En 2015, François Hollande c'est 900 euros de dette publique supplémentaire par français !
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13ème Chronique

LGV Poitiers-Limoges : les féministes mènent grand train

Kritix, le Sunday 17 June 2012 - 6084 consultations - Commenter la chronique

Prolégomènes atrophiés de monsieur Yves Jean, président de l'Université de Poitiers et conseiller municipal, sur les réformes anglo-saxonnes de l'UMP et la mutation du modèle universitaire français :

Yves Jean, élu de la majorité de gauche à Poitiers. Président de l'Université de Poitiers. Automne 2011, salle de l'exil à Poitiers.
© kritix.com

« Vous connaissez mes valeurs, je ne suis pas un fan des Fondations, mais cette Fondation Poitiers Université fait du très bon travail. »

En République française, le bon usage de l'argent public implique des comptes certifiés ; le président Alain Claeys en atteste.

Au printemps 2011, la présidente et féministe Ségolène Royal sur le financement de la LGV Poitiers-Limoges, n'engage pas le contribuable picto-charentais sur les désengagements patents de l'Etat dans les territoires. Poitou-charentes fait date et devient modèle d'éthique politique tant par le bon usage des deniers publics que par la lutte contre le cumul des mandats.
      

Grand Poitiers, salle de l'exil, rue de la Traverse le 1er juin 2012,
dix-huit heures précises.


       Des quartiers à la chambre des Échevins, paix civile, liberté d'expression et féminisme ont droit de cité en Poitiers. Ces progressistes choix sont une constante des ères Jacques Santrot et Alain Claeys. Toutes ères politiques n'étant pas égales par ailleurs, la première trouvant pour salut la seconde, Poitiers renoue avec la Réforme.

LGV et morale civique orchestrent vents contraires de Claeysie.

De gauche à droite. Jean Claude Bonnefon. Conseiller municipal socialiste de Poitiers depuis 1977. C'est une mémoire socialiste, estimée par les maires Jacques Santrot et Alain Claeys. Éliane Rousseau, conseillère municipale, élue de la majorité de gauche à Poitiers. C'est une élue féministe, membre d'aucun parti. Séance publique de 2011, salle de l'exil.
© kritix.com

L'édile Éliane Rousseau, féministe rescapée de l'ère Jacques Santrot a ses entrées dans le secret des Dieux.  En Claeysie, rousseauiste est citoyenneté républicaine dotée d'un caractère bien trempé, intègre, indépendant, toujours sur le pont. Alain Claeys a soif du franc-parler quand langue de bois devient obscène, mais redoute les colères qui achoppent sur les siennes. C'est la parole des quotidiens poitevins : élément d'une base électorale. Et Jacques Santrot, depuis sa verte campagne, de faire la leçon, lui, qui dans un dernier mandat avait été maire de Poitiers à plein temps. Soyez patient, vous qui aimez Poitiers, l'exemplarité finit toujours par faire autorité sur tous. Éliane Rousseau répugne à démolir pour démolir les travaux passés ; s'élève contre l'absentéisme des élus en séance publique ; incarne une éthique tout en scories et aspérités constructives ; caution morale du pragmatisme.

Maryse Desbourdes, élue de la gauche alternative: à la gauche de la gauche. Élue municipale d'opposition par conviction. Séance publique, salle de l'exil à Poitiers au printemps 2012.
© kritix.com

L'édile Maryse Desbourdes, féministe détonante de l'ère Alain Claeys... En claeysie, desbourdien est citoyenneté de gauche militante, volontiers provocante, toujours sur le pont. Parole jamais gratuite des irréductibles de gauche. Parfois Alain Claeys, féministe conquis, converti à la parité, légaliste, s'emporte sur vérités inconciliables avec le dogme majoritaire, mais s'incline la plupart du temps, devant  stricte observance des devoirs républicains. Pour tout fabiusien d'hier, d'un jour ou de toujours, Alain Claeys se risque, bien avisé, à estimer son opposante de gauche alternative, toujours utile.

