit sur la conversion écologique ; et, lorsque j'écoutais notre ami Jean-François Macaire avec ses économies d'énergies [...] et autres compétitions écologiques, je ne peux être que d'accord ! Mais je crois que nous ne pouvons, nous, être d'accord avec une conversion écologique et sociale, que si elle n'est pas incompatible mais au contraire qu'elle soit le moteur de la Croissance.
Car le véritable défi auquel nous sommes confrontés aujourd'hui, est la désindustrialisation de nos territoires. Il faut se battre pour que la Croissance, pour que l'investissement puisse être facteur d'emplois... Il n'y aura pas de développement d'emplois et de lutte contre le chômage si il n'y a pas de Croissance et si il n'y a pas une ré-industrialisation !
Mais ce dont nous voulons être sûr madame la Présidente, c'est que tout ce qui est dit en matière écologique, ne soit pas des freins à la Croissance et à l'Investissement. Que tout ce que nous faisons ne soit pas, finalement, des contraintes supplémentaires qui dissuaderont les entrepreneurs [...]. Qui ne sera pas dissuasif pour investir et se développer dans notre Région. Nous avons besoin de reconquérir l'Industrie dans nos territoires et de développer la Croissance. C'est la raison pour laquelle, moi, je suis pour tout ce que vous voulez en matière écologique, à condition que l'écologie ne soit pas un facteur de Décroissance, mais permette également la Croissance.
Et c'est la raison pour laquelle j'ai un problème avec ce rapport. Et que tant qu'on parlera d'écologie sans parler de Croissance, je ne peux pas être d'accord ! C'est la raison pour laquelle, en ce qui me concerne, je voterai contre, non pas pour les objectifs, mais parce que c'est limitatif, en ce sens qu'on ne parle pas de ce qui pour moi et pour nous est essentiel : c'est lutter contre ce mal épouvantable qu'est le chômage... Et encore une fois on ne luttera pas contre le chômage si on ne retrouve pas la Croissance... Voilà madame, les quelques observations que je voulais faire ! »
Le défi écologique est une chance pour Poitou-Charentes
La présidente Ségolène Royal répondit avec attention :
« Merci monsieur de Richemont ! Il y a clairement écrit dans le rapport : "le développement des activités et de l'emploi". Qu'est-ce que c'est que le développement des activités et de l'emploi si ce n'est de la Croissance ? Et vous savez d'ailleurs que la Région a été mise sous l'impulsion du concept de Croissance Verte. Et on peut être en Croissance et être, en même temps, économe en énergie... Ce n'est pas n'importe quelle Croissance que nous voulons. Et par ailleurs, je pense, — contrairement à ce que vous avez dit, mais peut-être ai-je mal compris — que le défi écologique est une chance extraordinaire pour développer les activités et les emplois. C'est souvent quand ça va trop lentement que l'Écologie devient un frein ! C'est quand la mutation est trop lente que ça crée de l'instabilité dans l'entreprise ; et, qu'à ce moment-là, en effet, c'est un coût financier au lieu d'être une chance nouvelle pour développer de nouveaux produits, conquérir de nouveaux marchés et créer de nouveaux emplois.
Je crois que ce volontarisme politique au niveau de la région Poitou-Charentes, c'est ce qui a permis de sauver beaucoup d'emplois et d'en créer beaucoup d'autres... Et en particulier la filière bâtiment ne serait pas dans l'état où elle est aujourd'hui si il n'y avait pas eu, par exemple, toute la filière du plan photovoltaïque qui a permis à de nombreuses petites PME de se reconvertir dans toutes les énergies renouvelables... Et quand on voit les demandes, dans le domaine de la formation professionnelle, issues de tout ce tissu de petites et moyennes entreprises, on se rend compte qu'elles ont parfaitement compris le message de la Région et qu'elles savent qu'elles peuvent compter sur nous ; et donc du coup, elles s'engagent vers l'avenir ! C'est si vrai que lorsque des entreprises viennent vers la Région — je pense à Solaire Direct qui va s'installer à Châtellerault — Pourquoi se sont-elles installées dans la Région ? Je leur ai posé la question ! Et d'ailleurs, le chef d'entreprise l'a dit très clairement... Il a fait la tournée des Régions et s'est dit : "ici, dans la région Poitou-Charentes, on ne sera pas lâché ! On sait que c'est le pilier prioritaire de l'action de la Région... Il y a déjà une image de la Région dont on va pouvoir bénéficier au plan national et international... Et on sait qu'on va être accompagné puissamment sur cette filière." »
Décroissance : vecteur de destruction d'emploi et d'activité
Madame la présidente Ségolène Royal lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 19 avril 2010.
