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5ème Chronique

Chine du Xinjiang vacillante, Hans et Ouïghours s'affrontant, Rebiya Kadeer observant

Kritix, le Sunday 6 September 2009 - 4497 consultations - Commenter la chronique

Ne pas laisser la moralité aux seuls religieux. Ne pas laisser les conflits inter-ethniques proliférer dans l'empire du Milieu... Pékin ne saurait être prise de tremblements tant la guerre civile se montre un instant, rompant une paix civile gagnée à la force d'une poigne de fer...

Le vaste tremblement du Sino-colonialisme.

Les autorités de Béijing réagirent promptement, le président chinois Hu Jintao quitta prestement le G8 de l'Aquila en Italie, au début de juillet 2009, pour remettre bon ordre dans une région où les haines larvées pourraient emporter un régime...

Ürümqi, capitale de la région autonome du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine.
Wikimedia Commons

Le Tibet, c'est l'Autre. Mais le Xinjiang, c'est le peuple chinois : une puissance hégémonique ne saurait montrer un morcellement de sa souveraineté. Ces deux régions autonomes sont pour la Chine des régions ultra-sensibles en terme de souveraineté : la déstabilisation du régime islamique iranien et la mauvaise image des JO de Béijing en termes de droit de l'Homme ont influencé durablement Pékin. Le tremblement de terre meurtrier du Sichuan en 2008 fit l'objet d'une couverture médiatique sans précédent en Chine, puissance hermétique, qui accepta de bonne grâce la solidarité internationale pour régler un problème intérieur... La Chine se veut conquérante, unie. C'est pourquoi les journalistes internationaux purent travailler normalement au Xinjiang et rapporter le sens des responsabilités des autorités chinoises face à un péril... jaune ! Un ennemi ne doit pas venir de l'Intérieur, une menace que le PCC ne saurait tolérer !
      
       Désormais, la Chine veut que les médias rapportent une information de terrain plutôt que de relayer le discours de dissidents politiques en exil, comme l'atteste la résistance tibétaine qui mine parfois l'aura internationale chinoise... Pour la première fois, avec les émeutes du Xinjiang, les médias chinois travaillèrent avec les médias internationaux : l'ouverture de la Chine au Monde est devenu une réalité !

Le Xinjiang est l'atout maître du développement chinois. Le sol de cet occident chinois renferme un pétrole jusqu'à présent sous-exploité. Un pétrole que le premier raffineur asiatique, le Sinopec, compte exploiter d'ici 2010 à hauteur de 10 millions de tonnes, pour satisfaire en second rang la demande domestique chinoise. Cette terre renferme également d'énormes réserves de gaz naturel, exploitées par PetroChina, le numéro 1 chinois de l'énergie. Depuis 2005, un gazoduc relie le Xinjiang à Shanghaï. Son sous-sol recèle 40% des réserves nationales de charbon. Par ailleurs, en 2008, dans le bassin de Yili, Beijing découvrit un gisement énorme d'uranium, soit 10 000 tonnes. Enfin, le Xinjiang recèle 138 types de minerais et métaux précieux : cuivre, plomb, zinc, or, argent...

Pékin a décidé de compléter l'offre en énergie, par une politique volontariste en énergies renouvelables, que les parcs de Dabancheng illustrent bien dans le domaine de l'éolien. Dans le même temps, depuis Mao jusqu'à Hu Jinthao, le Xinjiang, avec le site de Lop-Nor, héberge le site d'essais nucléaires chinois (le plus grand du monde : 10 000 km²) ; depuis 1964, il fut procédé à 46 essais nucléaires jusqu'au moratoire de 1996, mais des essais bactériologiques y auraient toujours cours, en dehors des classiques essais balistiques... Et pour bien mesurer l'ambition hégémonique chinoise, une cité interdite, prénommée Malan, serait le siège de recherches en physique nucléaire et abriterait aussi une base nucléaire interdite...

