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24ème Chronique

Quand Henri de Richemont flamboie... en Poitou-Charentes

Kritix, le Monday 18 January 2010 - 6581 consultations - Commenter la chronique

Le conseiller régional de l'opposition Henri de Richemont sut avec humour, mauvaise foi parfois, tenir son rang et porter le débat républicain comme il convient ; en faisant chanter, hurler, rire la majorité régionale, ce 14 décembre 2009. Majorité qui rit, à moitié dans...


Prouesse patriotique de Henri de Richemont
envoyé par kritixTV.
Le consiller UMP répond aux salves de deux figures de la majorité de Ségolène Royal dénonçant la droite française. Extrait de la séance publique du conseil régional Poitou-Charentes du 14 décembre 2009.

Ah! Si la droite pouvait lui ressembler... : « J'ai entendu avec intérêt et je dois dire avec, quelque part un amusement, les propos de Jacques Santrot et Jean-Paul Fromonteil. [Rires de l'assemblée : le conseiller s'appelant Paul Fromonteil... NDLR] On nous reproche l'ignorance, en disant "vous ignorez tout de l'investissement immatériel" ! J'ai toujours considéré que ce qui est investi dans la jeunesse, dans la formation, c'est investir pour l'avenir. [...] Quand je vous entend me reprocher, de ne pas comprendre et de ne pas connaître l'immatériel : je crois rêver ! Parce que à aucun moment, c'est ce qui nous sépare, à aucun moment la civilisation et la philosophie qui est la mienne n'a cru dans le matérialisme fondamental comme vous ! [Jacques Santrot incrédule, réagit vivement à la provocation... NDLR]
       À aucun moment, nous avons cru que l'avenir c'était le matériel des infrastructures ! Nous avons toujours cru en l'Homme, dans cette mission sociale, intellectuelle et même spirituelle et culturelle ! Alors quand vous nous faites des leçons en disant [que] l'Humanisme spirituel c'est vous et que nous sommes le matérialisme ! Mais je crois rêver ! Vous inversez complètement les rôles ! En fait, je vous ai convaincu des logiques de la philosophie que je défends par ailleurs et j'en suis heureux ! »
Le tribun charentais jubilait de pouvoir retrouver ses valeurs transcendantales...

Henri de Richemont (UMP), lors de la séance publique du conseil régional Poitou-Charentes du 14 décembre 2009.
© kritix.com

Henri de Richemont poursuivit sa tirade, « Mais quand même, quand vous dîtes, "l'argent va à l'argent". C'est un propos... Et quand vous dîtes ça, vous me regardez comme si moi j'étais pour que l'argent aille à l'argent ! Mais quand même... Il est bien évident : qui aujourd'hui a déploré le premier l'importation de la crise venant du pognon anglo-saxon [...] ?
       Alors, on l'aime ou on l'aime pas, mais il faut quand même tenir justice au président de la République qui a été le premier a avoir obligé l'Europe et même le monde et même les États Unis à parler de régulation financière ; à parler du bonus...
[Les élus grommelèrent, NDLR] Mais c'est vrai ! Je n'ai jamais vu ailleurs une politique avec autant de certitude et de force que le président de la république se batte contre cette anarchie financière à l'origine de tous les mots, que nous connaissons. Nous sommes, mes chers amis, les premiers régulateurs pour dénoncer ce que vous reprochez... Et justement au système financier, nous arrivons vers un monde régulé, nous arriverons vers un monde plus juste et j'en suis très heureux. Alors... » Un brouhaha monta de l'assemblée...

