Sénateur Raffarin, vous qui aviez tant œuvré pour l'exemplarité de Poitou-Charentes, pourquoi les avez-vous abandonné ?
Poitiers, capitale des Picto-charentais, fulminait ; l'hyper-centre résonnait de travaux, ce 13 septembre 2010. Maison de la Région, sur le parvis, on devisa. Salle Jean Monnet, on vitupéra !
Quelle est cette onde politique qui fracassa le mouvement inerte du dédain consumériste ? Pourquoi la cupidité s'est-t-elle entichée des céréaliers ? Pourquoi les barons de la filière laitière réduisent-ils les producteurs laitiers en esclavage ?
Aujourd'hui, en France, des éleveurs touchent le RSA ! Vous avez ici, citoyens, tout le symbole de la traitrise du système sarkozyste : les agriculteurs « qui se lèvent tôt » s'appauvrissent au profit d'une minorité ! L'UMP soutient une politique ultra-libérale de sévices et d'aliénation du libre-arbitre par le travail. Désormais, l'espoir de gagner plus est banni de France alors que le bouclier fiscal garantit le privilège de classe !
Lors de la commission permanente du conseil régional de la région Poitou-Charentes du 13 septembre 2010, la présidente Ségolène Royal suppléa une fois de plus aux manquements de l'État et présenta une délibération sur l'aide à la filière lait et à l'élevage : « Les difficultés se sont aggravées dans cette filière. [...] Je vous propose d'apporter un soutien très important au développement de cette filière agricole, de cette filière laitière, en favorisant la mise en place de filières équitables. Avec d'une part la création d'un fonds de soutien à l'agriculture et aux filières agricoles ; une aide d'urgence aux femmes et aux familles des éleveurs ; une subvention complémentaire à l'association Solidarité Paysans ; la mise en place d'un dispositif d'accompagnement à la pluri-activité des agriculteurs et de leur conjoints. »
Ségolène Royal et l'Ordre Juste de la filière laitière envoyé par kritixTV.
La présidente de la région Poitou-Charentes donne, à la filière laitière, une alternative aux logiques ultra-libérales.
Extrait de la séance publique du conseil régional Poitou-Charentes du 13 septembre 2010.
Patrimoine laitier de Poitou-Charentes : la politique avant-gardiste de Benoît Biteau
Le vice-Président Benoît Biteau, la gravité dans les traits, compléta la parole présidentielle : « Effectivement, la filière laitière est en grande détresse. [...] On a beaucoup d'éleveurs, qu'ils soient producteurs de lait ou producteurs de viandes, qui ne sont pas sûr d'avoir l'autonomie alimentaire pour passer l'hiver, en raison de l'importante sécheresse qui a été vécue sur la région Poitou-Charentes et particulièrement sur le nord des Deux-Sèvres. Et donc, l'idée c'est que, d'une part, on vienne — dans une aide d'urgence avec ces 2 millions d'euros — aider les familles qui sont en grande détresse, en s'appuyant sur un partenariat avec la MSA qui va nous donner les adresses des éleveurs qui sont en grande difficulté, qui sont demandeurs du RSA ! Oui, vous entendez bien : du RSA ! C'est à dire qu'on a des gens qui se lèvent le matin très tôt, qui vont traire des vaches, qui vendent du lait, qui sont dans un geste de production quotidien, et qui relèvent d'un statut de revenus de solidarité active ! C'est vous dire à quel point nous sommes arrivés, aujourd'hui, dans cette filière-là ; pendant que les céréaliers continuent de faire des choux gras avec des aides PAC dont j'espère on aura une modification importante, dans le cadre de la réforme 2013.
Donc ça c'est pour les deux millions d'euros [...] pour accompagner les familles notamment pour la rentrée scolaire, pour que leurs enfants puissent, malgré la situation de crise économique, suivre une scolarité à peu près normale. »
« En ce qui concerne la filière lait... L'idée de ces 20 millions d'euros, c'est de s'impliquer dans les dispositifs de transformation et de distribution du lait, de manière à ce que ce lait soit transformé localement en respectant des démarches qui soient identitaires et donc quelque part solidaires ! Bien sûr on va privilégier les produits produit localement, transformé localement et diffusés par des circuits courts ; et qui valorisent la forte image patrimoniale que peuvent avoir les produits laitiers sur notre territoire. C'est par exemple la recherche conduite en partenariat avec l'ENILIA [...] qui fait la crédibilité de la filière laitière sur notre territoire.