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« Je crois qu'au contraire, c'est en accélérant les choses qu'on permet aux entreprises de prendre confiance en elle-mêmes et à la Région d'accompagner cette Croissance Verte ! Je vous rejoins tout à fait sur ce plan-là : je ne suis absolument pas favorable à la Décroissance, parce que la Décroissance c'est la destruction d'emploi et d'activité ! En revanche, je suis pour une Croissance sobre en Énergie, sobre en consommation de matières premières, et qui soit à la fois créative de valeur ajoutée, de valeurs humaines, de qualité de vie dans l'entreprise, et de qualité de vie aussi au quotidien dans les biens et les services de cette filière de l'Excellence environnementale. [Le président brésilien Lula semble avoir prêché une convertie... NDLR]
Et je n'aurai que des regrets si vous voter contre une délibération comme celle-ci ! Puisque c'est vraiment un des piliers du développement économique de la Région. Donc vous ne pouvez à la fois dire de l'emploi, comme vous l'avez fait dans votre campagne, [que c'est] votre cheval de bataille ; et en même temps ne pas vous associer à ce qui fait le pilier du développement économique de la Région ! Par rapport, en particulier, au pôle des éco-industries qui rassemblent aujourd'hui un millier d'entreprises, de laboratoires de recherche et de centres de formations, du niveau CAP jusqu'au niveau Formation supérieure. »
Le conseiller Michel Gourinchas garda la ligne de la présidente :
« Moi, je suis complètement d'accord avec tout ce qu'on vient d'entendre. Je crois que la région, dans son action de vouloir [...] industrialiser en local, a raison sur cette démarche... Et c'est parce qu'on sera dans l'action directe en lien avec la population et avec les acteurs économiques, qu'on pourra [le] faire.
Ceci étant, on ne peut pas accepter qu'une entreprise agisse comme vient de la faire Schneider Electric... On ne peut pas accepter [...] de transférer à 50 kilomètres les salariés de l'entreprise qui aujourd'hui avaient un travail... Une entreprise qui était reconnue pour sa qualité puisqu'on la faisait visiter puisqu'elle était exemplaire ! Et qu'aujourd'hui, ça va obliger des personnes à utiliser leur véhicule ou d'autres moyens de locomotions. Mais quand on doit embaucher à 5 heures du matin, on voit bien qu'il n'y a pas d'autres issues que de prendre son véhicule ! Encore faut-il vouloir le prendre quand on habite à plus de 50 kilomètres, parce qu'il y en a, et dont on sait d'ores et déjà qu'ils feront le choix de ne pas pouvoir continuer à travailler dans l'entreprise parce qu'ils habitent beaucoup trop loin et que c'est leur vie qui est en jeu !
Et quand on réfléchit à la Croissance Verte, je crois qu'il y a bien la notion d'économie, il y a bien la notion d'écologie, mais aussi la notion d'humain et que là, c'est l'humain qui est attaqué, c'est le territoire qui est attaqué ! Et ça ce n'est pas du tout acceptable ! Et c'est la raison pour laquelle je suis complètement d'accord avec le rapport qui nous est présenté... »
La loyale vice-présidente Françoise Mesnard :
« Depuis 2004, la région Poitou-Charentes décide de son développement économique autour de la Croissance Verte autour de deux axes, que sont l'industrialisation et la formation professionnelle. Et c'est sur ce deuxième point que je voudrais intervenir... Pour dire que la Région va ouvrir à la rentrée scolaire de 2010, 138 nouvelles places pour la formation à des nouveaux métiers. Je vous donne quelques exemples : licence professionnelle "énergie" spécialité "réhabilitation énergétique du patrimoine bâti" à La Rochelle ; Bac professionnel "technicien en installation des systèmes énergétiques et climatiques" à Saintes ; brevet professionnel de "monteur en installation de génie climatique" à Saint Benoît...
