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Poitou-Charentes : le préfet Bernard Tomasini invité par la présidente Ségolène Royal
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1ère Chronique
Poitou-Charentes : le préfet Bernard Tomasini invité par la présidente Ségolène Royal
Kritix, le Sunday 25 January 2009 -
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Un air vif balayait les rues de Poitiers en ce début d'après-midi du lundi 15 décembre 2008. Eut lieu une session du conseil régional de Poitou-Charentes à l'inédit déroulé. A 14h30 précise, les conseillers Jacques Santrot (ancien maire de Poitiers), Bernard Grasset (maire de Rochefort-sur-mer) et Martine Daban (conseillère) s'entretinrent avant séance. Ponctuels, ils cultivèrent la normalité, l'un d'eux lut la presse. Carriéristes et élus se serrèrent les mains, amabilités d'usages des allées du Pouvoir...
Ségolène Royal arrivant au conseil régional de Poitou-Charentes
© kritix.com
A 14h45, la présidente de région Ségolène Royal ouvrit la séance. A son invitation, le préfet de région Bernard Tomasini allait intervenir pendant près d'une heure et demi [voir les vidéos sur KritixTV]. Affable, la présidente s'est dit prête à être honnête avec l'État. Le nouveau préfet fit les politesses d'usage, brossa le tableau d'une conjoncture délicate en Région, évoqua les principaux dossiers, fit vœu de travailler harmonieusement avec Poitou-Charentes. La présidente Ségolène Royal répondit avec courtoisie et sembla vouloir mener avec envie cette entente cordiale en compagnie de monsieur le préfet de Région. « Paroles, paroles, paroles..., comme le dit la célèbre chanson... », le préfet Bernard Tomasini. Le conseiller Jean Jacques Guérin, portant une voix chevrotante, puis assurée mais passionnée devant la presse, s'épancha sur le misérable CREPS devenu, sa fermeture se profilant, le gouvernement s'en désengageant ! Il y vanta la formation des grands champions telle celle de Jo Wielfrid Tsonga et tant d'autres, aux carrières brillantes. Il rappela que 200 sportifs par jour occupent les lieux. Que le budget du CREPS est excédentaire. Le préfet intervint sur le CREPS : « paroles, paroles, paroles..., comme le dit la célèbre chanson... », l'ancien sous préfet de Charente maritime prétendit avoir été mis devant le fait accompli et avoir apprit le sort du CREPS par voie de presse, dont la source émanerait selon lui d'une fuite syndicale. Dans l'hebdomadaire satirique « le canard enchaîné » du 7 janvier 2009 à la rubrique « la mare aux canards », on releva que Roselyne Bachelot ministre de la santé et des sports fit « bombarder inspecteurs (à l'inspection générale de la jeunesse et des sports) l'un de ses conseillers techniques ainsi qu'un ancien directeur de cabinet de son prédécesseur, Jean françois Lamour. Pour chacune de ces nominations la ministre n'a, contrairement aux coutumes, présenté qu'un postulant. » Les faits dateraient de septembre 2008. Il faut savoir que les énarques occupent les ministères la plupart du temps, non pas par compétences mais par aptitude à jargonner le vocable administratif. Aussi, le préfet de Région Bernard Tomasini constata avec amertume ces abus de pouvoir sur la question du CREPS, où l'intérêt général décrété par une loi générale tient son application d'une bureaucratie aveugle à l'efficacité toute relative, sans autre forme de procès. Voici conté le recrutement d'un personnel ministériel inexpérimenté... Malgré tout Bernard Tomasini fut décoré officier de la légion d'honneur le 1er janvier 2009 (publié au JORF) : son service honoré, juge et partie de la mise en musique de la politique gouvernementale, il s'agit bien de son champ de compétence...
Le 15 décembre 2008, la présidente Ségolène Royal invite le préfet Bernard Tomasini à s'exprimer.
