À la différence de bien des élus, la grande élue Ségolène Royal mit à profit sa réélection pour accélérer le rythme des réformes régionales et optimiser toutes les énergies des territoires en Région. Et son administration de travailler sans discontinuer, toujours plus efficacement sans augmenter la pression fiscale, ce qui aujourd'hui est un exploit ! Les jaloux sont partout : les envieux sont haineux... Ce qui a le don d'agacer singulièrement une opposition qui peine à suivre le rythme effréné d'une présidente qui désormais cherche à devancer les urgences économiques et sociales. Vous verrez que, lors de la séance du Conseil régional de Poitou-Charentes du 7 mai 2010, cette prévoyance politique heurtera la politique de la chicane au plus profond des certitudes sclérosées. Et l'UMP toujours à la traîne : le manque de hauteur peut-être...
Ségolène Royal, cible de la chicane
Alors que la pertinence de la politique de madame la présidente n'était en aucune façon remise en cause par l'opposition, c'est non sans un certain acharnement que le conseiller procédurier Philippe Rabit entendait la répartie stoïque de Ségolène Royal :
« Je vous ai écouté attentivement et je n'ai entendu, dans vos observations de fond, aucune objection sur la création de ce fonds et heureusement ! Parce que ce fonds a pour objectif d'une part d'aider les PME à se développer et d'autre part de contrôler mieux la dépense publique régionale dans la mesure où elle transforme les subventions à fonds perdus en intervention dans ce fonds de co-investissement avec un opérateur privé. Lorsque vous dites qu'il n'y a pas d'opérateurs privés, ce n'est pas tout à fait exact... [...] Lorsqu'on prend la liste des entreprises qui ont été financièrement aidées, on se rend compte qu'un certain nombre d'entre-elles n'ont pas vraiment besoin de l'argent public et qu'en plus, même lorsqu'elles font ensuite des profits importants dans des filières qui marchent bien, la Région, le contribuable régional, n'est pas remboursé des fonds, des subventions qui sont données à ces entreprises !
Moi, je considère qu'il faut gérer mieux l'argent public de la Région et malheureusement, parce que nous devons nous substituer [au banques] — c'est çà l'aberration, j'aurais aimé que vous le disiez. En effet, comme le gouvernement actuel n'a toujours pas mis les banques devant leurs responsabilités... Et vous pourrez interroger tous les chefs d'entreprises de la Région, quels qu'ils soient, et ils vous dirons que rien n'a changé à l'égard du système bancaire ; qu'ils ont toujours autant de difficultés à mobiliser des prêts bancaires ! [Les banques] sont pourtant payées pour çà, les banques sont rémunérées, sont payées, ont été renflouées par le contribuable national pour remplir leurs responsabilités de financement de l'économie réelle et pour arrêter de spéculer sur les marchés financiers ! Comme le gouvernement n'a toujours pas eu le courage politique d'imposer aux banques l'obligation de distinguer [...] la banque commerciale de prêt et la banque financière qui spécule, alors on a un système qui n'est toujours pas — alors qu'il a été renfloué par le contribuable national — qui n'est toujours pas mis au service du développement des PME !
Donc la région continue à faire un métier qui n'est pas vraiment le nôtre, mais que nous avons l'obligation de faire parce que sinon les entreprises se trouvent en grande difficulté et ont besoin en effet d'une soupape financière. Nous faisions donc des prêts garantis et nous faisions également des subventions. Nous allons continuer à faire un certain nombre de subventions mais en les recadrant bien. Et chaque fois que nous allons intervenir sur des entreprises financièrement florissantes ou tout au moins qui marchent bien, qui font des profits et qui se développent, il n'y a aucune raison que les subventions de la région, c'est à dire que l'argent du contribuable, soient données à fonds perdus ! »
L'équité républicaine
Ségolène Royal continua :
« On fait bien du micro-crédit pour les particuliers ! [Avec] le micro-crédit pour les pauvres que nous faisons en Région, nous demandons aux pauvres de rembourser ce micro-crédit... Au nom de quoi allons-nous continuer à verser des subventions à des chefs d'entreprises qui ne sont pas pauvres, qui font des bénéfices et des profits, et c'est tant mieux ! S'ils font des bénéfices, des profits : ils vont créer des activités, ils vont créer des emplois... c'est leur métier ! Mais l'argent public, dés lors qu'il est mis dans une entreprise, est plus judicieusement mis en co-investissement — c'est l'objectif de ce fonds — plutôt qu'en investissement à fonds perdus qui n'est pas remboursé ! Voilà ! C'est de l'ordre juste ! De l'ordre financier juste, par rapport à un contexte qui nous aidera aussi à aider davantage d'entreprises puisque nous aurons un retour sur investissement ! »
Avec le co-investissement, « tout devient possible »
De gauche à droite : le DGS Jean-Luc Fulachier, la présidente Ségolène Royal et le premier vice-président Jean-François Macaire, lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 7 mai 2010.