En ce qui concerne les 4000 euros à l'association Solidarité Paysan, cette association est très présente auprès des éleveurs en grande difficulté. Et on se rend compte que, au-delà de l'action que peut avoir cette association pour les aider à débrouiller les démarches administratives dans cette grande détresse : les contacts avec le Crédit Agricole par exemple, les contacts avec la MSA par exemple... On se rend compte que l'expertise de cette association, permet de réorienter les modèles agricoles qui s'avèrent être des modèles agricoles plus facilement viables pour des petites structures familiales, et notamment sortir de modèles économiques et industriels. Et on se rend compte que ces modèles-là, parce qu'ils sont tournés vers des approches un peu plus agronomiques, font baisser les coûts de production et donc permettent de sortir durablement ces fermes-là de la crise. [...] »
Politique de la chaise vide
Conseil régional de Poitou-Charentes du 13 septembre 2010.
Le vice-Président Benoît Biteau poursuivait : « On a organisé vendredi une consultation de la filière laitière où tout le monde était invité : les associations de producteurs, les syndicats de tous poils et les industriels du lait. J'ai le regret de vous annoncer que visiblement la problématique du lait, si elle préoccupe les élus de la Région, ne préoccupent pas ceux qui sont concernés au premier chef, en l'occurrence les industriels du lait ; puisque c'est eux qui collectent le lait sur ce territoire. Puisque aucune des laiteries n'est venue à cette invitation à discuter, à essayer de construire ensemble un programme de sortie de crise ! [...] Et aucun d'entre eux ne s'est excusé de ne pas pouvoir venir à cette rencontre ou de ne pas le vouloir... Puisque je pense que quand on affirme aussi franchement la politique de la chaise vide, je pense que c'était une volonté ! Voilà ce que j'avais à dire par rapport à ça ! »
Le conseiller UMP Xavier Argenton argua la nature conflictuelle de la démarche de la Région, pour défendre les notables du lait qui ne sauraient négocier leurs privilèges de classe acquis par les fusions-acquisitions du secteur ; la fameuse financiarisation de l'économie réelle...
L'une des personnalités les plus influentes absente lors des tables rondes organisées à la Région, n'est rien de moins que l'ancien président de Région Poitou-Charentes, ancien premier ministre et sénateur Jean Pierre Raffarin ; vice-président de l'UMP et hôte de marque du Fouquet's. Le conseiller Xavier Argenton vota la délibération décriée pour ne pas déroger au clientélisme traditionnel de la droite française, aujourd'hui méprisé par ses représentants ! Il fit savoir que la publicité de ce dossier compliquait les relations des acteurs de la filière lait. Traduction : dénoncer les abus de position dominante, dérange les bonnes huiles locales... Comment un sénateur de la République ne pourrait-il pas servir ce qui fait l'identité même de son territoire ? Cette droite se serait-elle oubliée ? Le sénateur Jean Pierre Raffarin se doit d'être au service de toute sa circonscription, au service de tous les agriculteurs.
Sénateur Raffarin, vous qui dénoncez les turpitudes élyséennes, continuez à défendre le Poitou-Charentes comme vous le fîtes en tant que président ! Vous vous le devez ! Un certain Dominique de Villepin vous y aidera, soyez en sûr...
Petit rappel : méfiez-vous du croc de boucher !
Poitou-Charentes monte au front
Atterrée par l'inanité de l'UMP, la présidente Ségolène Royal démontra ce qui devait l'être : « Malgré l'absence du soutien du ministère de l'agriculture, nous avons mis sur la table, nous, les 20 millions d'euros ! Ça me fait penser exactement à la démarche sur le dossier Heuliez : même si l'État n'est pas venu, nous l'avons quand même fait, avec nos moyens régionaux. Parce que nous voulons démontrer que, justement, d'autres politiques sont possibles. Et qu'il faut inventer d'autres structures — en particulier en proximité avec ce que vivent les gens — par rapport à la mise en place de filières équitables. Et en quelque sorte, on met tout seul en place notre office régional du lait avec ses 20 millions d'euros, ce qui est un effort considérable ! [...]
