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8ème Chronique

En OTAN Massoud, c'est Kaboul à zéro

Kritix, le Monday 21 September 2009 - 3357 consultations - Commenter la chronique

S'en revenir, s'en retourner, s'en détourner... Quand l'Afghanistan du commandant Ahmad Shah Massoud se contracte, sa capitale sombre dans la corruption. Quoi de plus normal en ces vallées où tout est à construire parmi le fondamentalisme religieux. Acheter les consciences, voilà l'arme Obama ; et, dans ces conditions, pourquoi pas...

Kaboul, capitale de la république islamique d'Afghanistan, en 2006.
Wikimedia Commons

Il avait fière et belle allure... A l'aube d'un monde finissant, l'intègre commandant Massoud implora au parlement européen le secours occidental pour libérer son peuple du joug taliban. Le Lion du Panshir, francophone, fut reçut avec parcimonie par la courageuse présidente du parlement européen Nicole Fontaine, le 3 et 4 avril 2001, à Strasbourg. Il y prédit les sombres jours annonciateurs... Quelques mois plus tard, on l'assassinait dans un attentat suicide le 9 septembre 2001, alors qu'il fomentait une offensive contre les talibans, Al-Qaïda, Oussama ben Laden : ceux qu'il considérait comme dangereux pour sa patrie. Quelques mois plus tard, c'était le 11 septembre 2001 et le symbole d'une prospérité US qui s'écroulait avec les Twin Towers, ce Word Trade Center, phare du capitalisme financier dérégulé.

Le président G.W. Bush abusa du sentiment et poussa son peuple à quérir vengeance. Voilà ce qu'il advint des fins partisanes : l'administration US instrumentalisa l'islamisation des consciences afghanes pour cristalliser les haines du peuple américain ; au lendemain du théâtre de Ground Zero, les USA prirent l'Irak comme bouc émissaire. Ils abattirent cet état souverain! Ils s'abattirent, se finançant par les avoirs chinois !

Drapeau de la République islamique d'Afghanistan.
Wikimedia Commons

Aujourd'hui, avec l'avènement du président Barack Hussein Obama, c'est le retour d'une Amérique du compromis, d'une Amérique qui sait que ses jours sont comptés ! Le président US abandonne le bouclier anti-missile de son prédécesseur, cherche à dialoguer avec tous les régimes politiques, défend ce qui reste de feu l'impérialisme US, engage le retrait des USA d'Irak et mène une guerre jusqu'au boutiste contre le nid de guêpe afghan, principal refuge du terrorisme international.

Barack Hussein Obama assume la responsabilité des USA dans le conflit afghan. Il n'oublie pas que ce furent les USA qui permirent aux talibans de s'installer au pouvoir, dans un contexte de guerre froide avec l'URSS. Ces USA qui ne reconnurent pas leur allié véritable : le francophile Ahmad Shah Massoud !

Les USA semèrent la haine ; ils en répondent désormais devant l'humanité. L'ingérence a ses fadeurs que l'histoire rappelle, cinglante.

Barack Hussein Obama (voir Galerie)
© kritix.com

Que reste-t-il ? Une économie de l'opium. Une capitale afghane ravagée, moribonde. Une démocratie balbutiante, des talibans en pleine reconquête de popularité et des territoires acquis à leur cause. L'OTAN doit affronter l'ennemi invisible, cette haine indicible qui siège en chacune des désillusions. Il doit affronter un terrorisme sur deux fronts, financé par certains régimes islamistes et qui a pu prospérer durant le bourbier irakien. Fronts qui oublièrent un temps, les véritables causes du 11 septembre 2001, en se trompant d'ennemi ! Devant cet enlisement stratégique, on se rit de l'OTAN en Iran et au Pakistan, par d'obscurs soutiens aux Talibans.

L'Occident s'occis, paie aujourd'hui le poids de la perfidie pétrolifère du clan Bush. Le Monde paie l'aveuglement du peuple US. Le sénateur Barack Hussein Obama le sait bien, lui qui vota toujours contre la guerre en Irak.

Hamid Karzaï (حامد کرزي), président de la République islamique d'Afghanistan.
Wikimedia Common

L'alliance atlantique déplore un énième attentat, perpétré le 17 septembre 2009 en Afghanistan. Le lendemain, les élections présidentielles et parlementaires afghanes furent contestées par l'UE : 30 % des voix acquises par le président-candidat Hamid Karzaï, le protégé de Washington, seraient douteuses, frauduleuses...

Du commandant Massoud au président Karzaï, en passant par le saoudien Oussama ben Laden : la mémoire décline, de guerre lasse on s'y habitue, comme un meilleur des possibles se ferait au pire ; l'ingérence, la connivence a piètre allure. Que Barack Hussein Obama reste ferme et ne détourne pas sa puissance de ce ferment terroriste ! Il revient aux USA de neutraliser ce qu'ils installèrent à Kaboul : les Talibans !


      

ANNEXE
« Massoud l'afghan », admirable documentaire de christophe de Ponfilly. Le documentariste s'est suicidé en France le 16 mai 2006 à Rambouillet, ne supportant plus la tragédie afghane et l'hébétude mondiale subséquente à l'aveuglement du 11 septembre 2001.
       Détails du reportage sur Arte boutique


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