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Ségolène Royal poursuivit :
« Donc, j'ai bien entendu dans vos propos : vous avec beaucoup de difficultés, d'ailleurs vous ne l'avez pas fait, à contester le dispositif sur le fond. Mais vous l'avez contesté sur la méthode. Alors permettez-moi de vous dire que nous sommes élus depuis maintenant 6 semaines... La démocratie participative, c'est aussi avoir la possibilité de débattre des propositions de l'opposition. Au bout de 6 semaines, je n'ai pas vu une seule proposition...
— Ça va venir ! clama Henri de Richemont.
— Aaaaaaah ! s'exclamèrent ironiquement des membres de la majorité.
— ...une seule proposition de l'opposition qui serait de nature à être inscrite à nos délibérations, enchaina Ségolène Royal, imperturbable. Heureusement que je n'ai pas attendu les propositions de l'opposition pour avancer et pour continuer à aider au développement économique, social, écologique de la Région Poitou-Charentes. Donc à partir du moment où vous n'avez rien fait pour proposer une quelconque action concrète au service de la Région, je pense que vous êtes assez mal placé pour contester ceux qui agissent, ceux qui bougent, ceux qui vont de l'avant ! Comme dit le proverbe poitevin : il y a les diseux, il y a les faiseux ! Nous nous sommes les faiseux, vous vous êtes les diseux ! [Ricanements dans la majorité et réprobations de l'opposition, NDLR] Et donc vos objections de méthodes ne nous empêcherons pas de travailler ; parce que c'est beaucoup de travail que d'aboutir en si peu de temps, à des délibérations aussi importantes ! [...] Vous êtes bienvenus lorsque vous recevez, d'ailleurs 15 jours avant, les projets de rapports... » L'opposition s'indigna du procédé : les délais n'auraient pas été tenus...
La présidente Ségolène Royal consulta son DGS puis poursuivit, taquine :
« 8 jours ! Mais vous travaillez très vite ! Vous êtes très performant ! En 8 jours, vous avez aussi le temps de faire remonter des compléments : je n'en ai vu aucun ! Aucune objection, aucun complément, aucune proposition !
— Je vais le faire ! déclama le conseiller Henri de Richemont.
— Et bien lorsque vous le ferez, nous en délibèrerons. Et la démocratie participative, c'est cela : c'est tenir compte de vos propositions. Aujourd'hui il y a 0 propositions ! Il y a 0 compléments au travail que la majorité fait et sur lequel je vous invite à délibérer. Les commissions spécialisées vont se réunir très prochainement, ce sera la semaine prochaine.
— Aaaaaaaaaaah ! fit l'opposition, marquant sa satisfaction.
— Mais, nous attendions vos propositions pour les réunir ! répliqua la présidente avec cette mauvaise foi de bon aloi...
— Aaaaaah ! s'exclama l'opposition, marquant cette fois-ci, sa désapprobation.
— Il n'y en a pas, donc nous avançons ! [...] Vous avez les délibérations 8 jours avant ! Vous avez donc tout le temps, y compris d'appeler les responsables et les présidents de commissions pour leur demander de participer à des groupes de travail, pour avoir des informations complémentaires... Les commissions sont programmées, et bien évidemment la mise en place du fonds de co-investissement et des entreprises qui vont bénéficier des subventions, reviendront en délibération et pourront, bien évidemment, être abordées dans le cadre des commissions thématiques. »
Le vice-président Jean-François Macaire compléta :
« Ce fonds de co-investissement fait parti du plan régional qui a été mis en place très très rapidement après le début de la crise, pour répondre aux attentes des entreprises. C'est un élément d'un plan très global, qui comporte une quarantaine de mesures pour améliorer les débouchés, pour favoriser l'emploi... Et il y avait dans ce plan des mesures pour apporter des fonds propres. [...] Ça nous paraît tout à fait aller dans le bon sens que de créer un fonds de co-investissement. [...] Je crois comprendre que vous soutenez cette orientation et c'est une bonne chose [Dit-il en se tournant vers l'opposition, NDLR]. [...]