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Le préfet poursuivit , « depuis novembre 2007, il a été procédé aux redéfinitions des missions sur le sport de haut niveau ; à l'été 2008, des évaluations de l'inspection furent menées. Le ministère procèdera, en France, à un recentrage des CREPS pour 2009. Une dizaine serait sur la sellette. » Deux jours plus tôt, le préfet contacta le ministère pour faire part de son étonnement des agissements ministériels tant au niveau du procédé que sur la forme et précisa être connu de tous, réputé ne pas pratiquer la langue de bois : franc-parler auquel il tient. Bonhomme, il pacifia les échanges en trouvant normal les questions d'élus. Derrière lui, s'étaient exceptionnellement installés des membres de son cabinet. Avenant, le préfet parla avec diplomatie, avec un sens aigu de la politique que son public pourrait lui envier : il séduisit non sans malice la gauche régionale; il faut lui reconnaître un certain talent tant les factions locales sont nombreuses parmi la Gauche locale en Poitou-Charentes ! Le préfet prétendit attendre les instructions gouvernementales. Il voulut faire montre de bonne volonté : malgré une politique nationale dure, il relativisa quitte à rendre négligeable un désengagement de l'État qui pourtant est manifeste de parts en parts, ici et là, sur tout le territoire ! Monsieur le préfet est à sa place. Il répond des ordres de son maître : celui qui le nomma en conseil des ministres, le président Nicolas Sarkozy. Au taquet, le préfet rapporta qu'il constate une reprise de l'État dans la gestion des finances publiques. Il n'est qu'à citer l'interpellation des éleveurs, des agriculteurs, les engagements État-Région.
Bernard TOMASINI en décembre 2008 en commission permanente à la maison de la région à Poitiers. Il fut chef adjoint au cabinet (1986-1988) puis chef de cabinet (1993-1995) du ministre de l'intérieur Charles PASQUA. Préfet du Val-de-Marne en décembre 2005, il gère l'affaire des squatters de Cachan. Par décret du 9 octobre 2008, il est nommé préfet de la Région Poitou-Charentes.
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Prenant bonnes notes, le Préfet Bernard Tomasini promit faire remonter ce qui se rapporte à la crise financière en royaume socialiste. Le préfet rappela les bénéfices des négociations gouvernementales à Bruxelles « je ne suis pas un poulet de l'année, comme on dit ! Tout le monde profite de la PAC... Un compromis à 27 avec l'UE, n'est pas simple... Ce matin à 9h, je suis allé à la rencontre d'éleveurs de brebis : ils sont satisfaits des mesures... Il faut mener des restructurations du secteur en toute intelligence avec une bonne gestion ». Ce qui permettrait aujourd'hui de s'en sortir d'après l'assentiment d'un consensus, via la commercialisation de produits finis par l'éleveur lui-même. La démarche permettrait la sortie de cette logique de subventions. L'objectif étant de recouvrer la dignité du Pouvoir Vivre de son labeur. Portant ces vues sur la conjoncture économique, le préfet affirma que la restauration de la confiance le dépassait, se justifiant par un « ça se passe aux USA ! ». A cette même date, le président Nicolas Sarkozy siégeait avec les grands de la planète à Washington pour traiter de la restauration de la confiance mondiale, pour relancer l'Économie. Du dossier sensible du marais poitevin, le préfet voulu en regagner son label de parc régional. Ce fut en toute courtoisie qu'il fit amende honorable et manda l'Indulgence au Conseil pour son modeste mois et demi depuis sa nomination et prise de fonction comme préfet de région Poitou-Charentes. « Je vais chercher dossier par dossier comment mobiliser les financements européens et nationaux pour créer de la Croissance Verte », , le préfet Bernard Tomasini. Il en vint à l'école de gendarmerie qu'il eut voulu maintenir. Après le sinistre et faillite de la Camif dans un contexte où l'automobile est sinistré au niveau mondial, il fit référence à Valéo et les licenciements dans le châtelleraudais. Le préfet initié se félicita de la bonne entente avec la présidente de Région : il se veut pragmatique, veut la paix sociale, que le président de la république Nicolas Sarkozy craint de perdre durablement ; comme sa popularité. La parole présidentielle est univoque, le préfet défendrait chaque dossier pied à pied... « Je ne veux pas vous mentir, l'État ne reviendra pas sur la gendarmerie » dit-il avec gravité. Cherchant à se rapprocher et à amadouer un auditoire récalcitrant, il réaffirma « chercher dossier par dossier comment mobiliser les financements européens et nationaux pour créer de la Croissance Verte ». Il attendrait les instructions présidentielles et gouvernementales, le ministre Jean Louis Borloo communiqua quelques semaines plus tôt, incrédule, sur ladite croissance verte, en parlant de « poche de croissance ».