Rupture du système d'exploitation UMP

Le conseiller UMP Olivier Chartier lors du conseil régional de Poitou-Charentes du 18 février 2011.
© kritix.com

Le faux-pas LGV qui depuis le mérite technologique et politique s'est compromis, fourvoyé dans un financement aux thatchériennes allures, n'est pas pour déplaire au maire de Saint-Benoît Dominique Clément, si admiratif du très pragmatique, versatile et libéral Jean-Pierre Raffarin. L'ancien rival du président René Monory trouve en 2012 que la LGV de Bernadette Chirac promise aux vertus les plus hautes, devient après le 6 mai 2012, une construction funeste et acadabrantesque pour les collectivités locales... Monsieur le sénateur UMP de la Vienne et  monsieur le Grand Dauphin sont tout de même grands plénipotentiaires de l'intelligence de la main : produire pour produire... pour certains. Voilà que les poitevins Jean-Pierre Raffarin et Olivier Chartier se voient coursés le 10 juin 2012, par le désengagement de l'Etat sarkozyste ! Course folle de ceux aux abois qui firent tant pour l'emploi.

La malédiction LGV fait donc désormais partie du paysage politique poitevin et  atteint un à un les acteurs du forfait affairiste. Il n'est d'amende honorable que dans un changement de financement où l’État renonce au désengagement régalien du clan sarkozyste. Le changement c'est pour quand ? A moins que le président de la République François Hollande ne succombe au désengagement sarkozyste : ce n'est en effet pas au programme...

Clément avec Claeys, Tomasini supporte le sinophile Raffarin, maoiste de cœur.

Le préfet de région Poitou-Charentes Bernard Tomasini (à gauche) et la présidente de région Poitou-Charentes Ségolène Royal (à droite) lors du Conseil régional Poitou-Charentes du 19 octobre 2009.
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LGV Poitiers-Limoges avant le 6 mai 2012,  le vice-président UMP Jean-Pierre Raffarin était pour. Après le 6 mai 2012, c'est le changement : il est contre. Le président Alain Claeys sait tout des affres d'une campagne électorale...

En 2008, la présidente Ségolène Royal avait été pour. Au printemps 2011, au vu des scandaleux désengagements de l'Etat et du chantage à la subvention, Ségolène Royal a permis à Poitou-Charentes de ne pas participer à la compromission thatchérienne. Le préfet très pasquaien Bernard Tomasini, homme de main villiériste, protégé d'un certain Claude Guéant, en garde un souvenir ému. Ce préfet de Région aura, avec tout le tact sarkozyste, sut s'acharner lourdement sur la rivale du Prince. Désigner un sympathisant du Puy-du-Fou le bien-nommé, c'était bien le moins pour basse besogne.

La députée Catherine Coutelle et le député Alain Claeys ont voté à Paris pour la LGV. Le président de la République François Hollande est lui aussi un fervent partisan de cet outil d'aménagement du territoire. Quant à la question du financement, on fait mine de relativiser, négocier, minorer une compétence générale diffuse, confusément émiettée. L'Etat est nul part ! Que ces grands élus prennent garde : la normalité ne souffre pas l'iniquité. L'habit mitterrandien ne fauche pas l'avoine.

Délibération 49, présentation du conseiller Jean-Jacques Guérin le besogneux :
       « Il s'agit d'un avenant à la convention trans-Vienne. Comme vous le savez, la communauté d'agglomération de Poitiers a signé une convention sur le transfert du trafic de la RN 10 sur l'A10... Et nous participons à hauteur de 20 % sur les droits de péages des abonnés au service liberté. Alors vous avez le bilan 2007-2008-2010 et vous voyez que le nombre de trajets a cessé d'augmenter puisque l'on voit que l'on passe de 163 118 en 2007 à 128 182 en 2010. […] Et pour 2011, on est à 141 664 trajets. Et la redevance de Grand Poitiers est de 10 451,17 euros. Et donc on vous propose de reconduire cette convention jusqu'au 30 juin 2013. »

Libre expression de l'Opposition : utile preuve de vitalité démocratique et républicaine.