On ne sera pas tout seul à investir : d'autres investisseurs seront présents. Il y aura bien évidemment un comité d'engagement qui étudiera ces dossiers. Et c'est sur la base d'un avis du comité d'engagement [...] que sera prise la décision de co-investir ou de ne pas co-investir. [...] Bien souvent ce qu'on constate, c'est qu'on a du mal à trouver des investisseurs ; sinon peut-être qu'on en serait pas là ! [...] Le co-investissement, c'est un atout d'attractivité pour les investisseurs... il faut souligner ça ! Beaucoup d'investisseurs nous disent que ce qui est intéressant en Poitou-Charentes, c'est que vous vous engagez aussi, avec nous, pour partager les risques avec nous. Le co-investissement, c'est un élément d'attractivité des investisseurs en région qui est très important.
Des dates de réunions : rassurez-vous, nous en avons beaucoup. Et vos collègues qui siégeaient déjà dans l'assemblée précédente, savent que la commission Économie se réunie régulièrement ! Malheureusement aucun des deux rescapés de votre équipe ne faisaient partie de la commission... [Rires nourris de l'assemblée, la présidente apprécia... NDLR] Ils ne peuvent pas en témoigner, mais enfin ils savent qu'il y a eu des réunions régulières... Et vous observerez que nous avons bien respecté la règle du jeu puisque nous présentons finalement assez peu d'aides directes — sauf les dossiers très urgents — aux entreprises à cette commission permanente... Puisque nous souhaitons, au préalable, [que les conseillers puissent en] prendre connaissance et ce sera fait dans la semaine prochaine [...]. Il y aura également très prochainement, je le rappèle, une session qui établira les orientations de fond du développement économique de la Région ; puisque c'est dans le cadre des sessions et non pas des commissions permanentes que les grandes orientations se décident... »
Courtoisies acides sur les règlements
Le conseiller UMP Philippe RABIT, lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 7 mai 2010.
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Le conseiller de l'opposition Philippe Rabit n'en resta pas là :
« Je voulais juste rebondir par rapport à ce que vous avez crû devoir mentionner dans mon intervention... Visiblement nous n'avons pas les mêmes lectures y compris sur le calendrier. Puisque effectivement je vous rappèle que c'est 8 jours qui nous permettent de réagir à vos rapports et non pas 15 jours. Vous nous parliez de justice... Je crois que c'est injuste madame, dans votre propos, d'indiquer que nous n'avons pas fait de propositions ! Il aurait été difficile de le faire sauf à prendre un porte-voix sur le parvis de la Région, pour faire des propositions, parce que nous n'avons aucun interlocuteur dans les commissions, puisque ces commissions ne sont pas réunies ! Sur le problème des banques, vous n'avez pas...
— Excusez-moi ! trancha la présidente Ségolène Royal.
— Permettez-moi de terminer mon propos !
— Non mais ça, c'est pas sérieux, ça ! insista la présidente.
— Merci de me laisser terminer... tenta à nouveau le conseiller UMP.
— Excusez-moi ! C'est moi qui organise le débat !
— Vous n'avez pas...
— Excusez-moi monsieur Rabit...
— Je voudrais terminer mon intervention...
— Excusez-moi monsieur Rabit ! C'est la présidente qui organise les débats ! précisa sèchement à nouveau Ségolène Royal.
— Laissez-moi 30 secondes, tenta le conseiller Philippe Rabit, en vain.