Maintenant, on ne peut pas attendre éternellement les ministres qui font aussi beaucoup de déclarations. Même le président de la République a fait des déclarations sur la filière lait ! Et ici, il n'y a pas un seul euro qui est parvenu sur la filière lait dans la Région. »
La présidente Ségolène Royal, lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 13 septembre 2010.
« On avance malgré tout et on avance en rassemblant les gens ! Parce que lorsque nous invitons l'association centrale des laiteries, présidée pourtant par monsieur Raffarin, la moindre des choses serait qu'il se déplace et qu'il vienne ! Et je crois que le sectarisme, franchement, il n'est pas de notre côté. La preuve, c'est que nous mettons les moyens sur la table et que les laiteries sont bénéficiaires de l'action de la région que nous mettons en place. Mais c'est pour des raisons politiciennes que les laiteries ne sont pas venues et ça c'est tout à fait regrettable ! [...]
Et je crois que sur les laiteries, il faut vraiment que l'association centrale des laiteries se mobilise ! Je pense que l'une des raisons pour lesquelles elle ne vient pas, c'est qu'elle serait obligée de faire la transparence sur la répartition de la valeur ajoutée, tout au long de la chaîne de production. Et que ce que les coopérateurs n'arrivent pas à obtenir dans le cadre des assemblées générales... On y a souvent assisté dans le département des Deux-Sèvres et je suis stupéfaite, parce qu'on voit les laiteries coopératives décider de tout, les petits éleveurs qui n'osent rien dire, qui sont pourtant taxés automatiquement sur chaque litre de lait produit et qui n'ont pas accès à la transparence de la répartition de la valeur ajoutée entre la production, la transformation, le transport, la commercialisation et la vente... Et tant qu'il n'y aura pas de mise à plat de la répartition de la valeur ajoutée sur toute la largeur de la filière, en effet, il sera très difficile de réorienter les fonds.
Et pourquoi est-ce que c'est occulter ? Parce que je pense que les profits sont très inéquitablement répartis entre le producteur, le transformateur, la commercialisation et la vente. Cela c'est très injuste ! Et c'est ça que les laiteries ne veulent pas mettre sur la table... Et en ce sens je pense qu'elles ne sont pas fidèles à l'esprit coopératif et au titre même qu'elle porte ! Car au nom de ce titre même de coopérative, on devrait avoir la transparence sur la totalité de la filière. Et le jour où elles viendraient autour de la table, elles seraient obligées de s'expliquer et de rendre des comptes sur cette répartition ; et de remettre en cause un certain nombre d'habitudes et de pratiques qui, aujourd'hui, sont malheureusement totalement occultées et qui se font aux dépens des éleveurs de base ! Voilà, je crois, la vérité. »
L'opposant UMP Xavier Argenton remarqua perfidement que l'office du lait Poitou-Charentes ne relevait, selon lui, que d'un effet d'annonce. La présidente Ségolène Royal fit savoir qu'elle demandait depuis longtemps la régionalisation des aides et qu'il revenait à l'État d'assumer ses prérogatives en matière de financements.
Serge Morin se dresse contre « le système machiavélique »
Le vice-président Serge Morin, affligé par la politique de l'Élysée, se fit didactique sur les embuscades posées perfidement au-devant de l'établissement d'un office régional du lait, plutôt gênant pour l'ultra-libéralisme : « Je pense qu'il y a urgence parce que les éleveurs en Poitou-Charentes, comme globalement dans l'Ouest, sont pris en tenaille entre la crise économique et le système économique du libéralisme. [...] Il faut réfléchir comment accompagner ceux qui n'ont pas les moyens d'acheter du fourrage [Le prix fixé par le marché dérégulé est inabordable, Ndlr] [...] mais à condition que le système ne fasse pas que l'aide publique qu'on mettra ne fasse monter le prix encore un peu [...] ! Parce que c'est ça le système machiavélique...
