La sarkozye s'étonne que le bien manger et le bien boire soient éléments constitutifs de l'identité française
Les magasins fermiers sont désormais l'un des secours aux agriculteurs abandonnés par un gouvernement sarkozyste qui ne raisonne que par l'aumône. En Poitou-Charentes, un agriculteur pourra désormais vivre de sa production : les picto-charentais pourront choisir le terroir au lieu de consommer le tout-venant du consumérisme. C'est aussi une politique qui rend la dignité aux agriculteurs et défend nos écosystèmes ; moins de productivisme, c'est une biodiversité respectée. Le vice-président Benoît Biteau n'est pas pour rien dans cet élan renouvelé, cet aménagement humain des territoires : sagesse encyclopédique d'une Terre à nulle autre pareille.
Les magasins fermiers en Poitou-Charentes envoyé par kritixTV.
La présidente de la région Poitou-Charentes développe les magasins fermiers en Poitou-Charentes, afin de favoriser les circuit court et les AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne).
Extrait de la séance publique du conseil régional Poitou-Charentes du 7 mai 2010.
La présidente Ségolène Royal présenta ce nouvel élan : « Nous passons à une délibération dans le domaine agricole avec l'appel à projets sur les circuits courts... Parce que nous croyons à la production à proximité des produits de qualité et que les agriculteurs souffrent énormément aujourd'hui. [Parce que] l'on voit éclore sur l'ensemble du territoire régional un certain nombre de projets de commercialisation complémentaires au circuit traditionnel : à la fois de la vente directe du producteur au consommateur sous forme de vente à la ferme, de vente sur les marchés, par internet, de ventes contractuelles comme l'association de maintien pour une agriculture paysanne. On aussi a développé des ventes indirectes via un seul intermédiaire, destinées par exemple à la restauration traditionnelle ou collective, ou un commerçant détaillant (des boucheries, des petites et moyennes surface en proximité, etc.). Le développement des circuits courts veut répondre à une double attente. D'abord celle du consommateur pour des produits alimentaires sains de proximité. Et puis celle du producteur pour favoriser l'emploi rural par la transformation et la valorisation des productions. Dans notre région, ce sont déjà plus de 80 projets de ventes directes ou de transformations des produits de la ferme qui ont été soutenu par la région depuis 2004. Parmi ces projets d'ailleurs figure la création en 2009 d'un magasin collectif de vente directe des produits fermiers qui est porté par 9 producteurs des Deux-Sèvres. Et donc dans le contexte de crise que connait le monde agricole, la région souhaite inciter au renforcement des liens directs entre producteurs fermiers et consommateurs, afin de contribuer au développement [...] d'une consommation durable et responsable, au maintien d'une agriculture péri-urbaine de renforcement du lien au territoire... Et en utilisant un levier dont on connait maintenant l'efficacité.
Je vous propose donc de lancer cet appel à projets pour soutenir la création de magasins fermiers sur l'ensemble du territoire de Poitou-Charentes : "De la fourche à la fourchette" en Poitou-Charentes. J'ajoute aussi que nous menons des actions sur la restauration hors domicile et notamment sur les marchés concernant les lycées. Et vous voyez là aussi le moyen non seulement d'accéder à l'agriculture biologique, mais aussi de favoriser les circuits-courts de lien direct entre les producteurs locaux et la consommation locale hors domicile. Peut-être que monsieur Biteau peut compléter... »
Le vice-président Benoît Biteau appuya ce volontarisme : « Oui... cette délibération naît de deux constats. Le constat d'un côté d'une population de consommateurs qui est de plus en plus à la recherche de produits authentiques, de produits identitaires, de produits de qualité qui respectent la biodiversité, qui respectent les équilibres, qui respectent les ressources. Et de l'autre côté, des producteurs qui ont envie de recréer du lien entre ces consommateurs et leurs professions. Des agriculteurs qui ont envie de s'inscrire dans des circuits courts parce qu'ils sont parfois étranglés [...]. Des agriculteurs qui veulent aussi s'inscrire dans du développement durable et donc respecter cette biodiversité, cette ressource, ces équilibres et la santé des consommateurs. Et malheureusement, ils sont confrontés à un manque de volonté politique locale à faire émerger les moyens de créer des lieux et des liens qui permettent de faire se rencontrer ces deux thématiques. Et donc la région nous propose, par cette délibération, d'avoir justement la volonté politique nécessaire pour créer ces lieux et ces liens entre ces deux attentes, à la fois des consommateurs et des agriculteurs qui, comme vous l'avez bien dit madame Royal, traversent une période difficile... par des crises multiples autour du lait, autour des céréales, autour de l'élevage. Je ne vais pas faire la liste exhaustive parce que malheureusement elle est beaucoup trop longue. »
Jeu de rôles : Henri de Richemont prend peur devant les bolchéviques
Le conseiller UMP Henri de RICHEMONT et la conseillère UMP Véronique MARENDAT, lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 28 juin 2010.
