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7ème Chronique

DSK : le FMI est né !

Kritix, le Thursday 4 October 2007 - 3396 consultations - Commenter la chronique

Le fonds monétaire international _dont l'objet garanti la stabilité du système monétaire international _ et la banque mondiale _dont l'objet est de lutter contre la pauvreté_, sont structures aujourd'hui jumelles quant à leurs champs de compétences. Actuellement les pays émergents et en difficultés font appel à des créanciers peu exigeants sur les critères d'aides au développement comme l'Inde, la Chine, le Vénézuela: ceux-ci se démarquent des outils politiques et idéologiques que sont devenus le FMI et la banque mondiale. Politiques aux visées néo-coloniales que les prêteurs alternatifs dissimulent avec habileté. C'est dans ce contexte que le président français monsieur Nicolas Sarkozy a permis le placement à la direction du FMI du socialiste réformateur monsieur Dominique Strauss Khan. Ces deux personnalités s'estiment et se respectent pour ce qui a trait au réalisme politique. La sociale démocratie semble réunir l'un et l'autre: le FMI ayant besoin d'être réformé pour retrouver son lustre d'antan, ainsi que son autorité en lieu et place de la chine, l'inde ou le Vénézuela. La sociale démocratie semble la bienvenue au moment où les USA pourrait basculer dans le camp démocrate d'ici un an aux prochaines présidentielles. Les opportunités semblent réunies pour que DSK se fasse un nom.

Mais hiatus il y a. DSK s'affirme comme occidental, chantre d'une mondialisation libérale. Or, la crise du FMI provient à la fois de sa confusion des compétences avec la banque mondiale d'obédience onusienne et de son absence de moyens pouvant rivaliser avec ceux de la Chine, de l'Inde et du Vénézuela. Le discrédit est lancé sur le nouvel organigramme DSK. Le "glamour" de ce FMI "new look" amuse déjà un tiers-monde incrédule qui eut préféré l'un des leurs pour une crédibilité des intentions de réformes au service de tous, plutôt que des intentions au service d'un instrument occidentalisé aux rondeurs social démocrate, pour jouer de l'expédient.
       Que faire? C'est avec fatalisme que le concert des nations joue la partie du dominant-dominé, au moment même où les cartes géostratégiques sont redistribuées. De l'économie globalisée, plus rien n'est à attendre. De la politique mondialisée, tout est à espérer. Les mutations sont là, les syndicats s'internationalisent en reprenant l'exemple des multinationales du monde économique; les peuples se réappropient leurs identités nationales et réaffirment paradoxalement, une souveraineté accrue dans un Monde à l'obédience dérégulatrice des échanges et des mobilités. Le Politique est de retour et s'imposera, là où l'Economique n'a semé que ruine et désolation. Voyez les crises endémiques de la financiarisation échevelée d'un Monde destructuré: faillites du système bancaire aux USA aujourd'hui, en Argentine il y a moins de cinq ans, création d'une mafia néo-libérale en Russie sous Elstine par des privatisations amenées sans transitions depuis une Pérestroika dont le premier mérite fut de pacifier le passage de l'URSS à celui de la démocratie russe.
       Nous sommes à la croisée des chemins, au moment même où le FMI campe sur des archaïsmes permis par l'aveuglement de nos dirigeants. Nul ne veut perdre un peu de souveraineté économique pour se grandir durablement par une autorité politique connue sous De Gaulle en France, sous Kennedy Aux USA, sous Gorbatchev en URSS. Le sens de l'Histoire n'attendra personne et glorifiera ceux qui en auront accompagné la substance idélogique. Une substance aux régulations, règlementations politiques réaffirmées via une souveraineté politique des peuples amplifiée. Là où l'autorité de l'intérêt général disparaît, le chaos politique et économique s'affirme au plus grand nombre.

Messieurs du FMI, battez votre coulpe, rien n'y fera, les lendemains vous feront déchanter. Nul ne se grandit à vouloir déconstruire les mutations; Les mutations vous plierons, vous ramènerons à ce que vous étiez, à ce que vous n'êtes déjà plus. Réformer n'est pas réaffirmer le passé; mais repenser le monde, lui préparer un avenir vivable, où toutes les nouvelles voix puissent avoir la dignité de leurs homologues. Le FMI ne sait pas qu'il va mourir. Espérons que DSK puisse lui donner l'extrême onction.


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