Depuis le mois de février, nous avons ouvert 500 places dans la formation professionnelle en Région Poitou-Charentes. Quelques exemples là aussi : installateur thermique et sanitaire option énergie renouvelable en Charente, dans le cadre du Service Public Régional de Formation Professionnelle ; utiliser les matériaux et énergie de ressources renouvelables dans les constructions, dans chaque département ; certification de spécialisation niveau 4 "conduite de productions en agriculture bio et commercialisation" ; enfin, vendeur en éco-matériel et éco-matériaux.
Donc je crois qu'il est important de bien comprendre que la formation et la qualification professionnelle est vraiment un des facteurs clés de la réussite d'une entreprise... Et il y a un projet qui est important de mener, qui était dans notre programme : c'est la formation tout au long de la vie... Et voir comment les entreprises de Poitou-Charentes peuvent assurer la formation continue de leurs salariés en direction de la croissance verte. »
Henri de Richemont défend l'Homme
Le conseiller UMP Henri de Richemont lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 19 avril 2010.
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Le conseiller Henri de Richemont :
« Madame la présidente, même si je ne peux être que d'accord avec ce qu'a dit Michel Gourinchas sur les projets de Schneider Electric... Même si ce projet, déplorable par ailleurs, n'entrainera aucune suppression d'emploi... [...] Quand nous nous battons contre le chomage et pour l'emploi, c'est un combat pour l'Homme ! [...] C'est vrai que l'emploi était au cœur de nos propositions. Et si j'ai un problème avec ce rapport [Le rapport soumis à la délibération, NDLR], [...] c'est qu'il ne faut pas laisser entendre que le Salut vient uniquement des plans photovoltaïques, de la voiture électrique ou de l'éco-industrie dans le bâtiment. Ce qui m'intéresse c'est la Croissance dans tous les domaines d'activité, quels qu'ils soient, en espérant qu'ils soient le plus écologique possible ! [...] Nous, je pense que nous devons encourager la Croissance quelle qu'elle soit, à partir du moment où elle est créatrice d'emplois ! C'est la raison pour laquelle, je pense que nous avons une divergence, sur cette question, qui me paraît essentielle : [...] la Croissance que nous voulons créer ou aider à développer, qui passe par l'investissement, qui passe par l'attractivité de notre territoire, la compétitivité de notre territoire, l'attirance — pour employer un terme que votre premier vice-président employait tout à l'heure — pour attirer les capitalistes ! Pour qu'ils investissent chez nous [...] ! Et qu'on ait pas besoin d'aller chercher des investisseurs à l'extérieur de notre territoire. [...] Ce qui nous motive, c'est de vouloir encourager la Croissance quelle qu'elle soit, tout en étant la plus écologique possible ! Et que l'on trouve la Croissance Verte trop restrictive : c'est la raison pour laquelle nous avons un problème avec ce rapport. »
Croissance Verte : une bouffée d'oxygène pour les entreprises
La présidente Ségolène Royal passa à l'offensive :
« Monsieur de Richemont, je vous ai écouté très attentivement... [...] Vous avez pris acte du fait que dans le rapport "création d'activité et d'emploi" c'était bien la Croissance. [Là,] nous sommes sur une délibération concernant la conversion écologique et économique : c'est pour ça que je parle de Croissance Verte ! Il n'y a pas la totalité de la politique de Croissance dans la Région dans cette délibération-là ! Donc on ne peut pas tirer prétexte du fait qu'il n'y ait pas le mot Croissance, puisqu'il y est dans sa définition la plus fondamentale qui est la création d'activité et d'emploi. Et personne ne comprendrait que l'opposition, ou alors il y a d'autres raisons et clivages politiques...
— Non, non ! fit le conseiller UMP, sur la défense...
— ... qui n'ont, à mon avis, rien à faire dans la lutte contre le chômage ! Donc je vais faire un effort pour vous permettre de voter cette délibération... Et pour vous dire que vos préoccupations sont prises en considération, puisqu'il y a, dans cette délibération, l'objectif principal de création d'activité et d'emploi... Non seulement le sauvetage des entreprises mais aussi la montée en puissance des entreprises grâce à l'intervention massive [de la région] dans le cadre du pôle des éco-industries.
