En 2015, François Hollande c'est 900 euros de dette publique supplémentaire par français !
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16ème Chronique

Armées françaises, sentinelles de l'UE

Kritix, le Sunday 27 May 2012 - 5676 consultations - Commenter la chronique

Mémorandum... La France donnera à l'Union Européenne les moyens de sa souveraineté. Les armées françaises sont la solution pour préserver nos lois démocratiques. Oui ! Mémorandum.
       Printemps 2012. Le social-démocrate François Hollande et le thatchérien texan Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa défendent une France atlantiste : aliénation confirmée par la collaboration de Paris au commandement intégré de l'OTAN. C'est un abandon patent de souveraineté, un blasphème patriotique. Les français ne veulent pas du naufrage anglo-saxon : la France ne doit pas servir le culte de la marchandisation. Où est la droite gaulliste ? Où sont nos Pères républicains ? Georges Clémenceau serait allé au front défendre le drapeau tricolore ! Le moment advenu, tous présents répondront, après que archaïques fatuités ès Ordre de la talonnette aient implosées et ce, pour mieux préserver souveraine Réforme.

Le vote utile se tourne vers l'émancipation de la souveraineté populaire

Voter pour le bipartisme 2012 c'est voter pour une France esclave de l'OTAN, esclave de la brutalité de Washington. Citoyens, condamnez ces conjurés de Versailles l'ultra libérale, tous empierrés au pavillon de la Lanterne ! Français votez pour une France, moteur de l'abolition du traité ultra-libéral de Lisbonne ! Républicains, désavouez les traîtres de la Représentation Nationale qui ont détourné la volonté populaire en termes serviles et corrompus. Que les Justes se rassurent, la France va initier comme elle l'a toujours fait, l'innovation idéologique pour tous : justice des peuples opprimés.

Kâpîssâ : souveraine arme de persuasion

Al-qaida essaima depuis les sympathies tribales en 1987; la mouvance se régénère en 2012 depuis les mêmes sympathies tribales. Voyez combien une guerre se gagne à la racine.

La Loya Jirga est l'assemblée parlementaire afghane qui procède de la mosaïque des peuples afghans. En 2001, le commandant Ahmad Shah Massoud ne fut pas soutenu parce qu'il cherchait la réconciliation et que la communauté internationale d'obédience USA considérait, non l'intérêt de l'Afghanistan, mais le sien. Massoud était l'ennemi juré des Talibans, alliés des USA. Sous la monarchie, Massoud alla au lycée français de Kaboul ; ainsi est-il possible pour la France de soutenir en 2012 le clan Massoud sans négocier avec les Talibans, en se retirant du commandement intégré de l'Otan.

Réunion publique du RICM aux salons de Blossac de Poitiers le 9 novembre 2011.
© kritix.com

Le nouveau chef des armées François Hollande va engager la République dans un ordre qui sera européen de nature et dissocié de l'Otan politique. L'Union-Européenne n'a de salut que par le concours massif de l'armée française. Le président François Hollande va décider l'Europe de la Défense sous un tour naturel et évident tant l'équilibre chinois se fera pressant. L'engagement des forces armées de France va se recentrer sur les intérêts européens avant tout autre. Les français dans leur entier trouveront d'ici quelques semaines les évidences patriotiques de l'Europe des Nations. L'Union-Européenne est une construction empirique dont les progrès se mesurent à l'aune de peuples souverains au destin commun et protéiforme. La force européenne relève de nations symbiotiques.

Armée de Terre, matrice des corps d'armées

Aux salons de Blossac de Poitiers, le 9 novembre 2011, Le colonel Michel Goya, directeur d'étude de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM), synthétisa l'état des forces françaises au sortir des théâtres afghans et libyens :

« Pour contrôler la population il faut des hommes au sol. […] Autrement dit, c'est l'armée de Terre qui est au premier rang. L'armée de l'air [n'est pas au premier rang] et encore moins la Marine. Les industriels, ça les intéresse encore moins. C'est une guerre qui ne nécessite pas forcément de grands moyens technologiques, de grands programmes d'armements industriels. Donc l'effort qui a été demandé pour agir en Afghanistan modifie les équilibres qui suscitent des résistances. […]
       C'est une école extraordinaire avec la formation. […] Toute la difficulté sera la préservation de ces acquis. […] On a acquis des compétences dans ce conflit. […] La France ne fait plus quelquechose de grand sans faire appel aux américains ! […] Ce qui s'est passé en Libye illustre parfaitement cette nouvelle approche militaire. C'est à dire que l'on reste assez loin de la zone de combat. On fournit des appuis par moyens aériens, par la terre, éventuellement on engagera des forces spéciales pour faire les navettes. Au sol, on s'appuie sur des forces locales que l'on aide qu'on encadre, que l'on paye... »

Le général François LECOINTRE (à gauche) du RICM et le colonel Michel GOYA (à droite), aux salons de Blossac de Poitiers le 9 novembre 2011.
© kritix.com

