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1ère Chronique

Le statut d'Islam de France est né !

Kritix, le Thursday 17 April 2003 - 6483 consultations - Commentaires (1)

Les membres de la consultation sur l'islam ont signé le 20 décembre 2002 un accord sur la constitution du futur Conseil français du culte musulman (CFCM). Le poste de président a été attribué à Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris. Ceci est le résultat d'une volonté décennale de la République française de vouloir un Islam de France pour avoir un interlocuteur privilégié, représentant l'identité d'une frange importante de la population française. Le ministre de l'Intérieur étant aussi le chef des cultes, pratiqués sur le sol français a voulut avec raison que l'Islam parle d'une seule voix comme le font déjà les autres religions de France.

Les principaux responsables musulmans ont estimé le 14 avril 2003 que le scrutin pour le Conseil français du culte musulman (CFCM) reflétait les grands équilibres des différentes familles islamistes. "Il n'y a pas de vainqueur ou de vaincu parce que nous n'avons pas fait une élection politique", a déclaré Khalil Merroun, du Centre culturel islamique d'Évry, en commentant le scrutin qui s'est achevé la veille. "Aujourd'hui, c'est la victoire des musulmans qui ont participé massivement à cette élection", a-t-il ajouté. Le scrutin a été cependant marqué par la percée de l'islam marocain de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), le bon score de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), et celui, plus modeste, de la Grande Mosquée de Paris, pourtant donnée favorite. La participation aux scrutins des 6 et 13 avril a atteint respectivement 86,92 et 88,53%. Une assemblée générale, le 3 mai, devra mettre sur les rails la future instance représentative du culte musulman et des quatre à cinq millions de Français de confession musulmane.

Au total, 4.031 grands électeurs, représentant 995 des 1.316 lieux de culte recensés, étaient appelés à désigner leurs représentants nationaux et régionaux au scrutin de liste proportionnel. Ils avaient à choisir entre plusieurs listes présentées par les grandes fédérations - FNMF, UOIF, Grande Mosquée de Paris - ou des organisations moins importantes, comme le Comité de coordination des musulmans turcs. Selon des estimations gouvernementales, la FNMF a emporté 20 sièges (34%) au conseil d'administration, devant l'UOIF et apparentés qui obtient 19 sièges (32,7%) et la Grande Mosquée de Paris, qui a 15 sièges (26%). Pour l'assemblée générale, la FNMF arrive également en tête avec 60 sièges (32%), devant l'UOIF et apparentés qui obtiennent 58 sièges (31%) et la Grande Mosquée de Paris, troisième avec 54 sièges (29%). Certains spécialistes estiment que l'UOIF est proche des frères musulmans mais le ministère de l'Intérieur classe cette fédération parmi les indépendants. Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a estimé que les résultats devaient être relativisés compte tenu des alliances nouées par les uns et les autres avec les petites listes et de l'existence de membres cooptés. "En réalité, ils traduisent simplement un fait: aucune des fédérations ne peut à elle seule diriger, ou être prépondérante, dans le CFCM ou dans les conseils régionaux", a-t-il dit. Pour éviter de nouvelles querelles, le bureau du CFCM avait été désigné avant même l'élection et la présidence dévolue à Dalil Boubakeur. En dépit de son influence, la Grande Mosquée de Paris n'a cependant pas dominé le scrutin et devra partager le pouvoir avec la FNMF et l'UOIF, qui étaient déjà assurées des vice-présidences du Conseil national. Dalil Boubakeur a cependant jugé ce résultat conforme aux prévisions, soulignant qu'il avait l'avantage d'éviter la prédominance d'une famille sur une autre. "Les équilibres, c'est le maître-mot", a-t-il dit en soulignant que le "paysage définitif" de la future instance serait connu après l'assemblée générale du 3 mai. Dalil Boubakeur a salué l'action des ministres de l'Intérieur qui ont oeuvré pour la mise sur pied de cette instance, avec une "mention spéciale" pour l'actuel locataire de la place Beauvau, Nicolas Sarkozy, dont il a vanté "l'énergie". Mohamed Bechari, de la FNMF, a estimé que le scrutin confirmait "l'adhésion massive de la communauté musulmane" au processus engagé pour sortir l'islam des "caves et des garages", selon l'expression de N.Sarkozy. Il a souligné que les résultats confirmaient la présence de toutes les fédérations et de toutes les grandes mosquées "dans toutes les régions de France" et que le CFCM serait bien "l'endroit idéal" pour tous les débats à venir. "A présent, la question primordiale, c'est d'achever l'intégration juridique de l'islam", a-t-il dit en évoquant la question de la reconnaissance des imams.