— Non monsieur Rabit ! Je ne peux pas laisser dire que vous n'êtes pas en mesure de remplir votre rôle d'opposant constructif en utilisant l'argument selon lequel vous n'avez pas d'interlocuteurs ! Vous avez devant vous la présidente de Région... Si vous avez une proposition à inscrire à notre ordre du jour, je vous invite à me la communiquer. Je la ferai immédiatement transmettre aux élus compétents qui examinent ces dossiers, aux services compétents de la Région. Et si cette proposition tient le route, elle sera inscrite à l'ordre du jour pour que nous en délibérions. Je ne peux pas vous laisser dire, monsieur Rabit, que vous n'avez pas fait de propositions depuis votre élection par le simple fait que vous n'avez pas d'interlocuteurs ! »
L'atmosphère devenait électrique. La présidente, plus que jamais tendue :
« Ici, nous sommes dans une assemblée qui est régie par le code des collectivités territoriales. Il y a une voix délibérative et c'est la présidente qui a la responsabilité d'inscrire les sujets à l'ordre du jour. Et je le dis très clairement : j'attends toujours vos propositions... Et je ne doute pas qu'elles vont venir puisque je vous repasse la parole car vous venez d'annoncer des propositions économiques.
— Absolument madame ! reprit le conseiller Philippe Rabit. Puisque vous m'en donnez l'occasion, vous parliez d'ordre financier juste... Vous parliez d'investissements à fonds perdus... Il suffit tout simplement d'insérer dans les conventions d'investissements que vous faites dans les entreprises, simplement une clause de retour à meilleure fortune. Et dans ce cas-là, la région récupère son investissement quand l'activité et l'état de l'entreprise le permettent. Voilà une proposition qui permet de garantir une certaine maturité économique à nos investissements. Et qui nous garanti, quelque part, d'avoir un retour sur nos investissements. Voilà...
— Alors nous mettrons votre proposition en discussion dans la commission... Mais je peux vous indiquer dés maintenant que la difficulté de cette proposition, c'est de savoir qui va apprécier le retour à bonne fortune. [...] C'est très souvent sujet à discussion [...], ça donne lieu à des discussions sans fin et parfois à des contentieux ! Mais on peut très bien effectivement compléter le dispositif par celui-ci qui est différent d'un système de co-investissement où la région a un retour sur investissement et continue à contrôler ses fonds qui n'ont pas été donnés, je le répète, à fonds perdus. »
La conseillère Nouveau Centre Véronique Abelin :
« Je n'ai pas bien compris. En fait dans le règlement, il me semblait qu'il nous fallait déposer des demandes de propositions 4 jours avant, sachant que nous recevons les rapports 6 jours avant. Mais maintenant vous venez d'éclaircir ce point : ça signifie qu'à priori on peut les déposer à tout moment sans forcément attendre ces 4 jours préalables ? C'est ce que j'ai entendu dans votre réponse. [...]
— Plus elles viennent tôt, plus elles ont de chance d'être sérieusement examinées, précisa la présidente, laconique.
— Oui, donc à ce moment-là; [...] on doit pouvoir aborder des sujets qui ne sont pas abordés dans les dossiers.
— Oui, bien sûr ! C'est un flux continu le travail en région... C'est un flux continu !
— On nous l'avait pas dit avant çà ! » L'opposition s'offusqua avec vacarme.
Henri de Richemont poings et pieds liés par le népotisme
Le conseiller Henri de Richemont laissa son collègue Olivier Chartier intervenir à sa place, sous le sceau nébuleux de la chicane :
« [...] Comptez sur nous pour faire des propositions, pour faire des amendements. [...] »
La présidente Ségolène Royal voulut conclure :
« Très bien... Je vous propose que nous reprenions nos travaux parce que à un moment où le gouvernement vient de décréter un plan d'austérité — qui va d'ailleurs avoir un impact très grave sur la baisse de la consommation — je pense que nous ici en Région nous n'avons pas de temps à perdre par rapport au sérieux des dossiers ! J'observe que l'opposition — j'espère que ça ne durera pas — camoufle son inertie et son absence de propositions dans des interventions alambiquées sur des procédures, des commissions, des délais, etc. Honnêtement, je pense que les citoyens de la Région attendent de nous que nous soyons au travail. C'est ce que nous faisons en proposant des choses concrètes, bien étudiées, opérationnelles, que je vais maintenant mettre aux voix ! » La majorité applaudissait tandis que la voix du conseiller Henri de Richemont s'entêta à percer le brouhaha...
L'autorité du vacarme
« Non ! Non, madame ! s'écria Henri de Richemont.
— Non, madame ! s'écria aussi Sylvie Marcilly.
— Je vous donne la parole juste après ! semonça la présidente.
— Non, non, non, non ! hurla l'opposition.
— Je mets aux voix...
— Vous ne m'avez pas donné la parole ! s'emporta Henri de Richemont.
