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5ème Chronique
Poitou-Charentes, cette exemplarité européenne de Ségolène Royal
Kritix, le Friday 20 February 2009 -
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Commentaires (2)
Porte ouvrant sur la salle Jean MONNET où siège le conseil de région Poitou-Charentes.
© kritix.com
C'était la saint Valentin 2009, ce fut un vendredi 13, les superstitions les plus folles coururent les travées de la commission permanente du conseil régional de Poitou-Charentes. Dans l'anti-chambre de l'enceinte sacrée Jean Monnet, le conseiller Jacques Santrot d'une voix puissante, termina sa conversation accroché à son portable « Merci monsieur la [ou le] ministre , merci ! », il était 14h10... c'est en séance que l'on en comprit la substance : l'interlocuteur n'était autre que le ministre Jean Louis Borloo ou bien la toute nouvelle secrétaire d'état à l'écologie Chantal Jouano (voir la vidéo OGM en région : Ségolène Royal réaffirme ses choix). Sous un crachin épars, la présidente arriva en renault espace et ouvrit la séance à 14h38 dans la plus grande décontraction, « Je déclare ouverte la séance ». La séance de ce 13 février 2009 commença avec solennité par une longue allocution présidentielle. Ségolène Royal exposa en premier lieu le rapport annuel et en second lieu le plan régional sur l'emploi. La présidente chercha à cadrer les débats sur les emplois tremplins, se félicita de la bonne place de la Région malgré les contraintes, malgré la « paupérisation des populations picto-charentaises » (dixit le conseiller Henri de Richemont), malgré « le pouvoir d'achat en baisse » (dixit le conseiller Jean François Macaire). La conseillère Marie Legrand fit son compliment du plan photovoltaïque régional, vantant les mérites de ce grand succès inédit et exemplaire. Ségolène Royal remercia le compliment. « La Région a créée près de 11 300 emplois », annonça triomphalement la présidente. Le vice-président et maire de Rochefort-sur-mer s'appliqua à préciser que les choix ne comprenaient « aucun prêts toxiques ». Sur la question des OGM, la présidente rappela qu'en région elle ne favoriserait pas le développement des OGM, c'est ce qu'elle appela avec satisfaction « mettre de l'ordre juste ». Ségolène Royal exalta sa politique ou la possibilité de « produire des protéines végétales sans OGM ! Nous prenons acte de cette situation » relative à la position récente de l'APSA confirmée par le ministre Borloo du gouvernement Fillon. Le PCF fit une sortie sur le conflit à gaza, dérogeant à l'ordre du jour après accord de la présidente.
Le chef de file de l'opposition Henri de Richemont reprenant la main « Je me demande comment faire ce plan de relance avec si peu de crédits ! Dans une situation exceptionnelle, une situation gravissime » Richemont s'emporte avec cette éloquence charentaise où la voix raisonne des profondeurs des terroirs, ces territoires insondables, « le plan n'est pas compétence de l'État, mais la nôtre ; il faut un accompagnement du plan de relance ; l'ambition n'est pas là, or la situation est exceptionnelle ! » Le vice-président Bernard Grasset avec sa sérénité secondée d'une voix monocorde scandant le conformisme « Il ne faut pas faire des investissements en pure perte, il faut raison garder ! » Et de citer l'exemple de son lycée rochefortais. Le conseiller Alain Leroy se prononça pour diriger l'épargne des contribuables vers les entreprises. Henri de Richemont s'indigna « La fiscalité n'est pas de l'Épargne ». Le conseiller Jean François Macaire « L'Utopie n'est pas mauvaise, c'est penser les choses autrement : la Région pense autrement avec le levier de l'agro-conso par les nouvelles technologies... L'ISF contribue au fond d'investissement dans les industries régionales. L'épargne est orientée par l'incitation fiscale investie dans les entreprises régionales, le crédit d'impôt. » Henri de Richemont goguenard « Quand je paie mon impôt, je n'ai pas l'impression d'épargner ! Les entreprises rentables n'auraient-t-elles pas pu chercher à se financer ailleurs que dans le fond régional ? » La présidente Ségolène Royal fut très mesurée et se contenta d'un « on fera le bilan sur ce fond le plus vite possible », la voix éteinte. Le conseiller Macaire précisa que le fond public OSEO permettait d'investir à l'international. « Nous n'augmentons pas les impôts et nous augmentons l'investissement », Ségolène Royal. « Nous n'augmentons pas les impôts et nous augmentons l'investissement, aucune autre région ne le fait et vous n'êtes pas content, monsieur de Richemont ?!? » s'écria Ségolène Royal avec fausse naïveté... Puis continua, « quatre millions d'euros ont été investit en région pour réduire le délai de paiement des entreprises, c'est très important pour la trésorerie des entreprises souvent délicate. » Puis, brusquement « Je mets aux voix ! ». Mais le conseiller Paul Fromonteil interjeta appel et témoigna de la Crise sur le plan humain en doutant du plan de relance du gouvernement Fillon. Il prit pour exemple le désastre économique du châtelleraudais « La misère monte, grandit ! », dénonça avec colère le conseiller communiste. L'émotion courait les bancs « C'est une tragédie, 4000 emplois supprimés dans ce bassin d'emploi ! »
