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13ème Chronique
Dalia Grybauskaitė, présidente de la république de Lituanie
Kritix, le Sunday 24 May 2009 -
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Suite à l'élection du 17 mai 2009, la commissaire européenne à la programmation financière et au budget, Dalia Grybauskaitė, devient la première présidente de l'histoire de la Lituanie. Âgée de 53 ans, ceinture noire de karaté, élue à 69% des suffrages dès le premier tour comme candidate indépendante, elle veut mettre bon ordre dans son pays qui est notoirement mal géré depuis son indépendance du bloc soviétique. Madame la présidente n'est pas une inconnue des instances européennes. En effet, surnommée la dame de fer, elle travailla en haut lieu à la commission européenne. Elle fut nommée dans la commission Prodi, puis dans la commission Barroso. En Lituanie elle fit une carrière ministérielle et diplomatique. Cette expérience lui forgea une réputation solide, très au fait de la bonne gestion des deniers publics. La crise mondiale, européenne, lituanienne et la désastreuse gestion économique de son prédécesseur le président Valdas Adamkus, 82 ans, resté dix ans en fonction, permirent à Dalia Grybauskaitė d'accéder aux fonctions suprêmes. Elle fut intransigeante à l'encontre des oligarques et promit la transparence dans la vie publique. Forte de cette légitimité populaire et européenne, elle s'est engagée à construire une politique de protection sociale, de santé, d'économie et d'énergie : autant de dimensions régaliennes négligées jusqu'à aujourd'hui par la Lituanie. Enfin, Dalia Grybauskaitė usa d'un symbole fort, de l'exemplarité de la rigueur morale : refusant de cumuler ses indemnités de commissaire européen et celles de présidente de Lituanie, elle prit l'engagement de reverser au Trésor lituanien la moitié de son traitement de présidente, jusqu'à son entrée en fonction le 12 juillet 2009. Remarquez le signe fort qu'un peuple est en droit d'espérer : matrice rigoriste qu'elle veut élaborer dans un dessein résolument européen. D'ici à son investiture, elle fait l'inventaire de la politique de son prédécesseur et promet de faire appel aux compétences les meilleures, sans clientèlisme, en sachant écarter du pouvoir tout responsable incompétent. Elle veut une sorte de gouvernement d'union nationale en gardant les ministres compétents de son prédécesseur Valdas Adamkus.
Dalia Grybauskaitė, présidente de la République de Lituanie, élue le 17 mai 2009.
http://www.eu2007.pt/UE/vFR/Media/Fotografia/Comissarios/
Madame la présidente exprima à plusieurs reprises sa volonté de mener une politique de rigueur, sans excès, pour tenir compte des tensions sociales en vue de l'adhésion de la Lituanie à l'euro entre 2012 et 2015 : elle veut que la Lituanie soit un pays solvable. Elle ne veut plus de l'augmentation de la fiscalité opérée par son prédécesseur de centre-droit, mais une relance des exportations, une utilisation rapide des subsides de l'UE et des allègements fiscaux pour les PME. Ses études d'économie ne seront pas de trop pour affranchir la Lituanie du bourbier structurel dans lequel elle s'est laissée emmener. Les liens entre la France et la Lituanie semblent ténus. Pourtant, quelques éléments semblent donner à espérer un renforcement constructif de l'amitié franco-lituanienne. La présidente Dalia Grybauskaitė parle un français de premier ordre, sachant en user toujours à bon aloi... Ce qui est une excellente nouvelle, et pour la France, et pour l'UE ! Le français, président du Modem, François Bayrou sait ce que l'amitié franco-lituanienne signifie : il travaille à parfaire l'UE au parlement européen, au sein de l'ADLE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe) avec les lituaniens et les italiens centristes (centre-gauche et centre-droit). Il est a noter que l'ADLE est le seul groupe parlementaire européen d'obédience centriste : les autres courants répondant pour l'essentiel d'une bipolarisation de partis de gouvernements traditionnels que sont, pour faire vite, le PPE et le PSE. Cette volonté politique de rassemblement centriste est la meilleure des façons de construire une UE politique. L'UE politique ne peut pas être celle d'un camp, mais celle de tous. Pour tout citoyen voulant une UE pour tous, il faut qu'il se départisse sur l'offre politique la plus tolérante au milieu des contradictions des uns et des autres. Que le citoyen non averti puisse se méfier du libéralisme exacerbé, pour ce porter sur un libéralisme humaniste avec les droits de l'Homme comme fondement éthique et surtout politique. A ce jour, les droits de l'Homme sont toujours, pour l'UE, une simple déclaration de bonnes intentions ! |
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