Ségolène Royal, lors du conseil régional d'octobre 2008
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En grande solennité, Ségolène Royal requit un moratoire sur la fermeture de la gendarmerie. Virulent, le conseiller Jean François Fountaine écarté de la direction régionale par la présidente elle-même, évoqua l'urgence économique et sociale du Logement en Région et requit l'accélération de l'investissement pour ce qui concerne le port de commerce de la Rochelle sur lequel il travailla longtemps durant sa carrière. Programmes ANRU. Relations fraternelles ? Petit florilège du pittoresque local... Humour du conseiller Stupar : « mystère de l'Éolien en France : pour des besoins 300MW, quand on n'a que 100 MW d'éolien. » Il se met à vanter le référent civraisien : 523 hab., 400 000 euros annuels (rente)... l'éolien ne coûte rien au contribuable. Et il se permet en s'adressant au préfet « Je vous force la main, avec un sentiment fraternel » ; le préfet sourit ; on use et on abuse du mot étendard de l'amusée présidente au Zénith : Frat-ter-ni-té ! Fougueux, le conseiller Jacques Santrot fit une bourrasque dont il a le secret « on a de l 'énergie à revendre ». Il releva qu'en Poitou-charentes, le général De Gaulle fut visionnaire avec les CREPS. « Les Élus peuvent s'en souvenir et en témoigner... Des problèmes de compétences » achoppent sur la politique des réclamés gaullistes Nicolas Sarkozy et Bernard Tomasini. Le préfet répond à l'algarade par d'habiles formules diplomatiques « Les élus locaux ont le Pouvoir, non le préfet, dans 95% des cas. » Répondant sur l'argument qu'il jugea outrancier, celui du désengagement de l'État « Je publierai en janvier 2009 tous les engagements de l'État respectés. Hausse de 39,6% des engagements de l'État, confère la comptabilité publique. » « L'argent dégouline sur les banques, et on assiste à des coupes drastiques sur l'Éducation ! », Ségolène Royal. La conseillère Tondusson intervint sur l'Éducation nationale... Puis une Ségolène Royal, outrée, visage sombre : « L'argent dégouline sur les banques, et on assiste à des coupes drastiques sur l'Éducation ! » Le préfet recula disant ne pas avoir la maîtrise du dossier ; prétendit répondre avec franchise, bottant en touche, se défaussant ? Il promit de répondre par écrit.
