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6ème Chronique
Honduras jusqu'au coup d'état, pour la démocratie participative de Manuel Zelaya
Kritix, le Friday 10 July 2009 -
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Le 28 juin 2009, l'armée hondurienne fit un coup d'état et déposa le président du Honduras Manuel Zelaya. La destitution intervint le jour d'un référendum permettant la convocation d'une assemblée constituante ayant pour objet de faire passer le régime politique d'une démocratie représentative à une démocratie participative : nouvelles institutions pour renverser un ordre politique dominé par le pouvoir économique. La restauration du pouvoir politique était la priorité du scrutin, dans ce pays où le niveau de vie est une question de survie...
La président destitué Manuel Zelaya (à gauche), l'usurpateur Roberto micheletti (à droite), les armoiries (au centre) et le drapeau du Honduras (en bas).
Wikimedia Commons
En 1502, Christophe Colomb dénomma Honduras ce territoire d'Amérique centrale qui devint pays souverain en 1839. Les 7,8 millions d'honduriens de cette république parlementaire élisent leur président et ses 128 députés tous les 4 ans, pour siéger dans la capitale Tegucigalpa. Le pouvoir est coutumier de l'immixtion de l'armée (bras des USA) dans la politique nationale qui dépend économiquement des USA. Il est à noter que le Honduras est majoritairement catholique, peu politisé et que les trois quarts des honduriens vivent sous le seuil de pauvreté. Manuel Zelaya se fit élire sur un programme libéral (centre droit) qu'il ne tint pas, pour finalement faire une politique radicalement à gauche conformément au mouvement socialiste d'Amérique latine de ces dernières années (cf. Barack Obama mis au pas : que la marche amérindienne advienne !). Il fit entrer le Honduras dans l'alliance socialiste ALBA (alliance bolivarienne pour les amériques), une organisation alternative qui rejette l'OEA (Organisation des États d'Amériques, pro USA). Or, Manuel Zelaya, sympathisant socialiste devenu, annonça le 31 mai 2008 que la base militaire US se verrait adjoindre une piste pour l'aviation civile financée par l'ALBA... Au cours de ces mêmes semaines, le président du Honduras écrivit à plusieurs reprises au président US Barack Obama pour lui demander instamment de cesser tout interventionnisme. Suite au coup d'État, le président destitué Manuel Zelaya s'expatria aux USA (qui l'auraient déjà, par deux fois, protégé de conspirations) et demanda audience (qui lui fut accordée) à la chef de la politique étrangère US, la secrétaire d'état Hillary Rodham Clinton. Le quarteron de généraux honduriens intronisa le politicien Roberto Micheletti au pouvoir. Les autorités décrétèrent le couvre-feu et l'état de siège à Tegucigalpa : les libertés individuelles disparurent du Honduras, désormais divisé en deux ! Le 5 juillet 2009, les forces de l'ordre tuèrent deux partisans du président déchu. Dans le même temps, le Vénézuela sanctionna le Honduras du putschiste-usurpateur Roberto Micheletti, en le privant d'approvisionnements liés à l'industrie pétrolière. Enfin, Interpol refusa de lancer un « avis de recherche international en vue d'extradition » (dit « notice rouge ») contre Manuel Zelaya, que les putschistes veulent traduire en justice... La frange conservatrice du Honduras, par la voix de l'un des prétendants à la succession du pape Jean Paul II, le cardinal Oscar Andres Rodriguez et archevêque de Tegucigalpa, demanda au président déchu de ne pas revenir dans son pays pour éviter la guerre civile ! Cette minorité conservatrice des honduriens, l'armée, la majeure partie de la classe politique, la presse et les entrepreneurs répugnent au communisme et à la redistribution des richesses ; ainsi sont-ils des inconditionnels du coup d'état de l'impérialisme US ! Voici l'illustration de l'argent roi qui s'est fait Politique...
Commandement de l'impérialisme des USA.
