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4ème Chronique
France des Communautarismes n'est pas !
Kritix, le Monday 12 May 2003 -
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Dans le monde, deux conceptions de la Démocratie coexistent. L'une anglo-saxonne, où le principe d'égalité entre tous les citoyens n'existe pas n'existe pas, ce qui peut mener à des déviances discriminatoires de tels ou tels. On assiste à une démocratie des Communautarismes. L'autre française, où le principe d'égalité est un fondement constitutionnel qu'incarne la loi de 1905 sur la Laïcité en France. On assiste à une démocratie où les communautarisme ne sont pas légitimes. Le débat entre ces deux conceptions posé, voyons plutôt ce qui taraude l'actuelle France... J.P.Raffarin n'a pas exclu le 4 mai 2003 le recours à une loi pour faire respecter la laïcité dans les établissements scolaires publics, notamment en ce qui concerne le port du voile islamique, mais il a souhaité ne pas avoir à le faire. "Je crois qu'il faut dire clairement que la laïcité doit être respectée. Dans une école, on n'est pas juif ou musulman; on n'est pas catholique ou protestant; on est enfant de la République", a déclaré le Premier ministre sur Europe 1. "S'il y en a qui veulent se distinguer de manière ostentatoire, il faut que la laïcité puisse s'imposer, il faut que le maître, le directeur de l'école, le président de l'université aient les moyens de pouvoir agir sur ces personnes pour les conduire à respecter la règle, voire à les exclure", a-t-il ajouté. "Mais je pense que la laïcité devrait être suffisamment forte pour ne pas forcément avoir besoin de loi pour s'imposer; si nécessaire, il y aura loi." J.P.Raffarin avait manifesté devant l'assemblée générale constitutive du Conseil français du culte musulman (CFCM), une volonté d'apaiser le débat. "Sur la question du voile, je ne veux pas ouvrir de conflit inutile", avait-il déclaré. Le port du voile islamique dans des établissements scolaires par des jeunes musulmanes suscite régulièrement des tensions, parfois très médiatisées, entre élèves, parents d'élèves et enseignants. Le Premier ministre s'en est remis au débat lancé par le gouvernement sur l'école et la révision de la loi d'orientation sur l'éducation de 1989. "Nous apprécierons, suite à ce débat, les mesures qui doivent être prises. Vous serez partie prenante de cette réflexion", a-t-il dit aux 200 délégués du CFCM. Est soutenu par l'actuel régime d'Alger, le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qui est devenu le 4 mai dernier, le premier président du Conseil français du culte musulman (CFCM), en a appelé à la "modestie" face aux difficultés qui attendent la toute nouvelle instance représentative de la communauté musulmane de France. La modération religieuse est pour lui, le meilleur accessit pour traiter la crise identitaire que traverse actuellement la communauté musulmane de France. L'extrémisme est pour lui la facile démarche d'obscurantistes aux vues peu avouables... La composition du bureau, où siègent au total 17 membres, a été approuvée par le conseil d'administration par 54 voix pour, neuf abstentions et zéro voix contre, a-t-on appris auprès du service de presse du CFCM. "Je pense que les congressistes ont voulu marquer que ce ne serait pas une nomination ou une élection à l'emporte pièces", a commenté Dalil Boubakeur au micro de France Info. "Il faut donc rester très modeste devant les difficultés qui nous attendent, devant les problèmes à résoudre", a-t-il ajouté, estimant que la concertation était "plus que jamais nécessaire" et que "la marche devait être prudente". "Compte tenu des nombreuses sensibilités de l'islam en France, de son histoire, de ses strates, il faudra vraiment nous hâter lentement et sans perdre courage", a dit le premier président de l'histoire du CFCM. Les délégués du Conseil français du culte musulman étaient réunis ce week-end à Paris pour l'assemblée générale constitutive de cet organisme qui doit représenter les quatre à cinq millions de Français de confession musulmane. Lors d'un vote les 6 et 13 avril dernier, la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) a emporté 20 sièges (34%) au conseil d'administration, devant l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, réputée traditionaliste et voulant islamiser les lois françaises) et apparentés qui obtient 19 sièges (32,7%) et la Grande Mosquée de Paris, réputée modérée, qui a 15 sièges (26%). Mais le poste de président avait été attribué au recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, avant la consultation du mois dernier - les deux postes de vice-président allant à la FNMF et à l'UOIF. Présents à l'assemblée générale, le Premier ministre, J.P.Raffarin, et son ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, ont invité les musulmans français à "s'asseoir à la table de la République" et à vivre "au grand jour" leur religion, la deuxième de France. Pour les tenants d'un islam laïcisé, qui publient dans l'hebdomadaire Marianne un Appel aux musulmans de France, le Conseil français du culte musulman est cependant sous la menace d'une prise de contrôle par les tenants d'un "fondamentalisme musulman". L'anthropologue Malek Chebel, signataire de cette pétition, a déclaré sur France Info avoir "l'impression qu'il y a un dérapage assez sensible entre l'intention initiale, qui était celle d'organiser l'islam de France et de lui donner une lisibilité (...) et l'usage qui en est fait actuellement par cette tendance, ce mouvement fondamentaliste qui vise à s'accaparer l'ensemble de la composante musulmane de France pour en faire un lieu de conflit, un lieu de combat politique, un lieu de propagande, une prédication islamiste". Sur Europe 1, le