N.Sarkozy, qui a repris le processus lancé par l'un de ses prédécesseurs de la "gauche plurielle", J.P.Chevènement, n'a pas ménagé ses efforts pour aboutir à la mise sur pied du CFCM. Il a justifié l'énergie déployée à créer cette instance par la situation de l'islam en France, "qui n'est pas bonne". "Une partie de la communauté nationale craint les musulmans et l'islam. Elle s'interroge de façon parfois idéologique sur sa compatibilité avec la République. De l'autre côté, les musulmans se sentent stigmatisés en tant que musulmans par le regard des autres", a-t-il récemment expliqué.

Mgr Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, a apporté un bémol aux compliments adressés au ministre de l'Intérieur en soulignant que la création du CFCM réglerait peut-être le problème du culte musulman mais pas celui de l'intégration. "Je constate que cette politique est tout à fait semblable à celle de Napoléon au moment où il a mis au pas le catholicisme, le protestantisme, le judaïsme", a-t-il dit le 13 avril dernier au Grand Jury LCI-RTL-Le Monde. Pour lui, le gouvernement fait de l'islam "une religion d'État". Le cardinal Lustiger a ajouté que la création du CFCM "ne règle pas le problème de la culture arabo-musulmane dans notre pays pour des gens qui ne sont pas forcément pratiquants", L'archevêque de Paris a estimé que la question primordiale était de savoir comment la culture arabo-musulmane "peut être intégrée dans la tradition qui est la nôtre et les valeurs qui lui sont propres".

Pour autant, N.Sarkozy affirme que la "transparence" permise par la création du Conseil français du culte musulman (CFCM) permettra d'éviter la montée d'un islam extrémiste "des caves et des garages". Invité le 15 avril sur Europe 1, le ministre de l'Intérieur a cependant prévenu que le gouvernement n'accepterait aucune dérive et qu'il n'hésiterait pas à expulser les imams qui tiendraient des propos contraires aux valeurs républicaines. "C'est justement parce que nous reconnaissons à l'islam le droit de s'asseoir à la table de la République que nous n'accepterons aucune dérive", a-t-il dit. "Les imams qui tiendraient des propos qui seraient contraires aux valeurs républicaines seraient expulsés", a ajouté le ministre de l'Intérieur.

Les principaux responsables musulmans ont estimé que le scrutin pour le CFCM reflétait les grands équilibres des différentes familles islamistes. Certains responsables politiques, comme le président du Front national, J.M.Le Pen, ont cependant estimé que l'élection avait vu la défaite des modérés et que le CFCM n'était représentatif que "des États étrangers et des organisations d'origine étrangère qui contrôlent les mosquées". "La loi islamique ne s'appliquera nulle part parce que ce n'est pas la loi de la République", a répondu N.Sarkozy, agacé. "Nous voulons débarrasser l'islam de France des influences étrangères", a ajouté le ministre en réaffirmant que l'on ne pouvait "tenir le discours de la fermeté" que si dans le même temps on reconnaissait aux musulmans de France "le droit de vivre leur religion". "Il y a tous ceux qui posent comme postulat que l'islam serait contraire aux valeurs de la République. Est-ce qu'ils sous-entendent par cela que les cinq millions de musulmans seraient des sous-citoyens ?", a-t-il demandé. Interrogé dans le Parisien sur le rôle de l'Union des organisations islamistes de France (UOIF), que certains estiment affiliée aux Frères musulmans, N.Sarkozy a affirmé qu'il n'avait rien à reprocher à cette organisation, arrivée en seconde position aux scrutin des 6 et 13 avril. "L'UOIF, qui défend un islam orthodoxe, est très présente sur le terrain. Je n'ai rien à lui reprocher. Elle est l'une des composantes de l'islam de France avec la Mosquée de Paris, plus modérée et donc moins militante", dit-il. Le sujet ultra-sensible montre combien il était urgent de traiter la question de la pratique du culte musulman en France... Et soyons vigilant pour qu'aucune dérive militantes ne vienne altérer les lois laïques et républicaines de la République française. Soyons attentifs aux propos, parfois immodérés, et actes de l'UOIF.


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Kritix, le 4 June 2012 - 23h42 13 commentaires

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