Deuxième chose : sur la filière lait. Rappelez vous monsieur Argenton, l'année dernière avant les élections, nous sommes allés en tant que Région à Surgères avec toute la filière, sur invitation de monsieur Raffarin, président de l'association centrale des laiteries, pour voir des solutions. On nous avait dit : "dans un mois, on vous retrouve à la préfecture de Région, on fait un grand plan laitier régional avec les aides de l'Europe, l'État va nous aider, etc". Nous étions, en tant que Région, à la préfecture de Région avec l'ensemble des producteurs, en disant que : nous, on est prêt à prendre notre part, ce n'est pas de notre compétence, mais on est prêt à prendre part. Et depuis, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Rien, rien de rien ! Si ce n'est une restructuration des entreprises, sans se soucier des revenus des producteurs ! [...] »
Après la manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), devant la préfecture de région et le Conseil général de la Vienne à Poitiers le 3 avril 2010.
« Dites-nous [Il s'adressait à l'opposition, Ndlr] combien il va rester de producteurs dans moins de deux ans en Poitou-Charentes, en matière de lait ? Et comment les laiteries vont organiser les réseaux de ramassage et à quel prix va être le ramassage ? Là on va rentrer dans le vif du sujet ! C'est ça le libéralisme ! [...]
Dernier point que je voudrais avancer, c'est que, au niveau national et au niveau européen, Monsieur Lemaire se remet dans un système libéral en disant : "Ça y est, la crise est derrière nous ! On passe à l'étape suivante. [...]". Sauf que tout [les producteurs laitiers] qui ont disparu et tous ceux qui vont disparaître dans les 6 mois à venir, [ils ne seront plus là] ! Il faut arrêter d'avoir un État qui souffle le chaud et le froid, qui n'a pas de moyens financiers, qui n'a pas le courage de sa politique, et qui supprime les quotas, et qui supprime l'encadrement... et qui laisse le libéralisme avancer à grands pas, à grands pas ! Et sans rien proposer d'autres ! On est toujours dans ce système où on élimine les plus petits, on garde les plus gros... Mais au niveau européen, on veut garder le même gâteau financier ! »
La compétence des banques d'affaires s'installe
L'opposant UMP Olivier Chartier s'exprima conformément à son serment d'allégeance : « Je me souviens bien de vos paroles lorsque vous m'aviez présenté cet office régional du lait... D'ailleurs, nous nous étions prononcé favorablement sur cette action. Mais je me rappèle aussi la charge, très politicienne cette fois ci, que vous aviez adressé à l'encontre de Jean Pierre Raffarin. Et quand j'entends ici que la responsabilité politique et politicienne, incombe à la majorité et au gouvernement, j'ai un peu de mal à le croire... Et je pense que, [...] tant mieux si le partenariat est une nouvelle méthode dans l'exercice de notre mandat, mais je crois qu'il faut regarder chacun devant sa porte ; et, en l'occurrence, sur la question du lait, le sujet est éminemment difficile.
Vous disiez, je me souviens, que le président de l'association centrale ne bougeait pas. Aujourd'hui, [...] il y a des restructurations importantes et difficiles qui se font, notamment avec la fusion et le rapprochement de Glac et d'Eurial qui va faire naître, quand même, le troisième groupe laitier français ; ce qui, pour moi, est porteur d'espoir en terme de management [C'est de la politique sonnante et trébuchante, Ndlr] de la question du lait dans la région Poitou-Charentes et le rapport de force avec le national. Et puis, il y a tout ce qui a été mis en place par le gouvernement, cet été, sur la contractualisation... Alors bien sûr, c'est pas suffisant mais ça va dans le bon sens. Il y a aussi des négociations au niveau de l'Europe, qui vont être entamées par le gouvernement pour essayer de trouver des mécanismes de compensations en cas, à nouveau, de grave crise sur le sujet du lait.
Donc madame la présidente, tant au niveau régional avec la restructuration, tant au niveau national avec la contractualisation, tant au niveau européen avec les mécanismes de compensation, il y a quand même des choses qui se font au niveau de la majorité nationale. Et donc, je pense que si l'on veut trouver des solutions communes, ne tirons pas un trait et à boulets rouges, en tout cas à chaque fois, les uns sur les autres et essayons de travailler pour trouver des solutions concrètes.