Je vous ai répondu sur le fond en vous disant que je n'étais pas favorable à toutes ces théories de Décroissance... Mais que nous voulions une Croissance équilibrée et productrice d'activité et d'emplois... Et c'est justement en accélérant cette mutation, qu'on pouvait donner aux entreprises une bouffée d'oxygène dans le domaine de la Croissance, de la création d'emplois et de la valeur ajoutée sur le territoire régional ; et que nous en avions fait la preuve ! Et souvent c'est un travail de convictions et de contacts, de mise en commun, de mise en synergie...
Et je voudrais d'ailleurs vous dire que j'ai vu le PDG de Schneider [...]. Et je lui ai expliqué ce que nous faisions en Région par rapport aux pôles des éco-industries, par rapport au photovoltaïque... Et donc il s'est déclaré très intéressé par la projet sur les éco-industries, notamment dans le domaine de l'électronique et il a accepté de remettre en considération les investissements sur le territoire signalé par monsieur Gourinchas tout à l'heure, dans le domaine des énergies renouvelables [...]. Et par ailleurs, en négociant avec lui, on s'est rendu compte qu'il avait l'intention de sous-traiter l'activité peinture de son entreprise... Et on lui a même proposé de créer une coopérative ouvrière qui lui permettrait d'obtenir la sous-traitance de l'activité peinture [...].
Vous voyez, c'est à la fois un travail de réflexion, de cohérence des investissements et de synergies. C'est beaucoup de travail et beaucoup de contacts... Et c'est dans ces moments-là que l'on a absolument besoin d'être soutenu... C'est pourquoi j'insiste pour que puissiez réfléchir à votre vote... [...] »
L'UMP s'insulte !
Le conseiller UMP Olivier Chartier lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 19 avril 2010.
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Le conseiller Olivier Chartier se laissa aller au dénigrement politique :
« Pour compléter ce qu'a dit Henri de Richemont... Ce qui manque peut-être dans votre rapport pour nous convaincre, c'est justement la mise en cohérence. Vous avez dit que la Croissance Verte n'était pas l'essentiel de votre politique en matière d'emploi... Nous sommes à la première session en train de débattre de sujets importants [...] : peut-être aurait-il fallut, effectivement, pour nous convaincre, ajouter un plan et un volet à ce chapitre. Parce que, effectivement, cela donne l'impression, à la lecture, que la Croissance Verte est l'unique cheval de bataille... Et encore une fois, quand on constate les chiffres, qu'on regarde le taux de chômage en Région Poitou-Charentes... Et bien, par rapport à l'Aquitaine, par rapport au Limousin, par rapport à la région Pays-de-Loire, nous n'avons pas des résultats qui nous permettent de prouver que cette politique, à elle seule, permet d'avoir de meilleurs résultats que les autres, bien au contraire ! Donc, voilà, notre question, c'est que peut-être vous pouvez nous préciser votre volonté à côté de cette Croissance Verte, pour nous convaincre de voter ce texte... Mais en l'état, nous voterons contre ; pour ce qui me concerne en tout cas ! »
La présidente Ségolène Royal répliqua avec un certain écœurement :
« Monsieur Chartier... Je pense que, dans cette assemblée, bien sûr, toutes les libertés de paroles sont bienvenues ! Mais il y a une chose que nous évitons de faire, que ce soit dans la majorité ou dans l'opposition, c'est de dénigrer la Région ! Et ce que vous venez de faire en comparant la région Poitou-Charentes aux autres régions, et en estimant qu'elle fait moins bien que les autres régions... Je pense que ce n'est pas un service que vous rendez à la région au service de laquelle nous sommes tous ! Et en plus, ce que vous venez de dire n'est pas exact, puisque la région a été classé, il y a quelques semaines, comme la première région en terme du nombre de création d'entreprises nouvelles ! Qu'elle a été classé par les instances européennes comme la première région dans le domaines des efforts sur le plan solaire et sur le plan photovoltaïque ! Et que les entreprises de la Région ont besoin d'être soutenues... Et que l'activité économique de la Région, c'est d'abord les entreprises ! C'est leur métier ! La Région elle est là pour les encourager, pour les pousser en avant ! Pour faire le travail que les banques, malheureusement, ne font pas... pour des raisons sur lesquelles je ne voudrais pas m'étendre, mais il y aurait beaucoup à dire sur l'absence de politique offensive en direction des banques pour les obliger à faire leur métier. Et donc je crois qu'il faut se garder de dénigrer la Région, puisque ça n'aide pas le développement économique et les entreprises.
