Ciconia ciconia et cancrelat
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16ème Chronique
Ciconia ciconia et cancrelat
Kritix, le Thursday 15 September 2011 -
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« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage... » déclama JDB. Au sortir de son coutumier Odyssée, une cigogne venant d'Afrique arriva en Alsace. Comme à l'accoutumée, l'oiseau fit son nid sur quelque toit de Ribeauvillé. Le rituel opéré, un disgracieux cancrelat approcha l'échassier :
« Sais-tu qui je suis pour te conduire ainsi ? admonesta le cafard, gesticulant, comme désarticulé.
« Ma bonne cigogne, on ne va pas se raconter d'histoires... Ici, c'est moi qui préside. Que sais-tu du pays qui est le mien ?
« Pourquoi t'installes-tu ici ? cracha la fielleuse créature. Ainsi, l'Alsace s'en remit à l'évidence ; emportée un temps, bien malgré elle en de funestes desseins. Dame cigogne fit alors circonstancié hommage-lige de l'imposture patriotique :
« Votre petite grandeur ne demande qu'à s'élever ! »
Du cafard à la cigogne.
© kritix.com
Le souillon chassé de son empire, l'Alsace fêta son égérie. Atavisme, immanence : c'est un cœur qui bat et se ressource ! Ici ne gît patriotisme, tant qu'il refonde sa maïeutique. Bien malin celui qui crût être chez lui, chez l'autre. Pérégriner de saisons en saisons est la marche des patries. Exister par ce naturel des rythmes : un pays n'a d'autre besoin que de vivre son temps et les autres. Porter le sel patriotique, conter l'écume du beau voyage de ceux qui se retrouvent, se faire assemblée de confiance, douce immanence, marée humaine du lien ; aller de l'avant, ainsi va le temps de petits et grands.
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