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5ème Chronique

SIDA : "cela ne nous regarde pas ?" L'OMS et l'ONUSIDA répondent.

Kritix, le Wednesday 3 December 2003 - 4750 consultations - Commenter la chronique

SIDAventure l'Humanité venait à mourir, alors... il faut agir ! Comme chaque année depuis maintenant 16 ans, le 1er décembre 2003 a été partout dans le monde l'occasion de rappeler que l'épidémie d'infection à VIH/SIDA poursuit ses ravages et que la mobilisation de tous reste nécessaire. L'organisation des Nations unies pour le SIDA, ONUSIDA, a diffusé il y a quelques jours son rapport annuel et a lancé un plan destiné à fournir d'ici à 2005 un traitement antirétroviral à 3 millions de séropositifs.

Au delà des chiffres bruts de 40 millions de personnes atteintes, de 5 millions de nouvelles infections et de plus de 3 millions de décès au cours de la seule année 2003, ce rapport attire l'attention sur le poids que continue à supporter l'Afrique qui compte plus de 26 millions de cas soit 8 pour cent de sa population adulte, sur l'émergence de nouvelles épidémies très actives et bientôt incontrôlables dans les pays d'Europe de l'Est et en Asie ainsi que sur la féminisation croissante de l'épidémie. Si les moyens consacrés dans le monde à la lutte contre le sida ont très fortement augmenté ces deux dernières années (4,7 milliards de dollars), ils ne recouvrent pas encore la moitié du montant minimum nécessaire (10 milliards)!
       A l'occasion du 1er décembre, "journée mondiale du SIDA" des manifestations ont été organisées dans le monde entier par les gouvernements, les villes, les régions et les associations de personnes touchées. Ce même jour, l'UNESCO a organisé un forum sur le thème '' SIDA année 2004 : mobilisation sur tous les terrains ''.

L'année 2003 a été particulièrement active pour la France dans son combat contre le sida au plan international. Depuis 1997 elle a été en première ligne pour faire reconnaître l'urgence d'assurer aux patients du Sud l'accès au traitement du SIDA, et 2003 a vu à la fois la consécration de cette approche par l'Organisation Mondiale de la Santé et la mise en route du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, auquel la France consacrera 150 millions d'euros par an à partir de 2004, conformément à l'engagement du président de la République lors du sommet du G8 à Evian. La France devient ainsi le deuxième contributeur à ce Fonds qui a déjà engagé plus de 220 programmes dans 125 pays, dont 60 pour cent concernant le SIDA et qui permettront à plus de 600.000 personnes d'avoir accès au traitement antirétroviral dans les 5 ans. Au plan bilatéral la France a fait de la lutte contre le SIDA dans les pays en développement une des toutes premières priorités de son action, y consacrant plus du tiers des moyens de sa coopération en santé.
       Pour mieux coordonner l'ensemble des initiatives publiques, approfondir le dialogue avec les ONG et les entreprises et assurer une présence française encore plus marquée au niveau international, le ministre des Affaires étrangères français, Dominique de Villepin, envisage de créer, dans les tous prochains jours, un poste d'ambassadeur chargé particulièrement du VIH-SIDA.''

L'ONUSIDA a annoncé que 40 millions de personnes dans le monde sont infectées par le VIH, rien n'indiquant encore que l'épidémie mondiale de sida soit sur le déclin. Cinq millions de personnes ont été infectées par le VIH dans le monde et l'on a compté 3 millions de décès dus au virus cette année, soit 8.000 décès par jour. L'OMS estime que 6 millions de personnes dans le monde ont un besoin immédiat d'un traitement. La stratégie définit les mesures à prendre pour fournir un traitement à la moitié d'entre elles au cours des deux prochaines années.

