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25ème Chronique
Raffarin débridé par un viral colin-maillard !
Kritix, le Monday 28 April 2003 -
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Hexagonale poursuite du poitevin pékinois... Une chinoiserie de plus ? Quand l'Empire du Milieu et le milieu de l'UE se rencontrent, l'atypique Monsieur 49-3, brave avec aise, la pneumopathie sur l'autel de Dame Économie... J.P.Raffarin a justifié le 24 avril 2003, le maintien de sa visite en Chine, malgré l'épidémie de pneumopathie atypique qui la frappe, par une "fidélité" aux relations historiques entre Paris et Pékin. Dans l'avion qui l'emmenait à Pékin, le Premier ministre français s'est défendu de vouloir faire un "coup politique" ou "diplomatique", alors que d'autres dirigeants ont renoncé à se rendre en Chine, comme son homologue britannique Tony Blair ou le vice-président américain Dick Cheney. Il s'est inscrit dans la "fidélité" à l'attitude du général de Gaulle, qui fut en 1964 le premier dirigeant occidental à reconnaître officiellement la Chine communiste. Il a assuré n'avoir "pas hésité une seconde" à maintenir ce voyage. "Ne pas y aller, c'était ne pas être fidèle à cette relation originale de la France et de la Chine, a-t-il déclaré. Quand un pays est en difficultés, on ne peut pas être parmi les premiers déserteurs. Dans l'amitié franco-chinoise, je ne suis pas un déserteur." (Il faisait référence aux anglo-américains qui eux ont déserté en annulant leurs visites) "Que la fidélité ait des avantages, je ne le nie pas, et que l'opportunité s'ajoute à la fidélité, je suis d'accord. Mais ce voyage était prévu, a-t-il expliqué. Qu'il y ait des atouts d'opportunité à une démarche de fidélité, je ne le nie pas et ça ne fait que conforter la démarche. Mais je n'ai pas voulu faire un coup." Il a indiqué que le président J.Chirac avait pour sa part insisté sur la nécessité de maintenir des "relations de confiance" avec Pékin. La Chine, membre permanent du Conseil de sécurité de l'Onu comme la France, a partagé avec elle une ferme opposition à l'intervention américano-britannique en Irak. "On a été dans les moments difficiles en situation de grande proximité avec les Chinois, même si les analyses n'étaient pas complètement identiques. Nous avons une vision du monde très voisine", a dit J.P.Raffarin. Il a aussi estimé qu'il ne fallait pas "faire perdre la face" à la Chine et à ses dirigeants dans les moments difficiles qu'ils traversent. Les dirigeants chinois y semblent sensibles. Exceptionnellement, J.P.Raffarin a été accueilli à son atterrissage à Pékin par le ministre des Affaires étrangères, Li Zhaoxing, et c'est le président Hu Jintao et non le Premier ministre, Wen Jiabao, qui l'a reçu à dîner. Plusieurs accords économiques ont été signés au cours de cette visite éclair de 30 heures, dont la commande de quatre Airbus long-courrier A330 et de 26 appareils de type A319 ou A320, pour quelque 1,7 milliard d'euros (environ 700 millions pour la part française). Six présidents de groupes français sont du voyage, dont le président d'Airbus Industrie, Noël Forgeard. Le député et ancien champion Guy Drut, haut responsable du Comité international olympique, aussi. "Cela fait partie des objectifs de ce voyage que des entreprises française participent aux Jeux olympiques de Pékin (de 2008)", a souligné J.P.Raffarin, qui a admis que la présence de Guy Drut n'était "pas innocente". "La Chine est un pouvoir mondial émergent. On ne peut pas avoir une vision multipolaire du monde sans avoir des relations privilégiées avec la Chine. On ne peut pas laisser la Chine n'avoir des relations qu'avec les États-Unis. Il faut que la France ait des relations plus directes avec la Chine", a-t-il également estimé. Il a rappelé qu'il était déjà venu en Chine à six ou sept reprises - la première fois en 1976 - notamment en tant que président de la région Poitou-Charentes. Quant aux réactions que suscite en France le maintien de son voyage, malgré les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, il les balaie d'un revers de main. "Ce voyage devait être fait. C'est une logique d'État. On gèrera les interprétations mais il n'y avait pas d'hésitation à avoir, a-t-il dit. Quand vous êtes Premier ministre, vous courez des risques statistiques plus importants que celui-là (...) Et puis, la psychose n'est pas une méthode de gouvernement." Le risque couru en venant à Pékin d'être contaminé par le SRAS "est infinitésimal par rapport au risque statistique couru par le président de la République quand il est sur les Champs-Élysées", a-t-il ajouté en faisant allusion à la tentative d'attentat qui a visé J.Chirac lors du dernier défilé du 14 Juillet à Paris. La France est prête à aider la Chine à affronter l'épidémie de pneumopathie atypique qui sévit dans le pays, a déclaré J.P.Raffarin le 25 avril aux dirigeants chinois. "Dans la situation difficile que connaît aujourd'hui la Chine (...) nous pensons que nous sommes tous concernés et que nous devons tous faire des efforts", a déclaré le Premier ministre au début d'une réunion de travail avec son homologue chinois, Wen