Wikimedia Commons
Le 9 juillet 2009, la secrétaire d'état US Hillary Clinton demanda au président du Costa Rica et Prix Nobel de la paix Oscar Arias (qui pacifia toute l'Amérique centrale gangréné par des années de guerre civile), homme de confiance et expert en diplomatie centraméricaine, d'être un médiateur du conflit. La capitale du Costa Rica, San Jose, fut le théâtre des premiers pourparlers entre l'exilé Manuel Zelaya et l'usurpateur Roberto Micheletti. Ce même jour, l'aéroport de Tegucigalpa fut réouvert, et le Nicaragua interdisait l'accès à son espace aérien au nouveau régime illégitime du Honduras ; tandis que Xiomara Castro, épouse du président déchu en exil, à la tête du mouvement contre-putschistes reconnu par la communauté internationale, manifesta pacifiquement dans les rues de la capitale Tegucigalpa. Les régimes socialistes voisins menacent plus ou moins la souveraineté du Honduras de Roberto Micheletti. La base US de Soto Cano, située au Honduras, est à 97 kms de Tegucigalpa... Les marines sont prêts pour toute intervention : le camp Zelaya en appelle à la souveraineté populaire, le camp Micheletti aux amitiés militaires entre le Honduras et les USA. Le président Obama est devant un cas de conscience : ou bien il ligue l'Amérique Latine contre les USA, ou bien il joue contre l'économie US ! L'ALBA changea la donne. Le président Barack Obama reconnut qu'il savait qu'un coup d'état se fomentait une semaine avant le putsch ! Il laissa faire et depuis use du double discours : la légitimité démocratique d'un côté et les intérêts US de l'autre. Double discours de l'administration Obama cherchant à défendre officiellement la légitimité démocratique afin de ne pas liguer les trois-quarts du continent américain contre les USA ! Dans ce nid de guêpe, le président US, trancha : l'OEA ne reconnaitra pas le régime putschiste de Roberto Micheletti et suspendra le Honduras, comme Cuba depuis 1962. D'aucuns soupçonneraient le camp libéral US d'avoir fomenté ce putsch avec l'armée hondurienne... Mais les démocrates US ne veulent pas officiellement abonder dans ce sens néo libéral et « illégal », selon les propos de Barack Obama prononcés le 29 juin 2009. La clarification des USA répond à la requête du président socialiste Hugo Chavez qui menaçait d'entrer en conflit contre l'impérialisme US... C'est la première fois que les USA préfèrent la démocratie au détriment de leurs intérêts économiques : la pacification du continent étant une priorité pour l'administration Obama.
Tegucigalpa, capitale du Honduras.
Wikimedia Commons
La situation de cette ancienne colonie espagnole n'est pas sans rappeler les dérapages du roi d'Espagne par le fameux « Tais-toi ! », lancé à un chef d'état socialiste de l'ALBA : les anciennes puissances impériales ont du mal à accepter l'autodétermination politique de ses anciennes colonies, devenues souveraines... Il semble que certains dirigeants conservateurs US aient adopté cette même pente, sachant que la politique du président Manuel Zelaya commençait à contrarier sérieusement les intérêts des USA. Les vieux démons réveillés, le mélange des genres n'est pas pour rassurer... L'OEA, l'UE, les USA et l'ONU ont condamné à l'unanimité le fait réactionnaire des putschistes en suspendant le Honduras : ces ensembles ne veulent plus de dictatures militaires, mais le maintien des démocraties. Les USA sont aujourd'hui en position de faiblesse : si il se trouvait que le coup d'état réussisse, Barack Obama déclencherait une course à la militarisation du continent sud-américain ; L'ALBA ne veut plus être la marotte de l'OEA, mais l'ordonnatrice d'un nouvel ordre. Le déclin des USA est la raison même du mandat du président Barack Obama. Sauver les USA passera immanquablement par le renoncement à son impérialisme... Pour l'anecdote, le président Manuel Zelaya voulut modifier la constitution hondurienne pour faire passer le régime d'une démocratie représentative, à une démocratie participative : les oreilles sifflèrent à Poitiers, capitale de Région de Poitou-Charentes... Ce qui n'empêcha pas la présidente Ségolène Royal de garder le sommeil profond...
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