« Et là on ne peut pas s'empêcher de comparer ce qui s'est passé en Libye et en Afghanistan. D'un côté, les opérations en Libye ont duré 6 mois même si les opérations ne sont pas complètement terminées. Tandis qu'en Afghanistan c'est 13 ans. D'un côté, zéro morts côté français. On va s'approcher de la centaine en Afghanistan. 400 millions d'euros pour les opérations en Libye. Dix fois plus en Afghanistan. […] S'appuyer sur les seigneurs de la guerre a eu un effet politique désastreux sur les Pachtounes qui les détestaient. [Les seigneurs de guerre] ont tout fait pour freiner la coalition et ils se sont, pour beaucoup, transformés en autocrates profitant des 3 milliards de dollars donnés par les américains aux hommes forts locaux ; dont une bonne partie se retrouvent dans la poche des Talibans ! […] Un conflit peu médiatisé, un peu honteux d'une certaine façon pour les politiques. Et il faudra sans doute faire face à une génération de vétérans qui vont se sentir frustrés. Ce sera donc une démotivation dans l'armée de Terre et une crise morale en France. »

La violence est constitutive du genre humain

Le général François Lecointre, pédagogue, le parler franc et sans détour aucun :
       « La difficulté qu'on a, c'est d'apprécier les compétences [de l'armée] autrement que par le conflit dans lequel [le pays] est engagé dans l'instant. C'est très difficile de le faire comprendre à la population, aux gens qui votent, qui payent leurs impôts. Oui, l'armée est fortement impliquée contre le terrorisme. […] J'ai beaucoup de respect pour les politiques, mais la difficulté est de faire comprendre au politique qui est pris par le courtermisme de la vie politique que […] une armée a beau ne pas être engagée, elle n'en est pas moins utile, voire indispensable. Parce que la violence s'exprimera toujours un jour ou l'autre où que ce soit dans le monde et viendra menacer nos intérêts ou notre vie directement. Donc, une Nation ne peut pas renoncer à cette capacité à déchaîner la violence contre la violence. Et çà, c'est très compliqué à faire comprendre. Et je dois dire que nous, spécialement l'Armée de Terre, nous sommes un peu piégés parce que nous avons été les premiers depuis la professionnalisation à entretenir ce discours d'une armée d'emplois. Et on nous dit : vous ne pouvez pas couper les budgets parce que vous êtes employés à telle hauteur, donc vous avez besoin de nous quotidiennement. Maintenant, il va falloir expliquer aux politiques : nous ne servons à rien, nous ne sommes pas employés, mais pourtant vous ne pouvez pas vous permettre de ne pas nous conserver à un niveau décent qui nous permettrait de faire face à des types de violences que nous sommes capables objectivement d'imaginer. Je crois que c'est notre grande difficulté et il faut que vous en soyez conscients.
       En matière de renseignements, la France a énormément progressé. […] Nous ne pouvons pas être dépendant des américains ! Ce conflit-ci nous a permis de progresser énormément d'un point de vue tactique. »

Le grand reporter Didier FRANÇOIS, le général François LECOINTRE du RICM, le colonel Michel GOYA et colonel Henry de MEDLEGE (de gauche à droite) aux salons de Blossac de Poitiers le 9 novembre 2011.
© kritix.com

Après le faire-savoir afghan, avec dignité, François Lecointre, fit son hommage sans langue de bois :
       « le colonel Goya a écrit un jour un article qui s'appelait "10 millions de dollars le milicien" qui est paru dans la revue politique étrangère... çà a été très mal pris. Je vous conseille d'aller le chercher sur internet [lien][pdf]. L'article faisait une comparaison entre les coûts des différents moyens engagés pour obtenir un même résultat tactique sur le terrain. Cet article a provoqué une réaction extrêmement virulente de monsieur [Charles] Edelstenne, le patron de Dassault Aviation qui a dit [au chef d'état-major des armées] : "Qu'est-ce que c'est que ce petit trou du cul qui s'autorise à écrire des choses intelligentes ?!?! " » Rires dans l'auditoire...

L'historien et colonel Michel Goya garda sa liberté de ton, celle d'une armée éclairée :
       « Le problème qui se pose est que l'on fait la guerre avec l'outil de la guerre froide [l'OTAN]... C'est à dire l'outil sensé affronter l'armée soviétique. On a des moyens de haute technologie : les américains ont fait d'énormes efforts dans ce domaine. Moyens de haute technologie très coûteux. Quand on est dans quelquechose de relativement court en temps, comme la première guerre du golfe face à l'Irak ou les opérations en Libye, c'est gérable. Maintenant, quand la guerre dure quatorze ans, à un moment çà devient coûteux. Et dans cet ensemble, il y a tout l'argent qui est consacré à l'outil innovant, l’entraînement, le paiement des seigneurs de guerre locaux... En Irak, pour les américains, le conflit çà représente quelquechose comme 2 milliards de dollars par semaine ! Et çà fini, quand çà dure des années, par forcément avoir un impact économique. La guerre en Irak, directement ou indirectement, a coûté 1000 milliards de dollars à l'économie américaine ! C'est-à-dire, concrètement, ils ont plombé leurs finances publiques, [celles] des États-Unis. Et tout cela n'est pas pour rien dans la situation économique internationale dans laquelle nous nous trouvons; çà c'est à l'échelon macro-économique mondial. »