Je reviens à l'essentiel de notre délibération pour qu'il n'y ait pas de faux arguments [...] parce que je considère que ça ne va pas dans l'intérêt constructif de la Région. Nous faisons un effort de dialogue ou de conviction... Et je considère que ce qui est proposé-là, c'est un des éléments partiels bien évidemment, mais un des éléments majeurs de la politique d'accompagnement économique de la Région. Étant bien entendu qu'il y a d'autres piliers du développement économique de la Région : ne serait-ce que la masse financière qui est mise dans la formation professionnelle, les soutiens financiers qui sont mis dans les filières autres que celles qui interviennent dans le domaine de la conversion écologique. Ne serait-ce que dans le domaine de l'artisanat : notre Région est l'une des toutes premières région à mettre en place un plan très original sur l'aide à l'artisanat...
Nous sommes aussi la première Région en terme du nombre de création de place d'apprentissage, avec un effort considérable auprès des maîtres d'apprentissage ! Donc il y a là plusieurs volets dans le développement économique dans la Région ! Et il y aurait, bien sûr, bien d'autres filières à évoquer qui constituent ces piliers de l'action régionale. Ici, sur cette délibération, nous nous concentrons sur la conversion écologique parce que il y a plusieurs projets qui sont en gestation ; et que les banques ne font pas leur travail à l'égard des PME. »
[Prochainement la fin du Conseil régional de Poitou-Charentes du 19 avril 2010]
|
Mme Nathalie Lanzi
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Conseillère
Parti Socialiste
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Deux-Sèvres
Niort
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Mme Régine Joly
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Vice-Présidente
Parti Socialiste
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Charente-Maritime
Royan
|
|
M. Michel Gourinchas
|
Conseiller
Parti Socialiste
|
Charente
Cognac
|
|
Mme Julie Geairon
|
Conseillère
Parti Socialiste
|
Vienne
Thouars
|
|
M. Vincent You
|
Conseiller
Parti Chrétien-Démocrate
|
Charente
Angoulême
|
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Mme Véronique Laprée
|
Conseillère
Divers Droite
|
Charente-Maritime
Meursac
|
|
M. Thierry Joulin
|
Conseiller
Chasse, pèche, nature et tradition
|
Charente-Maritime
Saint-Laurent-de-La-Prée
|
|
Mme Pascale Guittet
|
Conseillère
Chasse, pèche, nature et tradition
|
Vienne
Pouillé
|
|
Mme Marie-Elise Dang-Vu
|
Conseillère
Mouvement Pour la France
|
Deux-Sèvres
Niort
|
|
M. Véronique Marendat
|
Conseiller
Nouveau Centre
|
Charente
Segonzac
|
|
M. Bruno Drapron
|
Conseiller
Nouveau Centre
|
Charente-Maritime
Saintes
|
|
M. Xavier Argenton
|
Conseiller
Nouveau Centre
|
Deux-Sèvres
Parthenay
|
|
Mme Véronique Abelin
|
Conseillère
Nouveau Centre
|
Vienne
Châtellerault
|
|
M. Philippe Rabit
|
Conseiller
Union pour un Mouvement Populaire
|
Vienne
Châtellerault
|
|
M. Philippe Mouiller
|
Conseiller
Union pour un Mouvement Populaire
|
Deux-Sèvres
Moncoutant
|
|
Mme Sylvie Marcilly
|
Conseillère
Union pour un Mouvement Populaire
|
Charente-Maritime
Fouras-les-Bains
|
|
Mme Sally Chadjaa
|
Conseillère
Union pour un Mouvement Populaire
|
Charente-Maritime
La Rochelle
|
|
M. Olivier Chartier
|
Conseiller
Union pour un Mouvement Populaire
|
Vienne
Poitiers
|
|
M. Dominique Bussereau
|
Conseiller
Union pour un Mouvement Populaire
|
Charente-Maritime
Saint-Georges-de-Didonne
|
|
M. Henri de Richemont
|
Conseiller
Union pour un Mouvement Populaire
|
Charente
Étagnac
|
|
Mme Marie-Paule Jammet
|
Conseillère
Europe Écologie
|
Charente-Maritime
Saint-Xandre
|
|
Mme Hélène Shemwell
|
Conseillère
Europe Écologie
|
Vienne
Quinçay
|
|
Mme Geneviève Paillaud
|
Conseillère
Europe Écologie
|
Deux-Sèvres
Melle
|
|
M. Laurence Marcillaud
|
Conseiller
Europe Écologie
|
Charente-Maritime
Meursac
|
|
M. Patrick Larible
|
Conseiller
Europe Écologie
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Charente-Maritime
La Rochelle
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M. Éric Joyaux
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Conseiller
Europe Écologie
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Vienne
Poitiers
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M. Jean-Christophe Hortolan
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Conseiller
Europe Écologie
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Charente
Fouquebrune
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M. Serge Morin
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Vice-Président
Europe Écologie
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Deux-Sèvres
Aiffres
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Mme Marie-Laure Tissandier
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Conseillère
Dissident Modem
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Charente
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Mme Françoise Coutant
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Vice-Présidente
Europe Écologie
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Charente
Angoulême
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Mme Valérie Marmin
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Conseillère
Dissident Modem
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Vienne
Montamisé