— Je vous donnerai la parole après !
— Vous n'allez pas me donner la parole après avoir voté ! éclata Henri de Richemont. Je n'ai pas de liberté de paroles ! Je ne peux pas parler dans cette assemblée !
— Ooooooooh ! fit la majorité.
— Monsieur de Richemont, je vous ai donné la parole... précisa avec maitrise la présidente.
— Mais je ne me suis pas intervenu !
— Ceux qui sont dans le fond de l'assemblée n'ont pas vu ce qui s'est passé... tenta d'expliquer Ségolène Royal. Je le dis donc devant l'assemblée. Je vous ai passé la parole. Vous l'avez passé à monsieur Chartier...
— C'est que mon collègue voulait aussi parler. C'est pas pour ça que je ne dois pas parler, moi, maintenant !
— Donc, à ce moment-là, prenez la parole quand je vous la donne ! Ne la passez pas à un collègue !
— Non, non, non, non ! Madame la présidente, je souhaitais aussi pouvoir intervenir...
— Monsieur de Richemont, fit la présidente, voyant bien que son loyal opposant se sentait humilié par l'outrecuidance de l'appareil UMP. je connais vos méthodes...
— Moi, mes méthodes, elles sont tout à fait correctes !
— ...pour mettre un peu de brouhaha dans l'assemblée. Attendez, deux secondes... une seconde ! La police de l'assemblée, c'est moi qui la gère ! Écoutez...
— Je fais un rappel au règlement ! Voilà.
— Monsieur de Richemont, j'entends diriger cette assemblée avec sérieux sans laisser l'opposition mettre le capharnaüm. Surtout lorsqu'il n'y a pas de propositions concrètes ! Je vous le redis pour une prochaine fois...
— Non, non, non...
— Arrêtez de vous agiter monsieur de Richemont ! Ne m'interrompez pas : je vous explique comment se déroule la séance...
— Je n'ai pas besoin de vos explications, je les connais par cœur !
— Ooooh ! fit l'assemblée.
— Si vous ne voulez pas me donner la parole, je m'en vais ! C'est inadmissible ! Vous n'avez pas à me refuser la parole ! Hurlements, sifflets et chahut emplirent la salle Jean Monnet. Non ! Ce n'est pas admissible ! Je voulais faire des propositions sur ce texte. Monsieur Chartier m'a demandé la parole : c'est normal que je laisse parler mes collègues... Si parce que je laisse parler mes collègues, vous me privez après de parole, je ne peux pas tolérer ce genre de façon de travailler !
— Écoutez-moi monsieur de Richemont, arrêtez votre cinéma ! fit posément la présidente.
— Je ne vous permet pas ! le mot avait blessé Henri de Richemont : disons que la manœuvre UMP eut le cynisme de meurtrir l'un des siens...
— Monsieur de Richemont, je vous ai passé la parole. C'est pas à vous de donner la parole à votre collègue !
— Si je vois qu'il veut parler, je me dis que je parlerai après ! C'est tout !
— Ça ne se passe pas comme çà ! Écoutez moi bien... Maintenant que les règles sont claires, la prochaine fois que je vous passe la parole, vous la prenez ! Si monsieur Chartier veut prendre la parole, il la demande...
— Non ! coupa Henri de Richemont.
— Comment ? interrogea la présidente.
— Si vous ne voulez pas me donner la parole, je m'en vais !
— Je vous l'ai donné la parole !
— Je m'en vais ! Madame la présidente, c'est inadmissible !
— Je vais...
— Votre façon de travailler est inadmissible ! C'est inadmissible ! l'opposition cria tant qu'elle put...
— Vous faites des incidents de séances...
— Je ne fais pas d'incidents : c'est vous qui me refusez la parole !
— Vous faites des incidents de séances pour qu'il y ai des reprises Presse... On connait la méthode.
— Moi ?! éclata Henri de Richemont. C'est pas à mon age qu'on a besoin de la Presse ! Son sang ne fit qu'un tour et plus sanguin que jamais, il ne se maîtrisa plus et montra son courroux qui glaça la présidente...
— Bon ! Vous avez la parole : allez-y ! concéda avec abnégation Ségolène Royal, préférant l'honneur d'un homme trahi au mythe d'une autorité inaltérable.