Jiabao, au Palais du Peuple. "La France est prête, au travers de l'OMS (Organisation mondiale de la Santé), à participer à la lutte que vous avez engagée et aux efforts de transparence que vous avez développés pour ce sujet", a-t-il ajouté. Après l'avoir longtemps dissimulée, les dirigeants chinois ont reconnu quatre jours plus tôt, l'ampleur de l'épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) dans leur pays. Wen Jiabao l'a évoquée sans détours, dès ses paroles de bienvenue à J.P.Raffarin. "Vous êtes venu en Chine à un moment crucial où le peuple chinois lutte avec force contre l'épidémie de pneumonie atypique", a-t-il déclaré. "Cela montre la haute importance que le gouvernement français apporte aux relations d'amitié entre les deux pays. Cela témoigne aussi de l'amitié du peuple français à l'égard du peuple chinois." Il s'est dit convaincu que la visite "emblématique" du Premier ministre français serait "fructueuse". Une heure plus tard, trois accords économiques étaient signés dans une salle voisine: la vente de 30 Airbus A330 et A320 à la Chine pour 1,7 milliard d'euros; la fourniture par Alstom d'une centrale thermique expérimentale à Baïma, dans le Sichuan, pour 60 millions d'euros; la création d'une banque d'investissement par le Crédit Lyonnais et des sociétés de bourse chinoises. La faiblesse des échanges économiques entre la France et la Chine a été l'un des points au menu des entretiens entre les deux délégations, qui ont estimé qu'ils n'étaient pas à la hauteur des relations politiques franco-chinoises. La France n'est que le 11e client de la Chine et son 12e fournisseur, avec seulement 1,7% de part de marché, et la part des investissements français dans les investissements étrangers en Chine n'est que de 1,0%. "Le Premier ministre chinois a indiqué que l'augmentation des échanges commerciaux et économiques avec la France serait une des priorités de son gouvernement", a rapporté l'entourage de J.P.Raffarin. Dans le domaine international, les dirigeants chinois ont donné à J.P.Raffarin la primeur des résultats de la reprise, à Pékin, du dialogue entre les États-Unis et la Corée du Nord sur le programme nucléaire nord-coréen. Selon son entourage, J.P.Raffarin, leur a pour sa part demandé de "faire les gestes nécessaires" dans le domaine des droits de l'homme, "pour renforcer l'intégration de la Chine à la communauté internationale". Il a ainsi remis une liste d'une quinzaine de dissidents emprisonnés, dont la France et l'UE souhaitent la libération, a-t-on précisé de même source. Les dirigeants chinois ont pour leur part promis d'accélérer la ratification par la Chine de la Convention internationale des droits de l'Homme. Dans sa réponse à l'accueil de Wen Jiabao, J.P.Raffarin avait estimé que la force de l'amitié et du partenariat franco-chinois résidait dans leur constance. "C'est pour ça que j'ai tenu à ce que cette échéance soit respectée" (malgré l'épidémie de SRAS), avait-il ajouté. "On dit en France, il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour. On peut dire qu'il n'y a pas d'amitié, il n'y a que des preuves d'amitié." Selon un diplomate français, les dirigeants chinois sont "soulagés" que J.P.Raffarin ait maintenu son voyage, après l'annulation de leur visite par d'autres dirigeants étrangers, comme le Premier ministre britannique T.Blair ou le vice-président américain Dick Cheney. Ils ont multiplié les attentions. J.P.Raffarin a été ainsi exceptionnellement accueilli à son atterrissage par le ministre des Affaires étrangères, Li Zhaoxing. Et c'est le président Hu Jintao qui devait le recevoir à dîner le soir. L'hôtel Palace, un cinq étoiles flambant neuf du centre de Pékin entièrement réservé au Premier ministre et à la petite délégation française d'une centaine de personnes, a été "désinfecté trois fois", a indiqué un diplomate français. Depuis l'annonce de l'étendue de l'épidémie, les Pékinois ont déserté les rues de la capitale. Cette ville de 14 millions d'habitants semblait tourner au ralenti sous une brume de pollution, quand le cortège a emprunté les larges avenues conduisant au Palais du peuple, devant lequel le Premier ministre français a eu droit aux 16 coups de canon protocolaires. Au lendemain de cette visite d'État, treize nouveaux décès dus à la pneumonie atypique ont été annoncés le 26 avril en Chine et à Hong Kong (principal foyer du SRAS dans le monde). Les autorités chinoises ont fait état de 154 nouveaux cas de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et de sept décès supplémentaires. Ce nouveau décompte porte à 2.753 le nombre officiel de cas de contamination dans le pays et à 122 le nombre de morts. A Hong Kong, six nouveaux décès dus au SRAS ont été enregistrés, soit un total de 121, et 17 cas recensés, soit un total de plus de 1.500. Au total, l'épidémie apparue dans le sud de la Chine en novembre et à Hong Kong en mars a tué dans le monde près de 300 personnes. Les économies sont un peu plus plombée, tout comme l'Afrique oubliée (berceau de l'Humanité) et l'Orient humilié (berceau de la Civilisation). |
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