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M. Alexis Blanc
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Vice-Président
Dissident Modem
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Charente-Maritime
Le château d'Oléron
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M. Guy Eyermann
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Conseiller
Divers Gauche
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Vienne
Saint-Sauveur
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M. Jacky Emon
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Conseiller
Divers Gauche
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Charente-Maritime
Fontcouverte
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M. Georges Stupar
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Vice-Président
Divers Gauche
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Vienne
Poitiers
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M. Alain Bucherie
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Conseiller
Divers Gauche
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Charente-Maritime
La Rochelle
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M. Cyril Cibert
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Conseiller
Parti Socialiste
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Vienne
Châtellerault
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Mme Nathalie Garnier
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Conseillère
Parti Radical de Gauche
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Charente-Maritime
La Rochelle
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M. Michel Broncy
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Conseiller
Parti Socialiste
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Charente
Ruelle-sur-Touvre
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M. Émile Bregeon
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Vice-Président
Parti Socialiste
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Deux-Sèvres
Cerizay
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M. Benoît Biteau
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Vice-Président
Parti Radical de Gauche
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Charente-Maritime
Sablonceaux
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Mme Reine-Marie Waszak-Delage
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Vice-Présidente
Parti Socialiste
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Vienne
Montmorillon
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Mme Brigitte Tondusson
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Conseillère
Parti Socialiste
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Vienne
Châtellerault
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Mme Maryline Simoné
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Vice-Présidente
Parti Socialiste
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Charente-Maritime
La Rochelle
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M. Christophe Ramblière
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Conseiller
Parti Radical de Gauche
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Charente
Brie
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Mme Madeleine Ngombet Bitoo
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Vice-Présidente
Parti Socialiste
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Charente
Confolens
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M. Thierry Lepesant
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Conseiller
Parti Socialiste
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Charente-Maritime
La Jarrie
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M. Olivier Falorni
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Conseiller
Parti Socialiste
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Charente-Maritime
La Rochelle
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M. Pascal Duforestel
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Conseiller
Parti Socialiste
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Deux-Sèvres
Niort
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M. Yves Debien
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Vice-Président
Parti Socialiste
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Deux-Sèvres
Melle
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Mme Françoise Bély
|
Vice-Présidente
Parti Socialiste
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Deux-Sèvres
Parthenay
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Mme Joëlle Averlan
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Conseillère
Parti Socialiste
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Charente
Parthenay
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M. Jean-François Macaire
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Vice-Président
Parti Socialiste
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Vienne
Poitiers
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Mme Françoise Mesnard
|
Vice-Présidente
Parti Socialiste
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Charente-Maritime
Saint-Jean-d'Angély
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Mme Ségolène Royal
|
Présidente
Parti Socialiste
|
Deux-Sèvres
Melle
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