Carte indiquant la localisation du Xinjiang (en rouge) à l'intérieur de la Chine
Wikimedia Commons

Limitrophe de l'Afghanistan et des ex-républiques musulmanes soviétiques (Kazakhstan, Tadjikistan et Kirghizstan), la province du Xinjiang se trouve à la confluence des acheminements en hydrocarbures et s'est transformée en zone industrielle de raffinage pétrochimique avec un maillage de gazoducs parsemant le pourtour de la mer Caspienne. Ainsi, Pékin peut s'affranchir du pétrole du moyen-orient dont l'approvisionnement dépend d'une instabilité politique régionale chronique, que les USA peinent à conjurer avec le bourbier irakien et un Iran fondamentaliste. Notons d'ailleurs que la Chine est le premier partenaire économique de l'Iran, ce qui va à rebours des considérations onusiennes... Lors de la guerre froide, le Xinjiang était une région-rempart ; aujourd'hui elle est devenue une région-viatique, de par la seule volonté expansionniste chinoise.

Cet expansionnisme chinois développé dans le Xinjiang, est une illustration de politique intérieure, qui trouve son pendant en politique extérieure en Papouasie nouvelle Guinée (voir la chronique Les Papous en chasse contre l'impérialisme chinois).

Le cheval de Troie des droits de l'Homme sur la route de la soie.

La dissidence et les droits de l'Homme ou l'opportune raison : ce satisfecit occidental pour nuire aux intérêts chinois... Au-delà de faits mineurs, il s'agit bien de la toute-puissance chinoise qui est mise en cause par une stratégie occidentale sino-phobique ; une réaction à la saisissante sinisation, une torpeur.

Cynisme que cette histoire. De guerre lasse, la chine se montre toujours plus puissante et comme un déterminant d'une marche du monde. Avec les préparations des festivités du 60ème anniversaire de la chine populaire, grand-messe, les oiseaux de mauvaises augures sont renvoyés chez Cassandre.... pour quelques temps encore... le PCC prit de tremblement se montre fort, à tout seigneur, tout honneur ! Elle emboîte le pas des luttes anti-terroristes pour justifier son développement.

Partage ?
"Je sais tout", septembre 1907

Hu Jintao, les yeux rivés sur Urumqi, capitale de la plus grande province autonome de Chine, sait mesurer l'ancienne étape sur la mythique route de la soie. Mémorielle cité des échanges. Échanges commerciaux, culturels et religieux, que monothéismes et polythéismes nourrissent en permanence. De ce creuset, Pékin ne peut composer ! La raison du plus fort est toujours la meilleure : on ne discute pas la raison d'état ! Si la Chine veut diriger la planète, elle aura les ressources, elle aura le Xinjiang : les visées autonomistes ne sauraient être légitimes. La mosaïque ethnique chinoise a toujours répondu, depuis des millénaires, à l'ordonnancement impérial : le sens de l'Histoire a sa logique, mieux vaut le comprendre...

Et pourtant, Urumqi souffre d'un manque de reconnaissance par Pékin et ne le comprend pas ; ne comprend pas ce sens de l'Histoire officielle... Il souffle comme une brise nauséeuse, une injustice implacable, une méprise redoutable pour Béijing... Les Hans propagent un discours raciste à l'endroit des autochtones du Xinjiang qui seraient incultes, arriérés, sales, poilus et fainéants ! Le président Hu Jintao en a sagement pris la mesure et compte y remédier, à sa façon. Une façon « casse tête chinois », où chacun répond du pouvoir central : « Enrichissez-vous pour la Chine ! ». Ainsi, les Ouïghours de Shaoguan participent désormais à un programme de recrutement par l'intérimaire depuis 2006, afin d'élever le niveau de vie de ces régions pauvres autour de Kashgar, en leur permettant de travailler, conformément aux quotas, dans des usines chinoises. C'est dans ce climat délétère, de corruptions, de racisme, que la rumeur haineuse fit le lit des émeutes ethniques. Il n'est de salut pour le Xinjiang, que la Chine. Pékin va devoir lutter contre les pollutions et instituer une meilleure répartition des richesses en luttant contre les corruptions : voilà pour la justice !

Ürümqi, capitale de la région autonome du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine.
Wikimedia Commons

Il faut faire vite ! Une altercation dans la nuit du 25 au 26 juin 2009 est à l'origine des violentes et massives émeutes ethniques urbaines... L'incident se produisit entre ouvriers migrants ouïgours, natifs du Xinjiang, et ouvriers Hans, principale ethnie chinoise, dans une fabrique (la plus importante au monde en capacité) de jouets Shaoguan, Early Light, de la province du Guangdong, au cours de laquelle deux Ouïgours auraient trouvé la mort. Des centaines d'ouvriers Hans attaquèrent des Ouïgours dans les dortoirs de l'usine, en en battant au moins deux à mort, suite à une rumeur de viol d'une intérimaire Han par six Ouïgours. Les ouvriers ouïgours d'Early Light faisaient partie d'un contingent de 800 Ouïgours, hommes et femmes, originaires du comté de Sheher, près de Kashgar, et embauchés en mai 2009 dans le cadre d'un programme d'État. Le lynchage diffusé sur Internet a mis le feu aux poudres !

