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1ère Chronique

Torchon rouge abrasif !

Kritix, le Monday 23 September 2002 - 5225 consultations - Commenter la chronique

Abrasif, abusive est ce révisionnisme idéologique. Rouge Triumvirat "Chiraco-Raffarino-Berlusconi"! Les biens-pensants Chirac et Berlusconi tentent de moraliser leurs relations, pour mieux les normaliser. Cette belle collaboration amène nos deux tyrans à s'autoproclamer magistrats de l'Histoire, pour mieux glorifier la leur, avec un petit 'h", mais alors tout petit, petit, très, très, petit !

Qui se ressemble, s'assemble. Voilà, une maxime qui tombe pour le moins bien à propos, surtout quand l'on singe l'ingérence (Le RPR avait vivement dénoncé le comportement du gouvernement Jospin qui s'était permis de jeter l'ostracisme sur la diplomatie italienne), pour mieux s'en exonérer. Pour Chirac et son ami… Berlusconi, les affaires intérieures sont tout à la fois une affaire privée et commune. Remarquez les amis fascistes de Berlusconi, or Chirac qui se dit adversaire de Le Pen ad vitam aeternam est aussi ami de Berlusconi, donc Chirac est f…idèle ! Super menteur et super facho sont donc dans un bateau, super menteur tombe à l'eau, qui reste propre ? Fripouilles, quel mouillage !

Rouge comme le sang, la honte, le pouvoir…l'ambiguïté symbolique des couleurs, entache parfois l'image que les propagandistes de partis voudraient toujours plus lisse ! Pour couronner le tout, nos deux potentats, eurent le très mauvais goût de communiquer sur cette affaire, un 11/09/2002 ! Soit, faire l'amalgame entre tous les terrorismes, pour mieux confondre le dépit de toute s actions qu'elles proviennent d'un acte qualifié ou de terroriste, ou de résistant… pour mieux mépriser, et les droits de l'Homme, et les Différences ! Nos deux compères ont ainsi déjà le débat consommé ! Et, sur ce, je m'en vais de ce pas vous conter cette affaire glauque… Supportez la puanteur de ces eaux troubles !

Les ministres italien et français de la Justice, Roberto Castelli et Dominique Perben, ont annoncé mercredi à Paris un accord sur les conditions d'extradition d'ex-membres d'organisations violentes réfugiés en France, qui bénéficiaient jusqu'ici d'un droit d'asile de fait. "S'agissant de la période qui remonte à plus de vingt ans, c'est-à-dire avant 1982, nous sommes convenus que ce qui a pu se passer est passé, sauf gravité exceptionnelle", a déclaré Dominique Perben aux journalistes après une rencontre avec son homologue italien. La plupart des 200 à 300 ex-membres des Brigades rouges ou d'autres organisations de l'extrême gauche italienne sont poursuivis pour des faits relatifs à cette période, qui concernent parfois des crimes de sang. L'accord sur la livraison éventuelle des responsables de faits "exceptionnellement graves" marque une évolution sensible, puisqu'ils n'étaient jusqu'ici plus inquiétés par la France s'ils avaient renoncé à la violence.

Le débat sur leur présence a été relancé par l'extradition vers l'Italie le 25 août de Paolo Persichetti, condamné à 22 ans de prison pour complicité dans l'assassinat du général Ligio Giorgieri le 20 mars 1987 à Rome. Interrogés sur la définition juridique de la notion de "gravité exceptionnelle", les ministres n'ont pas souhaité répondre, refusant de dire si l'incrimination de "participation à bande armée", retenue contre la plupart des réfugiés, relevait à leurs yeux de ce critère. Roberto Castelli et Dominique Perben ont précisé que pour les personnes mises en cause pour des faits commis entre 1982 et 1993, les extraditions éventuelles seraient examinées "au cas par cas, en tenant compte de manière très attentive de la Convention européenne des droits de l'homme". Les réfugiés affirment souvent que leur procès en Italie n'a pas répondu aux critères européens d'impartialité car ils ont par exemple souvent utilisé les déclarations faites par des "repentis" en échange de remises de peine.

Pour tous les faits postérieurs en 1993, sera mis en place à partir de janvier 2004 le mandat d'arrêt européen, une procédure de livraison simplifiée qui doit encore être définie avec précision au niveau des Quinze, ont conclu les ministres.

Roberto Castelli n'a pas démenti les informations de la presse italienne selon laquelle il aurait remis à son homologue une liste de noms de réfugiés dont il souhaitait la livraison en priorité. Cette liste a été tenue secrète. "Ce n'est pas une question de noms mais de méthode", a dit Roberto Castelli. "Cela fait partie du travail", a dit Dominique Perben. Tous les gouvernements français de droite et de gauche avaient jusqu'ici refusé toutes les extraditions, suivant une déclaration de François Mitterrand en 1985. Celui-ci avait alors promis l'asile à ceux qui "avaient rompu avec la machine infernale et abordé une deuxième phase de leur vie".

Dominique Perben a considéré que cette phrase de l'ancien président ne constituait pas à ses yeux un engagement de l'État et a expliqué qu'il n'était pas parvenu à "déceler de manière précise ce qu'elle impliquait en terme de droit". Les organisations françaises de défense des droits de l'homme se sont indignées de l'extradition de Paolo Persichetti et demandé le maintien de la position adoptée par François Mitterrand, réitérée officiellement par Lionel Jospin après son arrivée à Matignon en 1997. Faits "exceptionnellement graves" ou pas, le gouvernement n'est le plus souvent pas juridiquement en mesure de livrer les suspects à l'Italie, car les demandes d'extradition n'ont pas encore été examinées par la justice pénale et administrative, un processus qui peut prendre des années. Et que penser, un seul instant, du brigadiste rouge extradé en Italie depuis la France qui fut son employeur ?…


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