— Merci madame la présidente ! répondit triomphalement Henri de Richemont, sur le point de quitter la séance. Madame la présidente, je vous remercie d'avoir la gentillesse de me donner la parole que j'attendais depuis longtemps... »
Henri de Richemont signe la trêve
Henri de Richemont (UMP), lors de la séance publique du conseil régional Poitou-Charentes du 14 décembre 2009.
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Le conseiller Henri de Richemont retrouva toute sa superbe, comme dans un prétoire :
« Je voudrais d'abord vous dire qu'on a perdu beaucoup de temps tout à l'heure... Je dois vous indiquer que si vous aviez organisé cette session de formation pour l'opposition que je demandais depuis longtemps, je crois qu'on aurait réglé ces problèmes et on aurait évité ce genre de désagréments. Et je redemande à nouveau que l'opposition, comme la majorité, bénéficie de la possibilité de bien connaître les services et les règlements de la Région pour pouvoir agir aussi bien et de manière aussi positive comme elle le doit.
Maintenant, sur ce texte que vous nous proposez... J'ai des propositions à faire, madame la présidente ! J'ai des propositions à faire, parce que si sur le fond, bien évidemment, nous ne contestons pas la possibilité pour la Région d'aider les petites et moyennes entreprises, nous avons des observations sur les statuts de cette société de fonds de co-investissement.
Tout d'abord madame la présidente, je suis toujours étonné quand j'entends parler d'associé unique ! En général, pour être associé il faut être deux. Associé unique, c'est comme si je me mariait à moi-même, ce qui, vous l'avouerez, serait dénué de toute fantaisie... Mais soyons plus sérieux. Je voudrais attirer votre attention sur les contradictions écrites dans les statuts. C'est la raison pour laquelle si nous avions pu discuter de telle sorte en commission, si vous m'aviez soumis la possibilité de présenter des observations, j'aurais je pense réduit ces contradictions. [...] Vous indiquez à l'article 10 que toutes les transmissions d'actions s'effectuent librement. Et en même temps, vous dites que l'associé unique ne peut pas déléguer ses pouvoirs. Madame la présidente, si l'associé unique peut transmettre ses actions, comme il l'est dit dans l'article 10, il peut bien entendu déléguer ses pouvoirs. Il y a donc là une contradiction qui va à l'encontre du principe de cette société qui prévoit que la Région est seul associé, et entend le demeurer. Or en même temps, vous donnez la possibilité à la Région de transmettre toutes ces actions et, dans ces conditions, de déléguer les pouvoirs. Il y a une contradiction et je pense qu'à la suite de mes observations, il conviendra de revoir ce texte et de le modifier.
Et vous dites que la société est administrée par un président nommé par arrêté de la présidente [de Région]. Mais je me rassure : du moins statutairement, vous êtes la présidente de cette association... de cette société. Dans ces conditions, je pense que l'article 11 n'a pas lieu d'être.
En plus, il est précisé que lorsque le président n'est pas associé... Madame la présidente, à partir du moment où il n'y a qu'un associé unique qu'est la Région, je ne vois pas comment cet associé unique pourrait être président, sauf à ce qu'il transmette ses actions ! Il y a là encore un problème que je souhaiterais pouvoir régler pour savoir si véritablement ces statuts donnent la possibilité à l'actionnaire unique qu'est la région de transmettre ses actions à une autre entité, collectivité, personne morale ou personne physique.
Je pense que c'est un point de fond important. Ces contradictions figurant dans les statuts doivent à mon avis être réglées ; et c'est la raison pour laquelle la proposition qui est faite, c'est de revoir ces statuts pour mettre fin à cette contradiction.
Ensuite, vous parlez d'un comité d'engagement composé majoritairement de professionnels... Alors j'ai deux questions... Si majoritairement les membres du comité d'engagement seront des professionnels, est-ce que les autres membres seront des élus ? Si oui, est-ce que l'opposition sera appelée à participer à ce comité d'engagement ? [...] La deuxième [question] : à partir du moment où, madame la présidente, vous êtes la seule présidente sans qu'il y ait de conseil d'administration et que vous voulez, en tant que présidente, décider de tout... est-ce que la présidente que vous serez et que vous êtes sera liée par les avis du comité d'engagement ?