C'est pour ça que nous voterons, même si l'on est très loin de l'idée de départ de cet office du lait... Nous voterons pour cette aide sociale adressée à l'endroit des agriculteurs de Poitou-Charentes. »
L'enrichissement des laiteries est jalousement protégé par le paradis fiscal UMP...
La contractualisation de l'agriculture n'est pas la bienvenue
Manifestation des femmes et enfants de producteurs laitiers (APLI), à Poitiers le 3 avril 2010.
Irrité par la posture du responsable irresponsable, n'y tenant plus, le vice-président Benoît Biteau marqua les esprits, sans détours : « Pourquoi cet office du lait est né dans la tête des éleveurs ? Tout simplement, parce qu'il existait un système de régulation de la production, ça s'appelait les quotas laitiers, qui sous la politique libérale des gens qui nous gouvernent aujourd'hui, est en train d'exploser. Et donc ces dispositifs de régulations n'existant plus, [les éleveurs] ont essayé de trouver le moyen de contrer et donc de s'organiser pour, malgré la disparition des quotas, continuer à produire du lait et ne pas être l'esclave de leur métier.
Alors on nous parle de contractualisation... On voit les dégâts que peut faire la contractualisation dans les systèmes intégrés ! Où l'agriculteur travaille, investit : c'est lui qui doit faire les investissements et se porter garant devant les banques. Et pour faire quoi ? Pour ne même pas pouvoir contrôler le prix de vente du produit qu'il va produire ! Et être un salarié sans salaire, puisqu'il a perdu le contrôle de sa production. Si c'est ça la contractualisation qui va sauver la filière laitière, excusez moi, mais je suis en droit de douter ! »
Dictionnaire, dis-nous qui dit vrai !
Le vice-président Benoît Biteau poursuivait : « En ce qui concerne la difficulté de sortir cet office du lait... Cet office du lait, pourquoi est-ce que nous avons eu beaucoup de mal à le faire émerger ? C'est tout simplement parce que les producteurs sont engagés dans un volet coopératif complètement dévoyé, et c'est pas la fusion d'Eurial et du Glac qui va arranger les choses ! Puisque plus ces coops deviennent grandes et moins elles sont coopératives ! Et moi, vous le savez, je fais souvent référence au dictionnaire... Et quand j'ouvre le dictionnaire, le premier mot que je trouve à coopérative, c'est mutualisation des biens d'équipements. Expliquez-moi où est la mutualisation des biens d'équipements dans des groupes aussi importants que Eurial ou le Glac ? Où les producteurs ont perdu à peu près tout pouvoir de décision ! Et ils ne sont que des pions ou des numéros dans ces groupes coopératifs. Donc moi ce que j'ai tendance à dire, c'est que plus ces groupes sont grands et moins ils sont coopératifs ! »
Manifestation de l'APLI à Poitiers envoyé par kritixTV.
Le 3 avril 2010, femmes et enfants de producteurs laitiers indépendants (APLI) manifestèrent à Poitiers pour leur survie. 800 bougies furent allumées et déposées dans l'église Notre-Dame-la-Grande en mémoire des 800 agriculteurs qui se seraient suicidés en 2009.
« Ensuite, le problème des éleveurs c'est qu'ils sont engagés dans ces groupes coopératifs et que çà coûte extrêmement chère de retirer leur production de ces groupes coopératifs. Et donc ils ne peuvent pas retirer le volume qu'ils livrent à ces groupes coopératifs pour les mutualiser dans un office. Donc c'est un des freins de la démarche de l'office... Même si les gens de L'Association des Producteurs de Lait Indépendants (APLI) continuent de travailler et sont à la veille de déposer les statuts d'un office du lait, si ce n'est déjà fait à Nantes.
En ce qui concerne cette mesure, pour répondre à monsieur Argenton. Vous dites que ce n'est qu'un fonds social. Or le fonds social ne représente que 10% de la mesure proposée.
