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4ème Chronique
François Fillon sort l'argenterie pour la FNSEA au Futuroscope
Kritix, le Thursday 30 April 2009 -
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Légèreté du Palais des Congrès du Futuroscope, près de Poitiers.
© kritix.com
Lundi 25 mars 2009 fut inaugurée la toute première manifestation de patrons à Paris, depuis le Champ-de-mars jusqu'aux Invalides. Selon la police, 4000 céréaliers étaient venus pester contre la réforme de la PAC qui, selon eux, réduirait de moitié leurs 44 300 à 46 400 euros de revenus annuels (publié le 19 mars 2009 par l'institut national de la recherche agronomique et portant sur la période allant de 2003 à 2007). Cette aristocratie n'a que peu de scrupules envers les éleveurs et leurs maigres revenus allant de 7000 à 10 000 euros annuels (par personne). La FNSEA, une institution où le serf côtoie les grands laboureurs... Le Moyen-âge c'est aujourd'hui... Les jacqueries, une spécialité de la cuisine interne de la FNSEA. Quant aux fermiers généraux que sont les négociants, ils savent profiter du bouclier fiscal ; mais eux sont la haute aristocratie, entendez les amis de Nicolas Sarkozy co-prince d'Andorre. Ils vous expliquerons qu'ils font les bénéfices à l'international, non en France et donc que l'export n'a pas à compter dans la solidarité nationale... N'en déplaise aux français, le contribuable va se saigner pour financer le train de vie des céréaliers français : l'agriculture intensive a ses arguments que le Grenelle de l'Environnement ne peut comprendre... Lors du congrès national de la FNSEA réunissant près de 400 délégués au palais des Congrès de la Technopole du Futuroscope près de Poitiers, du 31 mars au 2 avril 2009, la fédération de la FNSEA s'est arrangée de la réforme de la Politique Agricole Commune qui s'appliquera dés 2013.
Rêveries au lac de la Technopôle du Futuroscope, près de Poitiers.
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Rappelons que le président de la république Jacques Chirac avait obtenu à l'arraché, à Bruxelles, le statut quo de la PAC après quelques marchandages stratégiques. Le président Nicolas Sarkozy décida de rompre la ligne politique de son prédécesseur, en donnant le change à l'Angleterre qui réclame depuis longtemps la baisse du budget de la Politique Agricole Commune. Petit détail, les intérêts anglais sont lésés par la PAC. L'UE a décidé de ne plus favoriser les céréaliers. La veille du congrès, le président Nicolas Sarkozy avait reçu la FNSEA et le lobby des céréaliers pour leur signifier le rééquilibrage des aides européennes entre éleveurs et céréaliers. Ce qu'il fera avec détermination contre les pressions, contre les menaces de ne pas voter UMP aux élections européennes de juin 2009, contre les lettres de l'administration US du président Barack Obama envoyées aux députés français qui ne veut pas d'aides à la filière bovine française. Les USA ne se sont pas construits une puissance agricole sur le blé (contrairement au l'UE), mais sur le maïs : le changement décrété par Nicolas Sarkozy, pour raison d'État, menace désormais les intérêts des éleveurs US. Les intérêts agricoles UE et US restent manifestement contradictoires. Ainsi, pour acheter les frondeurs, messieurs du gouvernement français volèrent le contribuable pour ne pas se mettre les fortunes des céréaliers à dos ! Soit des subsides européens de 1,4 milliard d'euros pour la filière d'élevage française en difficulté (notons que l'UE exige désormais la liste exhaustive des noms des destinataires de ses aides) et l'enveloppe scandaleuse du gouvernement français de 170 millions d'euros pour les céréaliers lobbystes de l'agriculture intensive (avec pesticides, il s'entend) ! Il est a noté que la FNSEA ne demandaient pourtant « que » 60 millions pour les céréaliers : le président Sarkozy s'est montré fidèle à son train de vie dispendieux... la crise n'est pas pour les aimables bénéficiaires du bouclier fiscal... Rompez !
Perspective printanière du Futuroscope.