Voilà madame la présidente les questions que je voulais vous poser ; et les propositions de modification et d'amélioration de ces statuts que je voulais proposer. Vous voyez madame que nous faisons des propositions tout à fait cohérentes, tout à fait positives, qui vont dans le bon sens. Et je vous remercie de m'avoir redonner la parole ! »
Madame la présidente Ségolène Royal lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 7 mai 2010.
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La présidente conclut :
« Merci monsieur de Richemont. Je pense que toutes ces propositions seront examinées par la commission économique. Je veux que vous les transmettiez par écrit...
— Oooooooooooh ! protesta l'opposition.
— Non, mais nous avons déjà pris bonne note. Mais je pense que c'est important que vous puissiez saisir la commission économique pour qu'elle puisse les examiner. Et elles le seront !
— Pour sursoir à statuer ? s'interrogea Henri de Richemont.
— Pas du tout !
— Bon et ben alors, çà sert à rien !
— Nous discutons aujourd'hui sur le principe de la création du fonds de co-investissement... Monsieur de Richemont... Nous décidons aujourd'hui la création de ce fonds de co-investissement. Et tout le dispositif de fonctionnement sera bien sûr examiné en commission économique sous la présidence de monsieur Macaire. Ne faisons pas de leçons de procédures ! Et avançons franchement ! Je crois que les entreprises de la Région attendent de nous que nous avancions et que nous répondions aux nécessités d'investissements et d'innovations ; et surtout dans la mesure où elles n'en bénéficient pas du côté des banques ! Je mets donc aux voix cette délibération... Qui est de l'avis de l'adopter ?
— Je ne prends pas part au vote ! lança sèchement Henri de Richemont. Une forêt de mains se leva.
— Je vous remercie... Donc le fonds de co-investissement Poitou-Charentes est créé ; et je vous en remercie pour les entreprises de la Région. »
[La suite de la séance : Ségolène Royal avec le Sarkozysme" class="chro_lien_ext">Heuliez ou le duel de Ségolène Royal avec le Sarkozysme]
|
Mme Nathalie Lanzi
|
Conseillère
Parti Socialiste
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Deux-Sèvres
Niort
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|
Mme Régine Joly
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Vice-Présidente
Parti Socialiste
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Charente-Maritime
Royan
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|
M. Michel Gourinchas
|
Conseiller
Parti Socialiste
|
Charente
Cognac
|
|
Mme Julie Geairon
|
Conseillère
Parti Socialiste
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Vienne
Thouars
|
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M. Vincent You
|
Conseiller
Parti Chrétien-Démocrate
|
Charente
Angoulême
|
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Mme Véronique Laprée
|
Conseillère
Divers Droite
|
Charente-Maritime
Meursac
|
|
M. Thierry Joulin
|
Conseiller
Chasse, pèche, nature et tradition
|
Charente-Maritime
Saint-Laurent-de-La-Prée
|
|
Mme Pascale Guittet
|
Conseillère
Chasse, pèche, nature et tradition
|
Vienne
Pouillé
|
|
Mme Marie-Elise Dang-Vu
|
Conseillère
Mouvement Pour la France
|
Deux-Sèvres
Niort
|
|
M. Véronique Marendat
|
Conseiller
Nouveau Centre
|
Charente
Segonzac
|
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M. Bruno Drapron
|
Conseiller
Nouveau Centre
|
Charente-Maritime
Saintes
|
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M. Xavier Argenton
|
Conseiller
Nouveau Centre
|
Deux-Sèvres
Parthenay
|
|
Mme Véronique Abelin
|
Conseillère
Nouveau Centre
|
Vienne
Châtellerault
|
|
M. Philippe Rabit
|
Conseiller
Union pour un Mouvement Populaire
|
Vienne
Châtellerault
|
|
M. Philippe Mouiller
|
Conseiller
Union pour un Mouvement Populaire
|
Deux-Sèvres
Moncoutant
|
|
Mme Sylvie Marcilly
|
Conseillère
Union pour un Mouvement Populaire
|
Charente-Maritime
Fouras-les-Bains
|
|
Mme Sally Chadjaa
|
Conseillère
Union pour un Mouvement Populaire
|
Charente-Maritime
La Rochelle
|
|
M. Olivier Chartier
|
Conseiller
Union pour un Mouvement Populaire
|
Vienne
Poitiers
|
|
M. Dominique Bussereau
|
Conseiller
Union pour un Mouvement Populaire
|
Charente-Maritime
Saint-Georges-de-Didonne
|
|
M. Henri de Richemont
|
Conseiller
Union pour un Mouvement Populaire
|
Charente
Étagnac
|
|
Mme Marie-Paule Jammet
|
Conseillère
Europe Écologie
|
Charente-Maritime
Saint-Xandre
|
|
Mme Hélène Shemwell
|
Conseillère
Europe Écologie
|
Vienne
Quinçay
|
|
Mme Geneviève Paillaud
|
Conseillère
Europe Écologie
|
Deux-Sèvres
Melle
|
|
M. Laurence Marcillaud
|
Conseiller
Europe Écologie
|
Charente-Maritime
Meursac
|
|
M. Patrick Larible
|
Conseiller
Europe Écologie
|
Charente-Maritime
La Rochelle
|
|