Et puis en ce qui concerne l'absence des industriels du lait, je tenais à apporter une précision supplémentaire. C'est que lorsqu'on a mis les syndicats autour de la table, tous étaient satisfaits de pouvoir venir là ; dont certains étaient élus de ces grands groupes coopératifs. Et ils étaient eux-mêmes surpris de l'absence de certains [et] de l'absence d'excuses. Ils ne l'ont pas compris... Alors qu'ils ont très largement apprécié la possibilité de s'exprimer en présence de toutes les formations syndicales autour de la table. Eh bien, ils étaient surpris de l'attitude de ces grands groupes laitiers qui ont tout simplement décliné notre invitation ! Et je vous rappèle que l'objectif de cette réunion, c'était de se mettre tous autour de la table pour se dire les choses et essayer d'imaginer un plan de sortie de crise... Et que ici, en région Poitou-Charentes, on pratique la démocratie participative. »
Henri de Richemont s'érige contre le libéralisme économique dérégulé
Le conseiller Henri de Richemont fit honneur à son nom : « Lorsque j'écoute les uns les autres, on a l'impression parfois que ce n'est pas franco-français. Et on dit que l'agriculture c'est la première politique européenne... avec la PAC. [...] Surtout, ce qui me paraît important, c'est que les trois quarts des pays européens sont contre la politique agricole commune. Heureusement, nous avons un ministre qui défend la politique agricole commune, qui défend les quotas laitiers, [...]. Je pense que l'on devrait, sur cet essentiel, se rassembler pour faire en sorte que la voix de la France se fasse entendre à Bruxelles. Car si nous n'arrivons pas à faire passer notre message à Bruxelles, c'est l'essence même de notre agriculture et notre autonomie agricole [...] qui est menacée. C'est la raison pour laquelle, je comprends qu'on peut dire : libéralisme, pas libéralisme... Le problème c'est que nous vivons, moi qui suis profondément étatiste, nous vivons dans un monde libéral. On peut le déplorer mais c'est ainsi ! Et nous sommes malheureusement minoritaires à Bruxelles ! C'est la raison pour laquelle je pense que l'on devrait se rassembler pour faire en sorte de défendre notre élevage. »
Le conseiller UMP Henri de RICHEMONT, lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 31 mai 2010.
« C'est vrai qu'il faut défendre les éleveurs laitiers. Mais avec la hausse des matières premières, c'est tout l'élevage allaitant qui est aujourd'hui menacé avec la hausse des coûts ; et qui ne se traduit pas par une hausse des prix. [...] Nous avons tout un bassin de production qui est aujourd'hui profondément menacé ! Donc c'est toute l'essence même de notre agriculture et de notre élevage qui est en cause ! C'est la raison pour laquelle, je souhaite qu'il puisse, sur tous ces sujets, avoir véritablement un consensus régional ; et que l'on puisse faire en sorte que, en se rassemblant, la position de la France, qui est celle du bon sens, puisse triompher à Bruxelles. »
Quand la caste ministérielle de Sarkozie s'aventure en Poitou-Charentes, elle reçoit pour consignes élyséennes d'interdire à la présidente Ségolène Royal de poser pour les journalistes auprès du gouvernement de la République. Pourquoi ce snobisme ? La raison en est simple : l'usurpateur ne veut pas perdre la bataille de l'image. Lui qui peine tant à se grandir... La ministre Christine Lagarde, le ministre Christian Estrosi, le ministre Dominique bussereau (conseiller démissionnaire à la région) ont ceci de commun : ils confondent la République Française avec la boutique UMP. Les malheureux, ils croient occuper de hautes fonctions régaliennes en oubliant qu'ils ne sont que les porte-voix d'un oligarque... La vanité est pour ces marionnettes ès talonnettes, non pas une seconde nature, mais une identité omnipotente.
Louons l'audacieuse politique de la majorité régionale qui, par son allant, va à rebours d'une libéralisation outrancière de l'économie de marché européenne. La Commission de Bruxelles, par la volonté des présidents des États membres, financiarise l'agro-alimentaire par l'établissement de groupes mondialisés indifférents à l'Humanité. Seule la cupidité les gouverne !
La présidente Ségolène Royal veut que les territoires vivent avec ceux qui les font vivre. Un peuple n'est pas un porc de batterie... ni la variable d'ajustement d'un système de production, comme le prétendent cyniquement certains économistes.
Aujourd'hui, il n'est plus temps d'être complaisant avec les comportements mafieux. La classe politique doit combattre les logiques de cupidité avant que le peuple ne s'auto-saisisse de ce « marche ou crève ».
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