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Les vastes commisérations de messieurs le ministre Michel Barnier et le premier ministre François Fillon firent de ce congrès la paix des lâches, en faisant peu de cas du Grenelle de l'Environnement. La raison tient en une matrice cornélienne : les fédérations de la FNSEA, pro-Medef, étaient divisées entre PME et gros groupes ; la menace courra que l'on déballa tout le linge sale sur la place publique. Certains éleveurs ne dépassent pas les 10 000 euros nets annuels, quand l'aristocratie céréalière pleure une possible chute de revenus de 50 % : le temps de la redistribution arrive... Les fédérations de céréaliers, dont la « FDSEA île de France » presque totalement céréalière, stigmatisèrent la brutalité de la réforme Barnier. Des congressistes lui feront savoir leur indignation devant une UE qui réduit le budget de la PAC pour financer la sidérurgie ou l'industrie automobile européenne en crise. Le ministre de l'agriculture sut résister à la logique libérale de l'UE qui veut mettre à sac l'auto-suffisance alimentaire. Logique anglo-saxonne que le président US Barack Obama défend par tous les moyens pour mener les cours mondiaux selon les intérêts protectionnistes US ! Le libre-échange c'est pour les dominés, jamais pour les dominants... Le socialiste français Pascal Lamy, à la tête l'Organisation Mondiale du Commerce, a dû s'endormir... « La PAC, rappelons le, est la seule politique mutualisée à l’échelle européenne », un congressiste. Au Congrès on regretta amèrement, « Les débats ne doivent pas tourner autour des aides, mais des prix ». Ce ne serait pas le congrès qui serait explosif mais la PAC, un congressiste ajouta, « surtout si le grand public s’en mêle en cette période de crise. Le budget de la PAC suscite de nombreuses convoitises avec comme objectif d'en faire profiter d'autres secteurs économiques, en oubliant les raisons de son existence. La PAC, rappelons le, est la seule politique mutualisée à l’échelle européenne ». « je suis le ministre de toutes les agricultures », Michel Barnier.
Perspective du Futuroscope, depuis le lac de la Technopôle.
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En fin de ce 63ème congrès, le 2 avril 2009, la FNSEA applaudissait debout son guide Jean Michel Lemétayer qui n'en finissait plus de saliver du magot gouvernemental, « Je pense que chacun se souviendra du Congrès de Poitiers », à l'issue de six heures de débats à huis clos, posture inédite dans l'histoire récente du syndicat. Le ministre de l'agriculture, dans un entretien au quotidien Le Monde, se justifia, « Je n'ai pas mis le feu à l'agriculture française... je suis le ministre de toutes les agricultures... ». Le président de la FNSEA fit savoir à huis clos sa réprobation de la guerre interne entre éleveurs bovins et céréaliers. Ce congrès chercha à « solder les amertumes » et construire « une indispensable unité syndicale... D'autres débats, au moins aussi difficiles si ce n'est plus, nous attendent [en référence aux autres négociations de la PAC d'ici 2013] Personne n'a à gagner à être divisé, surtout pas en ce moment... », fit savoir Xavier Beulin, premier vice-président de la FNSEA et président de la fédération française des producteurs d'oléagineux et de protéagineux (colza, tournesol, etc.), qui fait aussi partie du secteur des grandes cultures. La politique « zéro pesticides » de la présidente de région Poitou-Charentes Ségolène Royal fut stigmatisée par certains de la FNSEA qui y voient une remise en cause de leurs dérives et abus sur l'environnement qu'une agriculture intensive implique immanquablement. La vulgarité de cette volée de bois vert portée en Congrès par le chef de file de la Vienne fut saluée par un regrettable machisme non dénué de haine pour la gauche française. Notons que seul la moitié des congressistes abondèrent sur cette lamentable approche que la dégradation des sols... « garantir la sécurité alimentaire de 500 millions de consommateurs », François Fillon.
Palais des Congrès du Futuroscope, près de Poitiers.
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En clôture du Congrès, le premier ministre François Fillon s'est dit vouloir « consolider dés 2013 la capacité de production européenne et garantir la sécurité alimentaire de 500 millions de consommateurs ; respecter une agriculture diversifiée ; permettre de mieux gérer les risques liés à l'environnement en soutenant l'agriculture biologique et les cultures végétales. » François Fillon regretta le redoutable retard prit par la recherche française sur les Organismes Génétiquement Modifiés. Les USA et leurs brevetabilités jouent à plein la carte OGM. La santé publique, la sécurité alimentaire, aura-t-elle raison de la Raison du plus fort ? Par la magie de l'argent sans odeurs, les congressistes l'applaudirent, se levèrent comme un seul homme... « Vous qui polluez l'eau, messieurs des moissonneuses... Eh bien ! Prenez ce doux expédient, cette cassette d'une bonne centaine de millions d'euros pour vous prémunir de la Crise ! ». Voici en substance ce qu'aurait pu dire, à la tribune de ce 63ème Congrès de la FNSEA, son Excellence le président de la République Française Nicolas Sarkozy.
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