Officiellement, un ouvrier Han qui n'avait pas été réembauché après avoir quitté son travail, répandit par dépit la rumeur du viol de deux femmes Han sur Internet. Par suite, une jeune ouvrière Han hurla après s'être trouvée en embuscade avec des Ouïghours le soir du 25 juin ; cela mis le feu aux poudres. Par la suite, un cuisinier ouïghour du Guangdong aurait répandu la rumeur que 16 ou 17 Ouïgours étaient morts dans ce guet-apens, et non deux.

Durant une manifestation indignée par le traitement de cette affaire, début juillet 2009, le pouvoir central constata le passage d'une altercation, simple maintien de l'ordre, à l'embrasement d'Urumqi qui bascula dans la violence généralisée. Durant les premiers jours de juillet 2009, au 5ème et 6èmè jour, Urumqi étaient à feu et à sang ! Alors que depuis 1990 aucune manifestation n'avait été constatée dans la capitale ! Ouïghours, turcophones et musulmans attaquèrent les Hans, ethnie majoritaire en Chine, qui devient majoritaire au Xinjiang par une politique de colonisation ethnique au dépens de l'équilibre ancestral des autochtones du Xinjiang.

Des milliers de Hans munis d'armes improvisées, bâtons, pelles, hâchoirs, envahirent les rues d'Urumqi, ville de deux millions d'âmes, pour se venger. Avec plus de huit millions de membres, les Ouïghours forment la plus importante des minorités ethniques de la province autonome du Xinjiang, où les minorités se plaignent de la tutelle de Pékin et de sa politique de sinisation. Un couvre-feu fut décrété à Urumqi le 7 juillet 2009. La police chinoise, avec un effectif de 20 000 hommes, procéda à des arrestations dans le sud rural de la province, là où les Ouïgours sont en nombre : des suspects, tous soupçonnés d'avoir participé à l'altercation insurrectionnelle. Il y eut près de 1400 arrestations, 197 morts et près de 1000 blessés. Il paraît vraisemblable que les forces de l'ordre firent prisonniers des centaines de Ouïgours, à ce jour portés disparus. Selon la communauté Ouïgour, à Kashgar, la police aurait dispersé des dizaines de personnes devant une mosquée ; des émeutes auraient eu lieu à Aksu et dans la province frontalière de Yili Kazakh, qui avait été le théâtre de combats ethniques en 1998 et 1999.

Ürümqi, capitale de la région autonome du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine.
Wikimedia Commons

L'atmosphère tendue s'explique en grande partie en ce que Béijing veut qualifier les Ouïgours de terroristes pour légitimer des répressions jugées inévitables dans une province à majorité musulmane pour des raisons historiques et géographiques. Elle peut aussi s'expliquer par la marginalisation économique et culturelle des Ouïghours sur leur territoire, opérée depuis Beijing (Il en va de même au Tibet, dans les grandes lignes). Ce qui irrite grandement la Turquie ; ce qui irrite timidement l'UE, cherchant à composer avec l'ensemble de ses intérêts.

D'un autre côté, Pékin dénonce les Ouïgours exilés en stigmatisant le Congrès mondial ouïghour (CMO) de la dissidente Rebiya Kadeer, coupable, à ses yeux, d'avoir fomenté les troubles. Le congrès apporta un démenti circonstancié, affirmant que les affrontements avaient dégénéré après que la police eut tué des manifestants pacifiques.

Rebiya Kadeer, une dissidente sécessionniste ouïghoure dans la guerre froide des droits de l'Homme.

Urumqi fut le théâtre des violences les plus meurtrières en Chine depuis la répression du mouvement de Tian’anmen en 1989 ; considérées aux yeux de Pékin comme des « forces extérieures », à l'image de celles, moins meurtrières, du Tibet en mars 2008.