OTAN en emporte le plan... tactique

« Maintenant, du point de vue tactique effectivement, en employant des moyens de très haute technologie face à des gens qui s'équipent de kalachnikovs, de matériels des années 60, le rapport des coûts devient absolument faramineux ! Alors l'article que j'avais écrit partait de l'analyse du conflit entre Israël et le Hezbollah. Ce conflit avait coûté 6 milliards de dollars à Israël... Et Israël va revendiqué 600 morts du Hezbollah. Le rapport, çà fait 10 millions de dollars pour tuer un homme du Hezbollah ! Il est plus rentable éventuellement de faire des chèques, les acheter directement... De faire un chèque de 500 000 dollars à chaque membre du Hezbollah pour leur demander de partir vers le sud. »

Réunion publique du RICM aux salons de Blossac de Poitiers le 9 novembre 2011.
© kritix.com

« On va parler de Dassault. Vous faites décoller un avion Rafale de la base de Kandahâr... Vous lui faites faire une mission en moyenne en Afghanistan, sans avoir tiré la moindre munition... Vous avez quand même gaspillé, là, la somme d'un bataillon d'infanterie afghan !
       Le problème c'est qu'on est tellement contraint économiquement qu'on a peu de marges de manœuvres pour changer ces outils ! Pendant la guerre d'Algérie, l'armée française a fait une rétro-évolution, c'est à dire que concrètement, on avait des avions jet, à réaction. Et finalement, les aviateurs en partance pour l'Algérie montaient sur des avions à piston, à hélice. On s'est beaucoup adapté au conflit en cours : donc on a acheté des avions américains de la seconde guerre mondiale... Les soldats sont descendus [de technologie] et çà a marché... Certains guerriers sont revenus à cheval. C'est une sorte de rétro-évolution pour s'adapter mieux au conflit sans hausser les coûts. Et ce coût, on n'a pas voulu le faire ! Çà participe de l'usure humaine, mais aussi financière... Ce qui aurait pu jouer dans l'issue du conflit. […]
       Le coût de cet effort supplémentaire est pratiquement équivalent au plan de relance américain pour l'économie ! Du coup, les américains disent : attendez, cet effort serait mieux pour la relance du budget ! Tout çà, çà a une vraie influence sur les opérations... »

Le général François Lecointre, vétéran et héros de Sarajevo, à la tête de la 9e brigade légère blindée de marine :
       « On a la même chose au Kosovo : la France était de facto dans la zone la plus dure. Parce que depuis les temps modernes, dans toutes les missions internationales dans lesquelles nous intervenons, nous sommes l'une des rares armées qui allie l'efficacité à la compétence... Et je dirais à nos amis britanniques, la seule armée européenne ! Et donc clairement, quand une coalition est conduite par un allié aussi puissant que les américains, il y a quelques alliés sur lesquels il sait pouvoir compter, à qui il sait pouvoir déléguer en toute subsidiarité les missions complexes, des zones complètes et il ne s'en prive pas ! Et c'est vrai pour beaucoup d'autres conflits. »

Œcuménique, parlant de la réunion publique, le général François Lecointre confia à l'auditoire « je pense que c'est un exercice salutaire pour tous ».

De droite à gauche : le colonel Henry de MEDLEGE, le colonel Michel GOYA, le général François LECOINTRE et le grand reporter Didier FRANCOIS aux salons de Blossac de Poitiers le 9 novembre 2011.
© kritix.com

Poitiers a toujours secondé l’État. Spirituelle, savante ou militaire, aux capétiennes et républicaines ressources, juchée sur son oppidum, la bonne ville de Poitiers y puise tout le ressort français. Depuis longtemps, le RICM donne à la patrie de souverains moyens. Si la grande Muette attend en confiance les voix de 2012, c'est bien que la Nation ne sait plus où retrouver son État ! Les soldats de France sont ici et maintenant au service de politiques humanistes qui ne demandent qu'à être incarnées. C'est ainsi que le commerce de l'Histoire ne s'arrête aux doctrines ni ne freine les entrées au concert des Nations.

Le général Jean-François Hogard, commandant de la TFL III et le colonel Henry de Medlege, chef d'état-major de la TFL III, permirent aux forces françaises de faire l'impossible : neutraliser l'invisible ennemi. C'est en stratèges qu'ils menèrent leurs soldats de victoires en victoires dans les vallées de la province de Kâpîssâ ; soumettre par les armes, convaincre par le dialogue tout à la fois. La France se grandit par la conversion à ses valeurs révolutionnaires : Liberté, Égalité, Fraternité. L'Union-Européenne trouve avec la France républicaine l'outil de sa souveraineté.

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