En 2015, François Hollande c'est 900 euros de dette publique supplémentaire par français !
Friday  22 November  2024
Bonne lecture !
 
2ème Chronique

"Echo of War" : l'ONG de Zaïnap Gashaeva

Kritix, le Friday 10 November 2006 - 3731 consultations - Commenter la chronique

Zaïnap Gashaeva est coordinatrice de l’organisation internationale "Les Femmes pour la Paix sur Terre" et présidente de l’ONG "Echo de la Guerre". Née en 1953 au Kazakhstan, ses parents la surnommèrent "coca", ce qui signifie colombe en tchétchène: faisant le voeu prémonitoire de la paix sur un pays déjà meurtri. Tchétchène, économiste, Zaïnap Gashaeva promeut à l'international l'actualité de la première guerre de Tchétchénie de 1994 à 1996, tout en étant présidente de l'union des femmes du nord caucase de 1995 à 1996. Zaïnap Gashaeva a quatre enfants, est mariée et vit dans son appartement moscovite.

Zaïnap Gashaeva, femme tchéchtchène engagée, présidente de l’ONG "Echo of War". Fait un travail de compilation sur les conflits en tchétchènie.
© kritix.com

"Echo of War" (from Chechenia) ou l'ONG d'une détermination sans failles! Ses exploits ont été récompensées en 2002 par le Prix de la Fondation pour la Liberté et les Droits de l’Homme. Le 20 novembre 2005, lui a été remis à Cologne le Prix Kopelew. Depuis, elle fait partie du collectif "1000 femmes pour la paix dans le monde" soumis au jury du prix Nobel.

Zaïnap Gashaeva, la présidente de cette association qui tient davantage lieu d'une ONG interrégionale de promotion de la paix, traverse le temps russe et l'espace tchétchène sous l'étendard justicier qui lui va si bien. Son ONG semble modeste avec ses sept à huit permanents à Grozny (capitale tchétchène) et sa quarantaine de femmes russes et tchétchènes bénévoles. Tous unis derrière une devise transfrontalière et irréfragable: droits de l'Homme, mansuétude humaniste, les fonts baptismaux d'une société harmonieuse de coexistence russo-tchétchène. Les missions de "Echo de la guerre" sont tout d'abord de compiler des preuves sur tous supports, en vue de constituer les preuves pour d'éventuels procès pour crime contre l'humanité. Ensuite, faire de la pédagogie civique auprès des populations nationales et internationales en leur expliquant les tenants et les aboutissants des conflits sur les victimes civiles et militaires. Un film-documentaire destiné au grand public "Coca, la colombe de Tchtétchénie" réalisé récemment par Eric Bergkraut illustre bien la démarche. Enfin, porter assistance humanitaire aux "laissés pour comptes" que sont ou les rescapés de massacres, ou les orphelins.

Les racines de ces conflits nationalistes et tensions inter-éthniques ont des origines politiques bien précises: la chute de l'empire soviétique entraînant avec lui, par la faiblesse du pouvoir moscovite, les revendications nationalistes refoulées de la fédération de russie naissante. Avant l'éclatement de l'URSS en 1991, plus du quart des entités nationales soviétiques dont la république Tchétchéno-Ingouche (1 290 000 hab.) étaient concentrées au Caucase. Malgré les deux guerres sanglantes, la population de Tchétchénie compterait aujourd’hui 1 088 000 habitants, soit presque autant que lors du dernier recensement en 1989, alors que la Tchétchénie n’était pas encore séparée de l’Ingouchie avant les deux guerres et les vagues de réfugiés qu’elles ont entraîné. Moscou séparera l'Ingouchie de la Tchétchénie en créant ces deux nouvelles républiques vassales du Kremlin. En 2006, on dénombre 200 000 tchétchènes disparus depuis le début des conflits avec Vladimir Poutine qui fit de son arrivée à la présidence de Russie, le tenant d'une réappropriation de la puissance géostratégique russe. Le chef du Kremlin installa en Tchétchénie comme président Alou Alkhanov et comme premier ministre Ramzan Kadyrov, via le truchement d'un simulacre de scrutin démocratique; tous deux connus pour leurs agissements despotiques.

Le Président Poutine installa en Ingouchie un chef de l'exécutif à la fois président et premier ministre en la personne de Murat Magometovitch Zyazikov depuis 2004. En juin 2004, quelques 570 miliciens tchétchènes envahirent la république Ingouche et attaquèrent la ville de Nazran, tuant plus de 90 personnes. La Russie accusa le chef de guerre Chamil Bassaïev (chef indépendantiste de la rébellion tchétchène assassiné par les russes en juillet 2006) d'avoir fomenté l'attaque. Aujourd'hui l'Ingouchie compte environ 470000 habitants et la tchétchénie environ 1 000 000.

De ce déroulé consternant, Zaina Gashaeva composa. C'est pourquoi décida-t-telle d'installer les bureaux de son ONG en Ingouchie, mais son quotidien relève du nomadisme. Aussi, en toute discrétion se permet-elle une navigation pendulaire entre Moscou et Grozny, avec des incursions périodiques en Ingouchie, en occident et en Suisse où elle y confine les preuves mémorielles de son ONG "Echo de la guerre".

Que faire pour elle? Elle vous répondra que notre simple présence physique (manifestations, conférences) ou spirituelles (accéder à l'information qu'elle véhicule), en est à elle seule une belle contribution à sa Cause, contributions pour lesquelles elle se dit très touchée. Elle témoigne, verse; comme le font les martyrs jusque dans leurs derniers instants. Seule devant l'adversité... Quelques petits riens font tout, rendent espoir.


Pour commenter cette chronique, connectez-vous...
Pour s'inscrire, cliquez-ici.
Pseudonyme
Mot de passe
Mémoriser


Mot de passe oublié ?
 
Regrets éternels en langue de bois d'un Bourget
Sans dents et sans reproches
Élan patriotique pour un 11 janvier 2015 en « balles tragiques » à mille temps
Pragmatique
Phrygien d'airain
Gastronome en talonnette courte
PPP ou l'impuissance du Politique
Jean-Marc Ayrault, payeur de Notre-Dame-des-Landes
Lepage Corinne, courage Parménide
'Shame on you' américano-hollandais
Livre tournois de Valençay
Commandement normatif
Bilderberg, la pieuvre
Bipartisme défait
Lumières de Hollande

Être tenu informé des dernières chroniques publiées en s'abonnant à ce flux RSS

Follow kritix on Twitter