La stratégie constitue un élément clé dans un programme d'accélération de la prévention et du traitement du VIH/sida. Beaucoup a déjà été fait par les pays, par l'ONUSIDA, par la Banque mondiale, par les fondations, par l'OMS et par de nombreux autres groupes. Après vingt ans de lutte, il apparaît aujourd'hui clairement qu'une approche complète face au VIH/sida doit englober la prévention, le traitement et les soins. Le prix élevé des médicaments antirétroviraux, la difficulté de leur administration et l'insuffisance de l'infrastructure médicale de nombreux pays en développement sont tous des facteurs qui ont empêché jusqu'ici les séropositifs des pays pauvres de bénéficier d'un tel traitement !

Dans le communiqué de presse qu'elle a diffusé le 1er septembre 2003, l'OMS indique que l'élargissement de l'accès à ce traitement permettra aussi de ralentir la propagation du virus du sida. Etant donné que les médicaments limitent le développement du virus dans la circulation sanguine, une personne porteuse de ce virus sera moins susceptible de le transmettre à d'autres personnes. En outre, le fait de savoir qu'il existe un traitement incitera un plus grand nombre de personnes à subir un test de dépistage en vue de connaître leur statut sérologique.

Pour le directeur exécutif de l'ONUSIDA, le docteur Peter Piot, "l'accès insuffisant au traitement constitue une véritable situation d'urgence mondiale. Nous croyons fermement que nous n'avons aucune chance de freiner l'épidémie si nous n'arrivons pas à étendre de façon spectaculaire l'accès au traitement. Le traitement et la prévention sont les deux piliers d'une stratégie efficace contre le sida."L'OMS et l'ONUSIDA ont donc élaboré un plan qui prévoit des méthodes simplifiées de traitement, la participation des pouvoirs publics aux niveaux national et local et la formation d'agents de santé. Ils ont encore à trouver les moyens financiers nécessaires pour appliquer ce plan.

Selon un récent communiqué de presse de l'OMS, ce nouveau plan vient s'ajouter aux engagements pris dans ce domaine par les Etats-Unis, par des organisations non gouvernementales (ONG) et par de grands laboratoires pharmaceutiques. Pour atteindre la cible des 3 millions d'ici à 2005, l'OMS et l'ONUSIDA mettront l'accent sur 5 domaines essentiels :
       - outils simplifiés et standardisés pour fournir un traitement antirétroviral,
       - nouveau diagnostiques,
       - identification, diffusion et application rapide de connaissances nouvelles et de solutions qui ont fait leurs preuves,
       - appui urgent et durable aux pays,
       - direction mondiale, partenariat étroit et "sensibilisation-service" assurant un approvisionnement efficace et fiable en médicaments et produits.

En s'inspirant des efforts consentis par l'ONUSIDA, par les pays en développement et les pays donateurs, par les ONG (MSF et UNICEF) et d'autres organismes multilatéraux, l'OMS et l'ONUSIDA prennent une autre mesure importante pour favoriser l'accès aux services de prévention et de traitement. Pour atteindre la cible des 3 millions de traitements d'ici à 2005, il faudra disposer de fonds supplémentaire considérables provenant de toutes les sources possibles - pays, gouvernements donateurs et organismes multilatéraux de financement. L'OMS a estimé que le financement nécessaire au cours des deux prochaines années atteint quelque 5,5 milliards de dollars ! L'argent reste à trouver.... Le Sida est l'affaire de tous, l'ensemble du Monde doit contribuer équitablement au financement des programmes de lutte contre le Sida. Nul n'est exempt de ce financement: ni les économies, ni les Hommes: aucun Etat ne devra donc s'y soustraire ! Les USA, suivis de la France financent ces programmes, avec les autres Etats loin derrière, frileux au-devant de financements d'intérêt général, peu solidaires de l'équilibre du Monde. Remarquons, que les USA et la France sont aussi les deux premières puissances diplomatiques du Monde (elles ont chacune le plus grand nombre d'ambassades): le corollaire "influence-financement", impose une certaine direction au Monde...
      


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