Conseil régional de Poitou-Charentes
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Le conseiller Jacques Santrot que Ségolène Royal trouve bourru, se qualifia de « vieux débatteur ». Et poursuivant sur la politique Sarkozyste, « Quel pays a cette politique ? De Gaulle, Mendès France, Debré ; la loi hospitalière remet en cause cette politique. Quel pays autre que la Grande Bretagne finance l'armée européenne ? Où sont les politiques de la petite-enfance, sur le travail des femmes, pour la famille et les politiques natalistes ? A l'étranger, les femmes renoncent à la grossesse en l'absence de politique de la petite enfance. Barack Obama dit s'y pencher. » Il est à préciser le record UE de la natalité en France publié le 13 janvier 2009. Que Jacques Santrot en tant que maire de Poitiers pendant 31 ans fit de la politique de la petite enfance l'une de ses priorités, afin de défendre l'égalité homme-femme devant le Travail. Le conseiller Jacques Santrot écoeuré « Nantes, Poitiers, Limoges : dossier infrastructure en déshérence ! » Ce dossier dont Jacques Santrot a la charge, les quelques pouvoirs qui lui restent... du royaume socialiste picto-charentais. Le préfet Bernard Tomasini rétorqua sèchement avec la bénédiction de ses services qui le secondaient pour la circonstance en arrière de la tribune : Quid de « l'axe La Rochefoucault-Chabanay : en 2008, l'État a octroyé 20,8 millions d'euros. » Jacques Santrot, « Je suis encore aux responsabilités pour quelques temps, si on me les laisse... » La présidente Ségolène Royal ne broncha pas et fit comme si de rien n'était, comme si tout ce beau monde aspirait à la fra-ter-ni-té de son récent Zénith... Des PDMI (programmes de développement et de modifications d'itinéraires), on subodore quelque malhonnêteté sur le bénéfice du plan de relance. « On en reparlera tout à l'heure...un décalage de 18 mois ne boucle pas un budget ». En aparté, Ségolène Royal suggéra non sans malice, « Nous pourrions demander une audition de Raffarin en séance de la commission permanente ». Pour mémoire, Jean Pierre Raffarin avait par écrit, quelques jours plus tôt, fait une remarque liminaire à Nicolas Sarkozy que l'Élysée n'apprécia que très moyennement ; on dit que le président Sarkozy considère Jean Pierre Raffarin comme un aigri après son échec dans l'élection au plateau du Sénat : le président de tous les français s'est fait plaisir en humiliant le très docile premier ministre de la chiraquie qui à l'origine se prétendait libéral de conviction ; les raffarinades sont devenues ringardes au yeux du Pouvoir. Raffarin avait donc écrit à Sarkozy pour lui soumettre l'idée de suppression de la Région Poitou-charentes au profit d'une entité plus vaste de l'arc atlantique, soit une fusion avec la région Aquitaine. « Je répond au Conseil, non aux appartenances politiques ! », le préfet Bernard Tomasini.
Conseil régional de Poitou-Charentes
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Le binôme « Busserau-Raffarin touche à l'identité de la Région, c'est une question politique ! », dixit le conseiller Paul Fromonteil. Le préfet écarta toute décision de la rue de Varennes ; le gouvernement aurait peur des régions. « Fusionner serait une retour à Mac-Mahon : une politique de notables et de guichets !... » dixit un Jacques Santrot chauffant la salle et continuant : « il y a nécessité de l'échelon... Je suis citoyen de l'assemblée nationale ! » Rires sur tous les bancs. Tous admirent qu'il n'était que vues politiciennes pour écarter un contre-pouvoir. Le 24 janvier 2009 Nicolas Sarkozy , en bon prince, calmera le poitevin Raffarin en lui préservant un confortable fauteuil de vice-président de l'UMP dans la perspective des élections européennes de juin 2009. « C'est un témoignage vibrant et convaincant », s'enticha Ségolène Royal à l'endroit du pétulant Jacques Santrot. Le préfet garda sa réserve, se prévalant « garant de l'impartialité républicaine » Ségolène Royal répondit en riant que la démarche politicienne provient du binôme Raffarin-Busserau. Aujourd'hui, ce temps de l'Avant fraternité, le préfet n'est qu'un « représentant de l'État dans un contexte difficile » selon Ségolène Royal . Typologie préfectorale en trois temps : Comment faire ? Quoi faire ? Où faire ? 16h20, le préfet et ses services quittèrent la séance. [Suite et fin de cette session dans la chronique : Ségolène Royal et sa miraculeuse péréquation budgétaire ! ] |
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