premier secrétaire du PS, François Hollande, a donné acte au gouvernement d'avoir "poursuivi la politique" visant à constituer un conseil de la religion musulmane en France. "Il ne faut pas néanmoins confondre cette nécessité d'une représentation de la religion et la représentation politique des populations concernées", a-t-il poursuivi, estimant que par ses discours "complaisants" sur le sujet du foulard islamique, le gouvernement s'embarque dans "une dérive communautariste". Pour sa part, le président de l'UMP, Alain Juppé, note dans un entretien dans Le Figaro que l'organisation des élections préalables à la constitution du CFCM "était une nécessité même si le résultat nous incite à la vigilance". "Il faut en particulier entendre le discours des femmes qui sont souvent inquiètes", ajoute-t-il. Aujourd'hui, résister c'est être modéré... Vingt musulmans laïcs de France, dont le grand mufti de Marseille Soheib Bencheikh (musulman laïc), ont appelé le 4 mai 2003 les musulmans de France à rejeter "ceux qui veulent imposer un fondamentalisme musulman" dans une pétition que publie l'hebdomadaire Marianne. "Nous appelons la majorité silencieuse des musulmans de France, pratiquants ou non, muselés depuis toujours par les pressions et les intimidations, à se lever pour s'exprimer et faire valoir leur point de vue", écrivent les signataires. "Face à la tentative de ceux qui veulent imposer un fondamentalisme musulman importé de l'étranger et qui souhaitent instrumentaliser l'islam et les musulmans à des fins politiques, notre devoir est de nous mobiliser et d'agir", poursuivent-ils dans cet appel publié au lendemain de l'assemblée générale constitutive du tout nouveau Conseil français du culte musulman. Aux termes de l'accord ayant abouti à la création du CFCM, la présidence de cette instance représentative des musulmans de France a été confiée à Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris. Les deux postes de vice-présidents sont revenus à Mohamed Bechari, président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), et à Fouad Alaoui, secrétaire général de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Mais dans Le Figaro de, Soheib Bencheikh, qui siège au bureau du CFCM, estime que cette répartition du pouvoir "ne garantit pas une vraie représentation de la majorité des musulmans de France, ceux qui ont accepté de jouer le jeu de l'intégration et de la privatisation de la foi". Au nombre des autres signataires de la pétition, dont l'anthropologue Malek Chebel ou Rachid Kaci, ancien candidat à la présidence de l'UMP, figure aussi Bétoule Fekkar-Lambiotte. Cette inspectrice honoraire de l'Éducation nationale, présidente de l'association Terre d'Europe a démissionné du bureau du CFCM avant même son assemblée générale constitutive pour protester contre les privilèges accordés selon elle par Nicolas Sarkozy à l'UOIF qu'elle juge "parfaitement rétrograde". C'est lors du congrès de l'UOIF, le 20 avril dernier au Bourget, que le ministre de l'Intérieur s'est fait conspuer (par des militants de l'UOIF) après avoir évoqué la nécessité pour les femmes d'être photographiées tête nue sur leurs papiers d'identité. Ces propos ont relancé le débat sur le foulard islamique, au sujet duquel le Premier ministre, n'a pas arrêté de décision définitive. Le 3 avril, sur France 3, il avait laissé entendre qu'il serait favorable à l'interdiction du port du foulard islamique à l'école et dans les services publics au nom de la séparation entre "sphère privée" et "sphère publique". Sur Europe 1, il n'a pas exclu le recours à une loi pour faire respecter la laïcité dans les établissements scolaires publics, notamment en ce qui concerne le port du voile islamique, mais il a souhaité ne pas avoir à le faire. Mais pour les signataires de "l'appel de mai", pour qui le foulard islamique est le "véritable étendard de l'islamisme politique", ce débat est "surréaliste". Cette controverse ajoutée à "la mise en cause de la laïcité française ne doivent pas faire perdre de vue qu'il s'agit pour la France et les Français de refuser et de résister à l'implantation sur notre territoire d'une idéologie dangereuse, perverse et surtout mortelle pour la République", ajoutent-ils. "Le port du voile est interdit par la loi de 1905, stop ! Ce n'est pas à la République de s'adapter à la religion, c'est la religion qui doit s'adapter à la République", estime dans les colonnes de Marianne le journaliste algérien Mohamed Sifaoui, signataire de ce texte. "Réclamer une loi, c'est faire leur jeu: les islamistes veulent être stigmatisés, ils cherchent la polémique et la confrontation", poursuit-il. Dans un avis rendu en 1989, le Conseil d'État a réaffirmé la neutralité des services publics, dont l'enseignement, mais aussi l'interdiction de toute discrimination fondée sur les convictions religieuses. Il reconnaît aux élèves le droit d'exprimer leurs croyances religieuses dans les établissements scolaires "dans le respect du pluralisme et de la liberté d'autrui" à condition que cela ne porte pas atteinte aux activités d'enseignement. Mais il laisse pour l'essentiel les chefs d'établissement seuls juges. Heureux sont les français musulmans qui ont de nobles sages laïcs, prompts à défendre leurs modérations religieuses contre les agressions communautaristes, importées d' Angleterre et encouragées par les fatwas lancées par les très belliqueux cheikhs installés par tribales coutumes obscurantistes, issues d'interprétations coraniques, soutenues par l'actuel roi saoudien. Les Imams seront désormais formés en France et non plus dans des contrées islamiques. L'Islam de France est né ! Prenons-en soin, en ne le laissant pas aux intégristes de l'UOIF. |
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