La conseillère "Alternative à Gauche" Maryse DESBOURDES, lors du conseil municipal de Poitiers du 28 juin 2010.
© kritix.com

L'opposante de la gauche alternative Maryse Desbourdes, résistante en somme :
       « Il serait temps de penser à remettre les autoroutes dans le giron du service public; et pas que les paiements se fassent par les usagers. Ce sont des autoroutes qui sont déjà bien nanties. Et les collectivités paient en fait deux fois. C'est une question de fond. Pourquoi on a privatisé ces autoroutes ? Pour faire du fric ! Et aujourd'hui çà retombe sur le dos des collectivités ! Il ne faut pas oublier ce qui s'est passé et on peut faire autrement. » Les élus étaient distraits, fatigués sûrement. Quand brusquement, l'édile de la gauche alternative les piqua au vif avec une certaine autodérision dont le connaisseur Alain Claeys se délecta : « Et je ne parlerai pas des transports gratuits. » éclats de rires sur tous les bancs. Imperturbale, pince sans rire l'édile Maryse Desbourdes poursuivait, pas peu fière de son effet... « Je l'ai dit parce que j'aime beaucoup le petit bruit quand j'emploie ce mot-là. Pour autant c'est sérieux et j'y reviendrai. » Le président Alain Claeys ne douta pas de la probité, démarche d'une gauche d'opposition et de proposition audacieuse.

Carrément EELV

Éliane Rousseau, conseillère municipale, élue de la majorité de gauche à Poitiers. C'est une élue féministe, membre d'aucun parti. Séance publique de 2012, salle de l'exil.
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Alain Claeys,  coutumier de l'apostrophe : 
       « Bon, d'autres commentaires ? Sous les réserves de Robert [Robert Rochaud, élu écologiste de la majorité]et de Maryse [Maryse Desbourdes, élue de l'opposition de gauche]... Et là, coup de théâtre, les élus écologistes votent contre... »
       Alain Claeys, surpris mais pas étonné :
       Ah carrément ! Ah, vous n'y allez pas de main morte ! Carrément contre ! [...]
       ― Hého ! fit Eliane Rousseau.
       Le président tourna brusquement la tête et s'étrangla :
       ― Ah ! Toi aussi !?!?
       ― Je m'abstiens. »
       L'élue de gauche et féministe Éliane Rousseau marquait publiquement son mécontentement. C'est une élue rompue au franc-parler. Femme loyale, elle sait aussi garder son libre-arbitre et sa liberté de ton. Le président Claeys sait ce que colère implique quand elle s'incarne dans le dévouement le plus désintéressé. Il sait combien le tempérament permet d'équilibrer les débats et les choix. Caractères des contraires exprimés font plus que loi et que rage.

Éliane Rousseau, conseillère municipale, élue de la majorité de gauche à Poitiers. C'est une élue féministe, membre d'aucun parti. Séance publique de 2011, salle de l'exil.
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Éliane Rousseau, le regard droit :
       « Je trouve que donner de l'argent à des grands groupes comme les autoroutes c'est un petit peu dommage. »
       ― Oui, mais tu sais, rappela le président d'agglomération Alain Claeys, souvenez vous... L'origine de çà [...] c'était éviter de faire la voie Est... Je peux vous dire qu'il y avait 10 000 signatures, c'était pas des manchots là-bas ! Et quand ils faisaient des manifestations contre la voie Est, il y avait 700-800 personnes lors de ces réunions. Et j'avais dit tant que je serais élu, il n'y aurait pas de voie Est. Voilà l'histoire. [L'UE ultra-libérale peut dormir tranquille, la sociale démocratie veille au grain... Ndlr][...] Dans le programme du président [de la République], il n'est pas prévu la renationalisation des autoroutes. [Voilà comment le bipartisme fonctionne... Ndlr]
       Maryse Desbourdes, habituée des fins de non-recevoir:
       ― C'est bien dommage !

Alain Claeys,socialiste, tendance fabiusien, se réclamant du pragmatisme. Il connait l'intime de Solférino et s'y cantonne. Impatient, il a l'ambition de ses convictions: défendre ses racines et son héritage. C'est un homme de Progrès. Président de Grand Poitiers et maire de Poitiers. Séance publique de 2012, salle de l'exil.
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Le président de Grand Poitiers se garda d'en dire plus et se cantonna à courtoisie républicaine de bon aloi ; se gardant bien de rappeler les coupables responsabilités du premier ministre Lionel Jospin qui accompagna la libéralisation des transports sans autre forme de procès que celle de mettre les français devant le fait accompli ! Avec la coupable complicité de la Représentation Nationale qui considéra que les affaires européennes n'étaient pas l'affaire des Peuples ! Et comme en apesanteur, Alain Claeys lança ironique :
       « Oooooooh, ne sois pas désagréable... Tout se passe bien et...