Après qu'il eut terminé, Ségolène Royal intervint avec doigté « L'investissement humain dans le plan régional de l'emploi correspond à des besoins réels sur le territoire ». Alors qu'une voix fit effraction, la présidente prononça sentencieusement « demandez la parole ! » à l'endroit d'une conseillère de l'opposition qui se contenta d'un timide et peu avouable « je l'ai demandé » et la présidente plus que jamais jalouse de ses prérogatives, cette autorité si chèrement acquise « Je ne vous l'ai pas accordé ! » Ambiance... (ladite conseillère s'exprimera piteusement un peu plus tard pour dire quelques banalités d'opposante) Un peu plus tard le conseiller front national Alain Leroy, « Je voudrai revenir sur l'intervention pleine d'humanité de monsieur Fromonteil » dit-il avec cette ironie coutumière des années 30 et de poursuivre « le choix de la préférence nationale [l'un des piliers idéologiques du front national, ndlr], longtemps décrié est aujourd'hui opportune ! » faisant référence à des salaires tunisiens indignes, image que le conseiller communiste avait énoncé en parlant de chantage patronaux sur des salaires inférieurs aux règlementations via les fameux temps partiels subis, avec des salaires de 200 à 400 euros mensuels ! Ségolène Royal se garda de rétorquer quoi que ce soit. Il fut signifié que la suppression de la taxe professionnelle voulue par le gouvernement Fillon équivaudrait à 60 millions d'euros de manque à gagner pour la région. « Je mets aux voix le plan régional pour l'emploi. Le plan est adopté et je vous remercie » dit-elle d'une voix nasillarde mais claire. « L'efficacité régionale n'est pas une question de taille mais de choix politique ! » Il fut fait allusion à l'affichage opéré à Paris, dans le métro, en publicités du Poitou-charentes destinées à attirer des entreprises en région. « Si il n'y avait pas eu la contraception, j'aurai eu une vingtaine d'enfants ! », Ségolène Royal. La conseillère Martine Daban fit un voeu, s'élevant contre la diminution des moyens alloués au « planning familial » : le réalisme financier conduirait un tiers des associations départementales à fermer. Ce voeu a été transmis en préfecture aux services de l'État. Le conseiller Front National exprima avec virulence ses plus vives réserves sur une campagne d'affichage de prévention vantant les mérites de la contraception. Alain Leroy est en effet un fervent adepte de ce qu'il appèle pompeusement « le droit à la vie ». Il fit un phrasé en latin, qui agaça devant le grotesque de la situation... Offusqué mais blasé par le personnage, le conseiller Georges Stupar demanda au « latiniste » d'intervenir en français ; ce que l'intéressé fit de mauvaise grâce... C'est alors que Ségolène Royal sortit du bois et tourna le ridicule de la situation à son avantage « Si il n'y avait pas eu la contraception, j'aurai eu une vingtaine d'enfants ! » Hilarité générale devant ce relativisme désarmant. L'effet fut total, les rires gras comblés !
Un fidèle conseiller de la majorité régionale rappela que sa majorité a confiance en l'avenir malgré les obstacles à surmonter... Puis, dans une atmosphère surréaliste de kermesse, madame la présidente de région Ségolène royal termina mécaniquement « Nous avons épuisé notre ordre du jour. La séance est levée, je vous en remercie... » Il était 16h40. Je passe pour te remercier de cet excellent travail de rapporteur effectué lors des conseils régionaux. Étant un soutien actif de Ségolène Royal je suis particulièrement intéressé par les vidéos qui me permettent d'illustrer des billets. J'apprécie aussi ta liberté de ton pour les compte-rendus. C'est vivant ainsi ;-) Merci pour vos encouragements. Je préserverai mon indépendance pour pouvoir continuer de parler de tout ce qui me semble important sans a priori, ni flagorneries ; usons de la liberté d'expression contrairement à bon nombre de journalistes... Pour s'inscrire, cliquez-ici. Mot de passe oublié ? |
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