Henri de Richemont (UMP), lors de la séance publique du conseil régional Poitou-Charentes du 14 décembre 2009.
© kritix.com

Henri de Richemont repositionna son micro... Vous allez voir ce que vous allez voir ! « Mais, laissez-moi parler ! Je comprends que mes propos vous gênent ! Mais enfin... [Jacques Santrot le trouva de mauvaise foi et s'enticha d'un effusif "AAAAh !" tout en dénonçant le Capital, NDLR] Non mais j'ai la foi dans un Capital juste ! »
       Jacques Santrot s'écria, « Ça peut pas exister ! »
       Henri de Richemont poursuivit, « Mais alors rien n'existe ! Parce que je ne connais pas de système autre que le capitalisme régulé et juste. Mais je voudrais quand même dire un mot sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Quand Jacques Santrot dit "oui, mais finalement le gouvernement fait preuve d'une totale contradiction : "on nous a demandé [de financer] des autoroutes ferroviaires alors que vous n'y croyiez pas". Je regrette, mais on est juste parmi les premiers à avoir défendu autoroutes ferroviaires et autoroutes maritimes avant tout le monde !
       - C'est vrai !
interjeta Jacques Santrot reconnaissant.
       - Vous dites, "mais finalement l'argent des routes, on l'a mit dans la LGV". Mais pas du tout ! L'argent qui doit aller dans la LGV ne vient pas...
       - J'ai pas dit ça !
coupa d'une voix tonitruante Jacques Santrot.
       - Si t'as dis ça ! Je l'ais écouté, j'ai noté : tu l'as dis ! »
Les dénis régaliens, c'est vrai qu'on les entend souvent...

Henri de Richemont (UMP), lors de la séance publique du conseil régional Poitou-Charentes du 14 décembre 2009.
© kritix.com

Henri de Richemont continua après que l'assemblée eut retrouvé un semblant de calme, « Je voudrais dire quand même : puisque que vous dites que... Et tu as raison pour les cantines scolaires [Henri de Richemont et Jacques Santrot ont de l'estime l'un pour l'autre, NDLR], parce que nous tous maires, nous payons pour les enfants qui ne peuvent pas payer à l'école : il faut savoir investir dans la solidarité.
       Quand je vous demande,
[Tout feu tout flamme, le conseiller avance... NDLR] de participer à l'effort de l'État sur les routes, dans le cadre du PDMI parce qu'il manque de l'argent ! Mais non seulement nous créons des emplois des investissements importants ; mais également c'est une question de solidarité absolument totale, parce que les villages qui sont traversés par ces routes qui polluent, qui créent de l'insécurité, c'est quelque chose d'absolument scandaleux ! Et qu'il est absolument indispensable de supprimer le scandale que nous connaissons sur la 141, 147, 149. Et nous, nous savons que l'État n'a pas les moyens nécessaires pour... »

Henri de Richemont (UMP), lors de la séance publique du conseil régional Poitou-Charentes du 14 décembre 2009.
© kritix.com

« AAAAAAAAh, fit Jacques Santrot et la majorité, sous l'œil attentif de Ségolène Royal qui ne semble pas beaucoup apprécier les éclats de voix...
       - Mais nous le savons, madame la présidente, depuis toujours...
       - Aaaaaah
, reprit Jacques Santrot.
       - Laissez moi terminer ! Dans le cadre du contrat de plan État-Région précédent, qui avait un tiers État, un tiers région et un tiers département. Mais si les régions et les départements n'avaient pas fait ces investissements, on ne pourraient pas rouler sur la Nationale 10 comme nous le faisons à l'heure actuelle en toute sécurité ! Lorsque, il y a 15 ans, madame la présidente, vous étiez au gouvernement à l'époque, il y a eu le plan université. Le gouvernement auquel vous apparteniez n'avait pas l'argent nécessaire pour à mener à bien le plan qui était le sien : il s'est retourné vers des régions pour l'aider à...
       - Mais c'est tout faux !
cria Jacques Santrot sous l'œil médusé de Ségolène Royal qui ne saurait être bourrue...
       - Mais comment ça ? J'étais dans la majorité [régionale] et je l'ai voté ! Parce que je pensais que c'était nécessaire, que c'était normal que la région accompagne l'État. Donc ce que je demande, c'est cet investissement à la fois matériel et immatériel ; non seulement pour permettre de créer des emplois en créant des routes, en supprimant ce scandale que sont les infrastructures routières dans notre région. »

[La suite du conseil régional de Poitou-Charentes du 14 décembre 2009 : Sarkozy vu par Jacques Santrot, « Il ne lui manque que quelques centimètres ! »]


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