Madame la conseillère municipale et opposante Maryse Desbourdes, lors du conseil municipal du 30 mars 2009.
© kritix.com

Maryse Desbourdes, très remontée contre les faux-semblants, ne se laissa pas enfumer :
       ― Je ne suis pas du tout désagréable et je pense que je ne suis pas la seule à le penser, parce que ce n'est pas du tout révolutionnaire... C'est de bon sens que de remettre les autoroutes dans le giron du service public. [Cela ne fait pas partie du bréviaire social démocrate européen... Ndlr] Pour ne pas que ce soit les grands groupes qui bénéficient du paiement des usagers » Vinci et ses filiales en salivent déjà : il est de notoriété publique que le palais Bourbon soit assailli d'experts complaisants à la solde de groupes privés qui n'ont d'autres objectifs que d'embrigader certains éléments de la Représentation Nationale... Les contreparties sont des sortes de privilèges alloués arbitrairement en fonction de telle ou telle docilité ; et qui mesurent le poids politique de tel ou tel du sérail. Cette méthode fait étonnement bouger les lignes...
       Maryse Desbourdes continua :
       « Eux, ils ont intérêt qu'il y ait beaucoup de bagnoles sur les routes pour remplir leurs caisses ! Et nous on a intérêt à contrer çà en développant le train par exemple... Mais pas la LGV Poitiers-Limoges qui, elle, est inutile, coûteuse ! Mais oui ! [L'essentiel  du Conseil de Grand Poitiers s'irrita] Ce dont ont besoin les gens aujourd'hui, ce sont des déplacements sur tout le territoire, partout, pour tous. çà couterait bien moins chère que deux milliards d'euros qui est proposé pour la ligne Poitiers-Limoges. Et çà ce n'est pas moi qui le dit : c'est le bon sens de nombreuses personnes, de toutes tendances politiques. C'est d'une évidence, et ce qu'on attend d'un gouvernement de gauche, c'est effectivement qu'il réponde à ces besoins-là. Il n'y a pas que ceux-là. Mais ceux-là sont importants aujourd'hui. »

Le président Alain Claeys fait la leçon au premier ministre Jean-Pierre Raffarin

Alain Claeys, maire de Poitiers, en séance publique du conseil municipal du 25 mai 2009.
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Alain Claeys ironisa puis exprima sa vérité en consacrant le financement de la privatisation du ferroviaire avec l'argent du contribuable. Et non sans malice, aura appuyé avec force le non-dit des gages de privatisations massives du gouvernement Jospin sur les questions ferroviaires. Le président de la République François Hollande souscrit de la manière la plus absolue à cette ligne de triste allure, tracée par les responsables Jacques Delors et Lionel Jospin. Le président Alain Claeys, habile sur la forme en renard de Givray :

Jean-Pierre Raffarin, sénateur de la Vienne (2009), ancien président de la région Poitou-Charentes et ancien premier ministre.
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« Moi, [président de Grand Poitiers], j'attendais ce moment. Je trouvais que c'était un peu triste... [rires] Moi, [président de Grand Poitiers], je suis favorable au rail. Je ne regrette pas d'avoir combattu pendant des années pour avoir Tours-Bordeaux. Je ne regrette pas le combat pour Poitiers-Limoges. Je crois que les conseillers généraux ne sont pas très d'accord... Je voudrais rappeler quand même que ce qu'on vote à Paris, on doit être capable de le défendre à Poitiers, dans le département de la Vienne. Et je voudrais dire que Jean-Pierre Raffarin, comme tous les députés, tous les sénateurs, a voté Poitiers-Limoges en train. Et j'espère qu'ils vont défendre le projet fortement dans le département. Et vous qui parliez de la route, vous vous rendez compte ! Deux agglomérations moyennes qui ont des relations universitaires importantes comme Poitiers et Limoges. il faut deux heures et demi de route ! Il faudrait une demi-heure [avec la LGV] : c'est un enjeu important. Comme ce sera un enjeu important d'utiliser l'ancienne voie qui est utilisée par le TGV actuellement entre Poitiers et Châtellerault. C'est çà l'avenir. Moi, je regrette que les écologistes et toi Maryse, ne soyez pas assez en avance sur ce sujet... C'est çà l'avenir du développement durable. »

Monsieur le maire de Saint-Benoît Dominique Clément en octobre 2011, salle de l'exil, rue de la traverse à Poitiers, en séance publique.
© kritix.com

