CANCUN...ing à l’OMC !

D’un OMC finissant, les pays riches faisant du cocooning, les pays pauvres s’en allèrent bredouille... un 15 septembre 2003... Que nenni : l’échec du compromis sur l’abrogation d’une bonne part des subventions allouées à l’agriculture des pays riches, n'est devenu que l’énième contradiction d’un parjure de « libéralisme sauvage ». Persiflage mexicain, en gros, en bon pays en voie de développement qui se respecte... Pour une OMC à parfaire...

Subventions dont les effets n’ont qu’une seule conséquence : casser les prix mondiaux et donc le marché mondial de l’offre et de la demande. La spéculation sur les stocks, les invendus amènent les pays pauvres à vendre comme les agriculteurs des pays riches, c’est à dire à perte ! Aussi, ne peuvent tenir le marché que ceux disposant d’une trésorerie supérieure au concurrent. On parle de dumping (sur les prix). Les ONG se réjouissant que les OG trébuchent devant leurs protectionnismes respectifs, cette « loi de la jungle » qui n’a rien a voir avec la prétendue « objectivité légale », emmenée par l’Organisation Mondiale du Commerce...

Sommet de l’OMC à Cancun : Échec et mat ! Sur la même planète les Organisations Gouvernementales ont conclu au statut quo à défaut d’être dans le même « Monde »... le commerce équitable n’est pas pour Demain.

Le 11 septembre dernier, la conférence avait commencé sous de mauvais auspices. Alors que les ministres des 146 pays de l’OMC entamaient leurs discussions sur la libéralisation du commerce mondial, Lee Kyang Hae, un agriculteur coréen âgé de 55 ans, se suicidait vers 16 h, en se faisant hara kiri, en marge de la manifestation pacifique des paysans contre l’OMC.
       Peu après, un autre asiatique, ému, répondait à ce geste de désespoir... Ainsi, le directeur général de l’OMC, le thaïlandais et premier asiatique et représentant d’un pays en développement à occuper cette fonction, Supachai Panitchpakdi a déclaré : « Nous regrettons tous cet incident, c’est une blessure volontaire qui a provoqué la mort de ce manifestant et nous le regrettons ». Le malaise était palpable dés le début de la négociation.
       Cette OMC juchée sur des oripeaux institutionnels, avec sa malheureuse dotation ou budget annuel de 100 millions d’euros, cette OG ne pèse pas lourd pour influer dans la régulation du commerce mondial. Son siège est basé à Genève en Suisse. Elle a été fondé en 1995, en remplacement du GATT (crée en 1947). Sa mission est de négocier des accords, régler les conflits sur les commerces des biens, des services et sur la propriété intellectuelle. 146 pays sont membres de l’OMC, dont environ 75 % sont des pays en voie de développement. Les décisions de cette organisation ne peuvent être prise que par consensus : soit à l’unanimité des membres. Ce qui à Cancun, a fait barrage a toute issue décisionnelle.
       Le gâteau est pour le G8, les autres n’ont qu’à bien se tenir ! A moins qu’ils s’y refusent en faisant sécession comme ils ont semblé le faire, en refusant de laisser « carte blanche » aux membres du G8. De l’échec de Cancun, les pays du Sud en tirent le plus grand profit, persiflant ainsi un Occident peinant à se réformer, fragile sans ses acquis.
       Sans ses subventions, l’Occident serait à armes égales avec le reste du Monde et perdrait à terme sa prédominance... car c’est bien le partage des Richesses mondiales dont il s’agit : une politique de développement durable faisant fi de tous les conservatismes et dont l’ONU se gargarise au grand désespoir de Bush and co.
       Bien mal acquis qui de droit n’a pas. Quand les Peuples se réveillent, la Justice se fait, de force.