Désormais, plus que jamais dans le collimateur de Pékin, la militante Rebiya Kadeer est accusée d’avoir fomenté cette insurrection. Les Ouïghours (minoritaires sur leurs terres par la volonté politique de Pékin, ils représentent 40% des habitants du Xinjiang) sont désœuvrés et accusent les Hans de monopoliser l'emploi à leur détriment en étant déscolarisés, peu formés et relégués à la ruralité, à la marge du développement économique ! Depuis le début de la crise mondiale, voilà un an, Beijing constate officiellement une multiplication des incidents de masse ; dans les faits, spontanés.

Au 29 juillet 2009, 10 000 Ouïgours impliqués dans les tueries seraient portés disparus. Pour Béijing, Rebiya Kadeer, à la tête du Congrès mondial ouïgour en exil aux USA, planifierait les affrontements inter-ethniques.

Urumqi ne compte que 10% de Ouïghours : c'est dire la mise au ban du développement de cette communauté ! C'est un bon moyen de tuer dans l'œuf toute velléité séparatiste que confère l'appropriation de richesses. Il n'est qu'à prendre pour exemple l'indépendance pacifique récente du Groenland au dépens du Danemark, voilà quelques semaines...

La justice chinoise inculpa le 4 août 2009, pour meurtres, blessures volontaires, incendies volontaires et vols, 83 personnes sur les centaines qui ont été arrêtés après les violences. Les autorités ont accusé le Congrès mondial ouïghour de les avoir fomentées. Ce que Rebiya Kadeer dénia.

Ürümqi, capitale de la région autonome du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine.
Wikimedia Commons

Fébrilité, instabilité. Le 9 août 2009, une alerte à la bombe est lancée en Chine ; on suspecta les Ouïgours. Sans suite. Le 20 août 2009, l'Australie démentit soutenir les séparatistes du Xianjiang après avoir attribué un visa à l'activiste Rebiya Kadeer, exilée aux USA. En 2007, la Chambre des représentants US avait voté une résolution appelant Pékin à libérer des enfants de Rebiya Kadeer emprisonnés en Chine (à ce jour, ils sont toujours incarcérés) et à mettre un terme à l'oppression culturelle, linguistique et religieuse envers le peuple ouïghour. L'opportuniste et ancien président US G.W.Bush rencontra la dissidente : Pékin y vit vu une ingérence dans ses affaires intérieures.

Honni soit qui mal y pense ! Pékin accable Rebiya Kadeer ! 62 ans, naguère femme d'affaires à succès en Chine, elle s'est attirée les foudres de Pékin en appelant à la fin de la répression contre sa minorité ethnique, les Ouïghours musulmans du Xinjiang. Elle se dit « fille du peuple ouïghour », se consacre à la diaspora Ouïghoure, musulmane et de turcophone, issue du Xinjiang. Elle stigmatise la détention de 100 000 Ouïghours, coupables de pratiques politiques et religieuses incompatibles avec Pékin. Pékin lui dénie toute légitimité politique.
      
       Autrefois, Rebiya Kadeer était pour Pékin un modèle de réussite, d'intégration communiste, pour les femmes chinoises : cette femme Ouïghoure de pauvre condition était devenue, par la méritocratie, une riche femme d'affaires, députée du parlement du Xinjiang, représentante officielle de la Chine à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes à Pékin en 1995. Mais en 1996, son époux Sidik Rouzi, ancien prisonnier politique, fuyait aux USA. En août 1999, elle est arrêtée alors qu'elle s'apprête à rencontrer une délégation US pour lui parler de la question Ouïghoure, des prisonniers politiques du Xinjiang. En 2000, elle est condamnée à huit ans de prison pour avoir communiquer des informations sur le traitement discriminatoire des Ouïghours. Sa libération, en 2005, sous la pression de Washington, et son départ en exil, ont marqué le début d'une rude période pour ses quatre enfants vivant encore en Chine, emprisonnés ou placés en résidence surveillée, tandis que ses affaires ont été fermées. Mère de 11 enfants et grand-mère, elle vit désormais exilée aux USA, après six ans de détention en Chine.

Le 4 septembre 2009, la police chinoise se déploya dans tout Urumqi après des évènements inédits qualifiés « d'attaques à la seringue ». Les Hans manifestèrent pour, selon la rumeur, dénoncer des attaques à la seringue conduites fin août 2009 par les Ouïgours contre plusieurs centaines de Hans. Il se trouve qu'à ce jour, aucune contamination n'a été constaté parmi les victimes de ces supposées attaques.