Après sa leçon d'écologie, l'élu Alain Claeys prit soin de ne pas évoquer les scandaleux financements de la LGV Poitiers-Limoges et Tours-Bordeaux qui donnent, sans réelles contreparties, un réseau RFF non rentable pour permettre à l'UE ultra-libérale d'allouer à des groupes privés des profits sur le dos de tous les contribuables, pour faire des trains de luxe pour quelques-uns ! Ce n'est qu'à la solidarité nationale et à elle seule, d'assumer l'intérêt général ferroviaire européen. Les collectivités locales n'ont pas à se substituer aux exigences régaliennes. En République française, la nation est une réalité quoiqu'en pensent les éminences de Bilderberg. Cette grave erreur d'appréciation se paiera très chère quand ces mêmes décideurs devront se justifier sur les augmentations fiscales. L'heure de vérité approche. Déjà agissantes, les malédictions sont là. La malédiction LGV taraude ses commanditaires : la prise de conscience citoyenne va redistribuer toutes les cartes. La panique de l'ultra-libéral et trop pragmatique Jean-Pierre Raffarin en témoigne. La boîte à outils du maire de Saint-Benoît Dominique Clément n'y fera rien. La réserve d'indiens les fera danser.

Avaleurs de couleuvres et sorcellerie politicienne n'épargne jamais doublure de circonstance.

Maryse Desbourdes, élue de la gauche alternative: à la gauche de la gauche. Élue municipale d'opposition par conviction. Séance publique, salle de l'exil à Poitiers au printemps 2012.
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Alain Claeys voyant le doute s'installer chez certains élus indélicats :
       « Vous n'êtes pas obligé de tomber dans tous les pièges... »
       Madame le maire de Migné-Auxances Florence Jardin garda le silence. Philippe Giraud, adjoint au maire aux finances et développement économique de la commune de Migné-Auxances et élu du Grand Poitiers :

Madame le maire de Migné-Auxances Florence Jardin en juillet 2011, salle de l'exil, rue de la traverse à Poitiers, en séance publique.
© kritix.com

« Je voudrais simplement faire une petite remarque … Je partage en partie les débats qui viennent d'être menés. Sauf que la réalité […] est que la collectivité a mis en place une tarification qui favorise les consortiums routiers. Moi, j'accompagne régulièrement des gens qui ne prennent plus le train ! Et je les accompagne quand ils vont sur Paris, à Poitiers-Nord ou à Poitiers Sud quand ils covoiturent. Alors il faut savoir que le covoiturage se fait comme vous le savez sur internet. Les gens sont notés en étoiles et puis on prend un chauffeur qui est sérieux, etc... Donc pour donner une idée un Poitiers-Paris, c'est 24 euros ! Moi, je l'ai fait la semaine dernière dans une voiture petite, genre étudiante, personne jeune qui travaille sur Paris et qui covoiture ! Le même billet de train allers-retours c'est plus de 100 euros ! Et les trains sont pleins. Il reste souvent peu de place : des places à 75-72 euros l'aller. » Il est à noter que certains élus ont la gratuité, voire des tarifs symboliques sur les TGV et pas d'autres... Ce qui peut expliquer certains échanges entre élus d'expériences.

Philippe Giraud, adjoint au maire aux finances et développement économique de la commune de Migné-Auxances et élu du Grand Poitiers en mars 2011, salle des Échevins l'exil, à l'hôtel de ville de Poitiers, en séance publique.
© kritix.com

« Donc aujourd'hui, on est confronté à une réalité où les gens ne peuvent pas prendre le train parce que c'est trop chère. Enfin, [il y a aussi] les salariés dont les employeurs ne leur paye pas le transport, en particulier les jeunes. Et puis, l'autoroute étant trop chère on se regroupe. »

La résignation ne durera pas

« Alors on fait des découvertes visiblement : les gens se rencontrent, discutent, échangent, font même de la politique quand ils covoiturent ! [L'élu de Migné-Auxances fait sourire l'assemblée... Ndlr] Mais bon voilà, moi je voterai 'pour' parce que aujourd'hui je n'ai pas d'autres solutions que de faire avancer d'autres idées que celles qui sont marquées là-dessus... Néanmoins, oui le train, peut-être. Mais si le prix du billet ne diminue pas, çà ne changera pas grand chose au problème. » Cà ne changera pas grand chose au problème en attendant le low-cost de la SNCF et son cortège de licenciements voulu par les libéraux avec les sociaux-démocrates français et européens... Dans un contexte d’État émietté, l'apport fiscal des gros et petits contribuables des collectivités locales du RSA à l'ISF, restera sollicité. la TVA est un plat qui se mange froid...