M. Éric Joyaux
|
Conseiller
Europe Écologie
|
Vienne
Poitiers
|
|
M. Jean-Christophe Hortolan
|
Conseiller
Europe Écologie
|
Charente
Fouquebrune
|
|
M. Serge Morin
|
Vice-Président
Europe Écologie
|
Deux-Sèvres
Aiffres
|
|
Mme Marie-Laure Tissandier
|
Conseillère
Dissident Modem
|
Charente
|
|
Mme Françoise Coutant
|
Vice-Présidente
Europe Écologie
|
Charente
Angoulême
|
|
Mme Valérie Marmin
|
Conseillère
Dissident Modem
|
Vienne
Montamisé
|
|
M. Alexis Blanc
|
Vice-Président
Dissident Modem
|
Charente-Maritime
Le château d'Oléron
|
|
M. Guy Eyermann
|
Conseiller
Divers Gauche
|
Vienne
Saint-Sauveur
|
|
M. Jacky Emon
|
Conseiller
Divers Gauche
|
Charente-Maritime
Fontcouverte
|
|
M. Georges Stupar
|
Vice-Président
Divers Gauche
|
Vienne
Poitiers
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M. Alain Bucherie
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Conseiller
Divers Gauche
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Charente-Maritime
La Rochelle
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M. Cyril Cibert
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Conseiller
Parti Socialiste
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Vienne
Châtellerault
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Mme Nathalie Garnier
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Conseillère
Parti Radical de Gauche
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Charente-Maritime
La Rochelle
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M. Michel Broncy
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Conseiller
Parti Socialiste
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Charente
Ruelle-sur-Touvre
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M. Émile Bregeon
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Vice-Président
Parti Socialiste
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Deux-Sèvres
Cerizay
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M. Benoît Biteau
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Vice-Président
Parti Radical de Gauche
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Charente-Maritime
Sablonceaux
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Mme Reine-Marie Waszak-Delage
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Vice-Présidente
Parti Socialiste
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Vienne
Montmorillon
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Mme Brigitte Tondusson
|
Conseillère
Parti Socialiste
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Vienne
Châtellerault
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Mme Maryline Simoné
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Vice-Présidente
Parti Socialiste
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Charente-Maritime
La Rochelle
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M. Christophe Ramblière
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Conseiller
Parti Radical de Gauche
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Charente
Brie
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Mme Madeleine Ngombet Bitoo
|
Vice-Présidente
Parti Socialiste
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Charente
Confolens
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M. Thierry Lepesant
|
Conseiller
Parti Socialiste
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Charente-Maritime
La Jarrie
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M. Olivier Falorni
|
Conseiller
Parti Socialiste
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Charente-Maritime
La Rochelle
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M. Pascal Duforestel
|
Conseiller
Parti Socialiste
|
Deux-Sèvres
Niort
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M. Yves Debien
|
Vice-Président
Parti Socialiste
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Deux-Sèvres
Melle
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Mme Françoise Bély
|
Vice-Présidente
Parti Socialiste
|
Deux-Sèvres
Parthenay
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|
Mme Joëlle Averlan
|
Conseillère
Parti Socialiste
|
Charente
Parthenay
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M. Jean-François Macaire
|
Vice-Président
Parti Socialiste
|
Vienne
Poitiers
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Mme Françoise Mesnard
|
Vice-Présidente
Parti Socialiste
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Charente-Maritime
Saint-Jean-d'Angély
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Mme Ségolène Royal
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Présidente
Parti Socialiste
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Deux-Sèvres
Melle
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