Le conseiller et leader de l'opposition Henri de Richemont : « Madame la présidente... C'est un joli slogan "De la fourche à la fourchette"
— [Faut payer] Rabelais ! lança Georges Stupar à la cantonade.
— Oui... enfin... Je te laisse être rabelaisien... Les chambres d'agriculture soutiennent depuis longtemps les ventes directes des producteurs dans des marchés locaux. Et quand mon collègue, tout à l'heure, parlait de manque de volonté de politique locale, je m'inscris en faux contre ce qui vient d'être dit. Parce que nombreuses sont les communes, dont la mienne, qui réalisent des marchés recourant à la vente directe des producteurs. C'est quelque chose auquel les consommateurs sont effectivement très attachés, même si malheureusement cela ne reste que marginal. »
Le maire d'Étagnac poursuivit : « J'ai deux observations. La première en ce qui concerne la terminologie. Madame la présidente, je ne comprends pas ce mot de magasin collectif ! D'abord ça ne représente pas l'esprit de la région... Tout le monde est contre le collectivisme aujourd'hui, puisque tout le monde dans cette assemblée soutient le capitalisme ! [Exception faite, selon toute vraisemblance, des partisans du camarade Raffarin qui, lui, a ses entrées en Chine communiste, NDLR] Et je trouve que pour...
— Tu exagères ! gronda un élu de la majorité.
— Je trouve que pour être plus cohérent, pour être plus cohérent... madame la présidente... pour être plus cohérent avec le discours régional, j'aurais préféré qu'au lieu de "collectif" vous mettiez — vous voyez je vous écoute — "Magasin Social et Solidaire". J'aurais trouvé que ça faisait plus région Poitou-Charentes.
— Oooh ! la majorité s'offusqua du conseiller-maire moqueur.
— Et je trouve "collectif" complètement banal. Donc voilà une proposition, un amendement oral que je propose. [...] J'espère que je serai enfin suivi ! »
Le chef de fil Henri de Richemont poursuivit sa chevauchée au beau milieu une assemblée rassérénée : « Ma deuxième observation, madame la présidente, est plus sérieuse, sur une question de fond. Tandis que l'appel à projet s'adresse aux exploitants agricoles, aux ménages, à toutes personnes physiques ou morales exerçant une activité agricole, je ne peux que soutenir. Par contre, le troisième volet appèle vraiment une observation importante de ma part. Quand vous dites "toute personne physique ou morale n'exerçant pas d'activités agricoles et désireuse de créer une activité de vente directe de production agricole"... Mais ça, nous ne pouvons pas soutenir cela ! Ça va à l'encontre de ce que nous voulons faire ! Nous voulons soutenir les agriculteurs qui procèdent à des ventes directes, mais il ne s'agit pas de pénaliser les petits commerçants, les artisans de nos communes. Parce que nous sommes pour le petit commerce qui commercialise souvent les produits dits régionaux qui sont inscrits à la chambre des métiers. Et ces gens-là qui sont ni agriculteurs, ni commerçants, ils auraient droit à procéder à une vente directe ; et ça je pense que c'est une concurrence profondément déloyale : je ne peux pas l'accepter ! Et si vous maintenez cela, je serai obligé de m'abstenir ! »
Madame la présidente Ségolène Royal lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 7 mai 2010.
La présidente Ségolène Royal, amusée par les artifices du clientélisme politique : « Vous montez sur vos grands chevaux, à chaque fois que...
— Ce n'est pas... tenta d'expliquer Henri de Richemont.