Le président Alain CLAEYS, lors de la séance plénière de la Communauté d'Agglomération de Poitiers (CAP) le 26 février 2010.
© kritix.com

En plein brouillard des champs de compétences générales des responsables, le président Alain Claeys stigmatisa bien malgré lui, le double-discours des LGV :
       « C'est vrai que sur les autoroutes -on est tous d'accord ici que l'on soit de gauche ou de droite- que c'est une économie de rentiers ! Ils gagnent tous leurs sous sur notre dos... » Vinci a dû apprécier le compliment équilibré d'un exégète...

Michel Berthier, conseiller municipal de la majorité de gauche à Poitiers. Pédiatre au CHU de Poitiers. Éliane Rousseau, conseillère municipale, élue de la majorité de gauche à Poitiers. C'est une élue féministe, membre d'aucun parti. Séance publique de 2011, salle de l'exil.
© kritix.com

L'élue Éliane Rousseau, perdue dans ce brouillard, ralluma les braises encore fumantes :
       « Non mais, on est tous en train de mélanger plein de choses... Je suis évidemment pour la ligne LGV Poitiers-Limoges, mais ce que je dénonce c'est quand même que les autoroutes sont tombées dans de grands groupes. C'est quand même des actionnaires qui nous ont quand même mis un petit peu dans la panade ; la crise financière c'est pas moi qui l'invente. On a vraiment voulu se faire du fric sur le dos des automobilistes... Et en plus le comble du comble, c'est que vous pouvez vous prendre des amendes sur des voix privées ! [Cette politique générée par le bipartisme omnipotent, répond du courtermisme... Ndlr] […] Le covoiturage faut quand même pas rêver : la plupart du temps, faut être jeune, avoir les moyens de faire du covoiturage et là çà fait quand même plaisir à certains. Donc, on ne mélange pas tout, je suis pour le train, je suis pour les lignes TGV, sauf qu'il y en a des fois qui ne fonctionnent pas si bien que çà... c'est sûr... Mais là, cette délibération c'est  vraiment pour donner de l'argent aux autoroutes [Vinci ; GTM Bretagne, filiale du groupe Vinci qui construit le viaduc de la gare de Poitiers... Le monde est si petit... Les compétences si rares... Ndlr] et c'est pour çà que je m'abstiens. »

La conseillère Chantal NOCQUET (Les Verts), lors de la séance plénière de la Communauté d'Agglomération de Poitiers (CAP) le 26 février 2010.
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Une élue en rajouta une verte louche :
       « Je suis revenue de Paris l'autre jour en covoiturage et j'ai payé 24 euros, quand c'est 70 euros par le train ! »

Le président de Grand Poitiers Alain Claeys contempla le débat dans la seconde et ironisa le doute constructif en poche, apostrophant un talentueux pédagogue, son dévoué, compétent et loyal adjoint Bernard Cornu :
       « On va revenir à la voiture... Je te l'avais dit Bernard ! Tu ne voulais pas me croire... »

La délibération 49 est adoptée. La mobilité Vinci institutionnalise la rapine : la puissance publique fait défaut. La malédiction LGV peut prospérer. Le changement c'est pour quand ?

Poitiers et un féminisme
© kritix.com

Quand la puissance publique abandonne l'intérêt général aux puissances de l'argent, c'est alors que la loi du plus fort dicte la règle de droit ; consignée formellement par la docile et bipartisane Représentation Nationale. Une chambre d'enregistrement n'est que le catafalque de la souveraineté populaire.

Impossible n'est pas français. Les Possibles sont à souveraine portée de main. N'écoutez que vous !


      


Trombinoscope de la municipalité de Poitiers (2014-...) [pdf]
Trombinoscope de la Communauté d'Agglomération de Poitiers (2014-...) [externe]
Trombinoscope de la municipalité de Poitiers (2008-2014) [pdf]
Trombinoscope de la Communauté d'Agglomération de Poitiers (2008-2014) [pdf]

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