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7ème Chronique
BHNS et ANR : l'élixir de richesse poitevine
Kritix, le Sunday 31 October 2010 -
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Le Salut public ANR de l'édile du Grand Poitiers El Mustapha Belgsir, fut sans doute aucun la première pierre véritable de la stratégie nouvelle voulue par le président de l'agglomération. Le pari de l'Intelligence s'imposa ; Poitiers savante dispose à nouveau... Il était temps. C'est en l'absence du premier édile, évident éloge, que le missionnaire El Mustapha Belgsir sut convaincre le très réceptif citoyen vice-président Claude Eidelstein.
Adoption du BHNS Grand Poitiers
Tour médiévale de la Porte de Paris, à Poitiers, en septembre 2009.
© kritix.com
Voici quelques mois, lors du conseil communautaire du Grand Poitiers du 30 avril 2010, le président Alain Claeys en son Conseil poursuivait méthodiquement la reconquête du prestige d'une capitale en haillons, d'un quartier de Beaulieu qui n'en a plus que le nom — l'exode en témoigne. L'attrait des actifs, peu coutumiers des transports en communs, par un réseau performant, semble bien faible. Les négligences urbanistiques du passé sont sur la table... Les doutes et certitudes s'exposent fièrement... C'était un printemps politique des plus revigorant.
La conseillère Les Verts Christiane Fraysse, très remontée sur une délibération du schéma directeur des transports en commun :
Le président député-maire Alain Claeys, impatient, lui qui vit trop longtemps sa ville croupir dans une économie pétrifiée : L'élu Jean-Jacques Guérin témoigna que la BHNS (Bus à Haut Niveau de Service) n'aurait pas d'incidence, en terme de trafic, sur les autres lignes. Elle permettrait par an « de gagner 60 000 kms : ça évite de passer par la porte de Paris. Gagner 146 jours de conduite pour les chauffeurs de Vitalis, soit 211 000 euros. Et d'économiser 95,5 tonnes équivalent CO2. Rien que le fait d'utiliser le Viaduc ! »
Boulevard Solférino à Poitiers. Avril 2010.
© kritix.com
Le conseiller Jean-Marie Paratte fit savoir toute la dynamique du transport : Conjecturer sur le BHNS, c'est donner à entreprendre pour qui sait innerver économiquement un territoire. Le BHNS est la solution à la mesure de Grand Poitiers : celle de ses moyens. Croire que le sort d'un territoire peut s'affranchir de ses réalités intimes reviendrait à sacrifier ses destinées. Le BHNS n'est que le prolongement logique d'une ville qui croît : ni plus ni moins. Il est un continuum, évidemment perfectible.
L'obscur pôle de compétitivité MTA : quitus amoral faisant d'un mal un bien
L'opposante Maryse Desbourdes, de la Gauche Alternative, intervint vivement sous l'impassible présidence de Claude Eidelstein :
Le conseiller communiste Patrick CORONAS (à gauche) et la conseillère Les Verts Christiane FRAYSSE (à droite) lors du conseil municipal de Poitiers du 29 mars 2010.
© kritix.com
Christiane Fraysse, conseillère Les Verts, visiblement irritée : L'argent public est sacré : son emploi impose les débats les moins classiques. Au-delà des représentativités et des intégrités, Grand Poitiers entra politiquement dans une nouvelle ère. Ce pas en avant était presque inespéré. Et si Grand Poitiers aimait à se faire surprendre... Le Grand Poitiers parla politique des experts quand, de concert avec le CNRS, le milieu universitaire supplée officieusement la réflexion des élus ; officiellement elle la complète... L'abus de pouvoir doit être surveillé tant la tentation d'amicales pressions est si naturelle à huis clos. Les pouvoirs locaux intègrent pleinement à leurs politiques les préceptes du Medef, un patronat soucieux de partager le risque économique du développement des territoires.
Pourtant, le paradoxe de la dérive corporatiste du patronat dessert plus qu'elle ne sert les prétendus objectifs de croissance. Le monde de l'entreprise doit être acteur fiscal du lien social, en proximité, pour asseoir sa productivité. Le bien-être social d'un territoire est aussi et surtout la fierté d'hommes et de femmes pour leurs entreprises de proximité. Produire sur un territoire, c'est financer la politique de territoire décidée par la représentation locale : c'est rendre à ses concitoyens le fondement de la prospérité acquise par la liberté d'entreprendre garantie par la loi nationale. Une entreprise apatride n'a pas de réalité humaine, ne peut accéder à la paix des échanges : gage absolu de prospérité.
Palais des Congrès du Futuroscope, près de Poitiers.
© kritix.com
Le conseiller El Mustapha Belgsir manifesta son dégoût du passif de la CAP et engagea la collectivité dans un plan offensif de conquête de l'activité : « À quoi sert un pôle de compétitivité ? [...] Il s'agit, pour le pôle de compétitivité, de rapprocher la recherche fondamentale aux entreprises. Aujourd'hui, pour un laboratoire universitaire, s'il veut mener une recherche en liaison avec une industrie, le projet doit être déposé auprès de l'Agence Nationale pour la Recherche. L'ANR demande au déposant s'il est labellisé par un pôle de compétitivité. S'il est labellisé par un pôle de compétitivité, son dossier a plus de chance de passer... Et en plus le projet reçoit un petit peu plus d'argent pour être réalisé. Donc l'importance d'un pôle de compétitivité sur le territoire est justifié. » « L'appel d'offres [de l'État] de 2005, c'est un appel d'offres qui avait été territorialisé. C'est à dire que l'on se retrouvait, par exemple dans la biologie, avec des gens qui déposaient des projets de recherche auprès de l'ANR, et qui labellisaient leurs projets de recherche dans des pôles qui étaient en Alsace ou en Provence Alpes Côte d'Azur. L'idée de maintenir ce pôle, de maintenir la prérogative d'un pôle de compétitivité reconnu nationalement sur notre territoire, c'est permettre à nos laboratoires universitaires de profiter de la labellisation d'un pôle local et de profiter de la filière entre les laboratoires universitaires et les PME-PMI. »
Salle des Pas Perdus du Palais de Justice de Poitiers et ancienne grande salle du Palais Comtal. Avril 2009.
© kritix.com
« L'effort financier de la CAP, depuis la création de ce pôle, est de 180 000 euros. C'est à dire 500 000 euros par an pendant 3 ans. [...] Nous avons souhaité faire nos meilleurs efforts pour conserver la prérogative d'un pôle de compétitivité labellisé national sur le territoire de Poitou-Charentes. C'est extrêmement important pour les laboratoires de recherche, mais aussi pour le tissu industriel des PME et des PMI qui interviennent dans la filière mobilité et transports avancés. [...] « Bien. Merci Mustapha pour ces explications très intéressantes. Je mets aux voix après cette éclairage magnifique... » souligna, sans réserves, le vice-président Claude Eidelstein, présidant la séance, la voix invariablement monocorde, le soucis du débat contradictoire en principe. Ce vice-président distribue la parole, la geste tout en retenue, selon la sage posture de l'arbitre. Quand la réforme universitaire se veut marchande, l'habileté, l'adresse du républicain encore debout trouve parfois, autour et devant lui, le ressort pour domestiquer à dessein la cupidité de la politique de boutiquier. Trombinoscope de la municipalité de Poitiers (2014-...) [pdf] Trombinoscope de la Communauté d'Agglomération de Poitiers (2014-...) [externe] Trombinoscope de la municipalité de Poitiers (2008-2014) [pdf] Trombinoscope de la Communauté d'Agglomération de Poitiers (2008-2014) [pdf] |
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