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11ème Chronique

Angela Merkel, un ange passe...

Kritix, le Friday 9 February 2007 - 4705 consultations - Commenter la chronique

Les Temps sombres sont au-devant: place n'est plus à l'égarement. Fille d'un pasteur Est-allemand, Angela Merkel s'imposa à l'Allemagne d'aujourd'hui, émaillant son pouvoir de concertations... De circonvolutions diplomatiques en circonvolutions politiciennes, l'austérité de cette figure imprima le séant d'une coalition allemande bien installée, au sortir de l'élection du 22 novembre 2005. Qui l'eut cru? Quelques vertueux personnages , peut-être...

Angela Merkel, chancelière allemande depuis le 22 novembre 2005
© kritix.com

La première chancelière de la république fédérale d'Allemagne pose sur son pays une main toute germanique: pragmatisme, efficacité, intérêt général. Le tout sous le couvert d'une concorde perpétuellement réitérée. On la scruta. On en douta. On en vint à la craindre.

Surnommée Angie par le peuple, elle manoeuvre l'Allemagne à nul autre pareil. La popularité ne lui est pas contrainte, mais ressort d'une politique nationale de réforme permanente. Le mouvement politique allemand vit sa révolution. Tout change, se transforme en puissance créatrice de richesse. Angela Merkel rend à l'Allemagne son statut de locomotive économique de l'UE. Sa dextérité rigoriste fait merveille, son autorité s'impose dans la concorde. Elle avance avec ce qui rassemble. Elle décide toujours dans l'intérêt d'une "Allemagne puissance", coeur de l'UE.

A la tête de la présidence tournante de l'UE pendant un semestre depuis janvier 2007, Angela Merkel veut relancer le projet constitutionnel européen. Elle se dit intimement convaincue qu'il y va du Salut de l'UE; qu'elle ne peut faire échouer l'UE sur ce rendez-vous avec l'Histoire. Le 26 janvier 2007, les pays ayant adopté le projet de constitution européen se retrouvent de manière informelle à Madrid pour une UE tournée vers la Méditerranée.

Ce qui est bon pour l'Allemagne, l'est-il pour l'UE? Ou plus précisément, l'intérêt des peuples à vivre en paix, peut-il tout permettre au nom de la puissance? L'idéologie politique l'a déjà rattrapée et on ne sait si elle le sait. En tout cas elle fait comme si les souverainetés nationales n'étaient pas un postulat de négociation du projet constitutionnel européen. Chacun sait que rien ne dure si son fondement n'a pas de réalité coutumière et populaire: on ne devient pas européen, mais on se sent européen ou pas.

Le rassemblement économique est chose aisée tant qu'elle reste mercantile: si les marchés dictent l'avenir des peuples, les peuples souverains ont de droit la possibilité de s'élever contre ce qu'ils peuvent considérer comme un abus, voire une usurpation de pouvoir sur la réalité de leur souveraineté. La dimension économique n'est pas la reine des peuples, mais la docile servante de ceux qui sont nés libres et égaux en droits. Voilà ce qui distingue la France de l'Allemagne, voilà ce qui explique l'actuel malaise du couple franco-allemand, constituant jusqu'à présent le moteur de la construction européenne. Par le choix référendaire du président français Jacques Chirac, le peuple a retrouver l'outil souverain le rapprochant des élites européennes tellement lointaines.

Angela Merkel fait des prouesses en Allemagne, mais ne comprend pas que la puissance passe aussi par les souverainetés populaires, peut-être endormies parfois dans d'autres pays membres, peut-être excusées par l'Histoire traumatique allemande.

Gouverner n'est pas chose facile, construire le monde de demain avec les citoyens paraît pourtant tellement évident. Mais l'évidence de l'Evidence sape souvent les abus: voici donc le pourquoi du comment... N'est pas souverain, celui qui n'a pas la réalité de la souveraineté populaire.


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