Pour la gouverne, le Xinjiang est très touché par les maladies infectieuses, notamment le Sida. Les Hans demandent ainsi une répression accrue contre les turcophones. Ce que Pékin ne veut pas conduire, voulant préserver son aura diplomatique, qui pour le moment reste intact dans la communauté internationale. Pékin ne veut pas se laisser supplanter par la rumeur. Enfin, les relais de la communauté Ouïgours sont autrement plus puissants que ceux des tibétains en Occident. La prudence pékinoise a ses raisons mercantiles que la crise internationale justifie amplement.

Revue "Je Sais Tout", mars 1905.
Scan Kritix.com

Droits de l'Homme : à s'y méprendre, l'OTAN s'y oublie... Tandis que l'Occident s'épuise à la guerre, l'empire du Milieu joue seul la partie, tisse sa toile et échafaude son influence hégémonique. La Chine exploite les matières premières où qu'elle se trouvent, s'accaparent les terres arables des pays pauvres, abuse de la dévaluation compétitive de sa monnaie, profite à plein d'une main d'œuvre corvéable à merci par des salaires de misère (100 € mensuels) et des contrats de travail précaires (1 an renouvelable). Quels qu'en soient les moyens, tout est bon pour accélérer la domination chinoise. Quelle puissance pourrait s'affubler du parangon de vertu ? Les droits de l'Homme sont aux yeux de la dictature un outil diplomatique permettant de conforter l'ordre établi ! La moralité internationale dépend de celui qui domine, rien d'autre ! Croire que la vertu s'impose naturellement, c'est faire preuve de beaucoup de candeur ; c'est croire que les lois de la jungle, la loi du plus fort, resteraient figées. Il n'en est rien ! Demain, le monde sera à la Chine ! Que ceux qui en douteraient cherchent à en apporter la preuve, avant que ces derniers ne ploient sous les désidératas chinois. La mondialisation est une aspiration à laquelle toutes les grandes civilisations aspirent. La Chine est le premier créancier des USA. Or, comme partout, le nerf de la guerre, c'est l'argent. Qui paie, décide ! La Chine, déjà, nous gouverne tous !

L'éthique est toujours le privilège de la richesse, mais la richesse est rarement celui de l'éthique.

La Chine sait avec intelligence user de cet art. Et c'est avec clairvoyance que le 19 août 2009, elle montra au monde les bienfaits de l'héritage Ouïgour, son bénéfique apport à l'essor chinois. 47 groupes ethniques composent le Xinjiang ; les chansons et danses Muqam sont inscrites sur la liste du patrimoine culturel et immatériel de l'UNESCO. La variété des cultures et traditions de cette région autonome constitue par nature une culture multi-ethnique. Le Xinjiang, ce carrefour millénaire des civilisations et du commerce chinois, de l'essor chinois, c'est 1,6 millions de km² ; aussi terre des communautés kazakhes et mongoles.

C'est dans un esprit d'unité nationale, que des momies millénaires (4000 avant JC – 3800 avant JC) et des inscriptions antiques gravées sur des os d'animaux ou des carapaces des tortues de la dynastie Zhou du Xinjiang (2800 avant JC – 2500 avant JC) sont exposées à Beijing depuis le 18 août 2009, dans l'exposition « Recherches millénaires – les fouilles et les découvertes » qui a ouvert ses portes au musée de la capitale à Beijing avec plus de 260 pièces archéologiques découvertes au cours des fouilles, faites depuis des années en Chine.

Dans le même temps, la Chine populaire se prépare à fêter ses 60 ans sous très haute sécurité dés le 1er octobre 2009 ; soit avec plus de 100 000 policiers, militaires et membres des forces spéciales. Le ministre de la sécurité publique Meng Jianzhu veut que les velléités séparatistes ne recouvrent pas un tour violent, terroriste. Le modèle russe en tchétchénie (voir la chronique Tchétchénie : Memorial pleure Natalia Estemirova) fait des émules... Ces mesures draconiennes seront bien plus importantes que celles décidées lors des JO de Pékin. Elles consisteront en des restrictions temporaires à l'encontre des minorités ethniques lors de ces festivités glorifiant la proclamation de Mao Zedong le 1er octobre 1949 : fondation de la Chine communiste au pied de la porte céleste, place Tian'anmen. La tradition veut un défilé décennal, comprenant une première partie militariste, une seconde civile.

Voici venu le temps où les droits de l'Homme vont s'adapter à la sinisation du Monde !


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