— J'ai expliqué tout à l'heure de quoi il s'agissait, interrompit la présidente. Il s'agit par exemple d'une boucherie en proximité. C'est à dire : les exploitants agricoles vont se mettre d'accord [pour faire de la vente] en direct. [Mais] ils n'ont pas forcément l'outil, par exemple, de transformation, d'abattage, de découpe de leurs viandes. [...] Il y a des exemples de boucheries, il y a des exemples de petites et moyennes surfaces qui sont intégrées dans les communes dans lesquelles les producteurs se sont regroupés. Et c'est bien évidemment sur ce troisième point auquel s'applique l'ensemble [des observations que vous soulevez] ; c'est à dire toutes les données concernant la vente directe, la proximité, la traçabilité s'appliquent à ces personnes physiques ou morales qui n'ont pas d'activité agricole au sens strict du terme. [...] Et c'est la boucherie du coin qui peut être choisie par les éleveurs du coin comme le magasin fermier. Et je ne veux pas que la région ne puisse pas y veiller également, puisque finalement ça évite aux producteurs de construire eux-même une boucherie : ce qui n'aurait pas de sens [...] s'ils peuvent se mettre d'accord avec le boucher local qui va vivre mieux, et qui va en même temps permettre la mise en place des circuits courts. Monsieur Biteau pour compléter l'information... »
Le vice-président Benoît Biteau est une figure bien connue de la ruralité picto-charentaise. L'agriculture durable n'a plus de secrets pour lui. Au-delà de la Tremblade, au-delà de l'Aiguille, la Saintonge n'est que douceur de vivre... ce que le grand élu Dominique Bussereau ne devrait jamais omettre lorsque, toutes sirènes hurlantes, il se rend en terres royannaises, du côté de Saint-Georges de Didonne...
Le vice-président Benoît Biteau compléta bien volontiers l'information : « Cette partie-là que vous avez lu en face de nous, monsieur de Richemont, a une autre vertu dont a parlé madame Royal, c'est de satisfaire aux attentes des Amapiens, ces Associations de Maintien d'une Agriculture Paysanne. Ces gens-là ne sont pas forcément agriculteurs, mais ont la volonté de se rapprocher des producteurs pour se mettre en lien direct avec eux, et être associé au geste de production, et être associé à la problématique saisonnière de l'activité agricole. Et donc la possibilité qu'une personne qui n'ait pas une activité agricole puisse être concernée par cette délibération, permet l'émergence des AMAP et de lieux où se rencontrent les professionnels de l'agriculture et les non-professionnels de l'agriculture, mais qui sont des consommateurs qui aspirent à participer à leur façon à l'émergence d'une autre forme d'agriculture. Et donc les AMAP peuvent être concernées par cette partie-là de la délibération.
En ce qui concerne la première partie de votre question, monsieur de Richemont, concernant les magasins collectifs. Ils s'inspirent tout simplement d'expériences collectives dans d'autres régions de France. Et je pense notamment à des expériences fort enrichissantes que l'on peut observer en Rhône-Alpes par exemple, où effectivement au travers de magasins collectifs, les agriculteurs gèrent eux-mêmes les permanences dans ces magasins collectifs et assurent la mise en marché de leur production issue de leur ferme, mais aussi de celles de leurs voisins [...]. C'est toute la vertu de cette dimension collective autour de la mise en marché d'une production agricole. »
Le conseiller UMP Henri de RICHEMONT et la conseillère UMP Véronique MARENDAT, lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 28 juin 2010.
L'opposant Henri de Richemont fini par nuancer, question d'honneur : « En ce qui concerne les magasins tenus par les agriculteurs, je n'ai strictement rien contre. Au contraire, je pense qu'il faut encourager... C'est simplement, comme je vous l'ai indiqué, le mot "collectif" qui me semble inapproprié en l'occurrence. [Il faudra en toucher deux mots au camarade Raffarin, NDLR]
En ce qui concerne le troisième volet, j'ai eu la chance et le plaisir de créer une boucherie dans ma commune [Étagnac, en Charente, NDLR]. Et le boucher, il s'approvisionne directement auprès des éleveurs locaux et j'en suis absolument ravi. Mais ce que je crains et ce que je déplore, c'est que ce que l'on peut voir souvent : c'est que des gens viennent vendre directement avec des petites roulottes, souvent pendant la période estivale, en court-circuitant le schéma de distribution normal et local ! Alors moi je veux bien tout ce que l'on veut, mais à partir du moment où ces gens-là sont inscrits au registre du commerce, au registre des métiers, je n'ai strictement rien contre... Mais si quelqu'un n'est pas agriculteur, qu'il n'est pas inscrit au registre du commerce, au registre du métier et s'amuse à faire de la vente et concurrence ceux qui sont agriculteurs ou inscrits au registre du commerce ou du métier... là, il y a bien un problème ! »
La présidente conclut : « C'est bien l'objectif de l'appel à projets ! Dans l'appel à projets, un certain nombre de projets vont remonter... Et à ce moment-là, le jury d'attribution des aides va justement vérifier le type d'observations que vous venez de faire. Bien évidemment. L'objectif, c'est quand même de mettre en place des circuits courts. Donc je pense qu'ils faudra être assez intelligent pour identifier dans les projets qui vont remonter, les vrais projets de ceux qui ne sont pas de vrais projets. »
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